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Quatre-cent quatre-vingts jours de ma vie passés dans les prisons françaises…
« Cela fera exactement, depuis ma trentième année, quatre-cent quatre-vingts jours de ma vie passés dans les prisons françaises au service de la Bretagne et du peuple breton. C’est un palmarès dont je suis fier : il suffit à ma récompense. »
Yann Fouéré
En prison pour le FLB, Nouvelles Éditions Latines, 1977
La civilisation européenne est d’essence individuelle…
« Par opposition à certaines civilisations orientales, la civilisation européenne est d’essence individuelle. Elle est inséparable de l’homme. Son souci majeur a toujours été d’assurer son épanouissement spirituel, moral et matériel, de garantir et de protéger sa vie et ses libertés. Le christianisme n’est pas le seul à avoir contribué à cette évolution. Il a amplifié et prolongé en Europe l’appel de civilisations antérieures et particulièrement des civilisations celtiques. Les droits de l’homme, le libéralisme et la démocratie ne sont que la traduction moderne sur le plan politique et juridique de ce souci majeur de notre civilisation. »
Yann Fouéré
L’Europe aux cent drapeaux, Presses d’Europe, 1968
La monarchie était l’élément fédérateur…
« C’est le jacobinisme révolutionnaire qui invente la “nation” telle que les Français la conçoivent encore aujourd’hui. La monarchie était l’élément fédérateur qui unissait au sein du royaume les “nations”, les “ethnies” et les provinces qu’il contenait. La monarchie supprimée, les jacobins inventent la “nation” une et indivisible, abstraite et théorique, au sein de laquelle, par la création d’un état unifié et centralisé, les nations et les provinces vont être forcées de disparaître et de s’intégrer. »
Yann Fouéré
L’Europe aux cent drapeaux, Presses d’Europe, 1968
L’autorité ne va pas sans prestige…
« L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. »
Charles de Gaulle
Le fil de l’épée, éditions Berger-Levrault, 1932, éditions Perrin, coll. Les Mémorables, 2010
Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France…
« Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le Droit. »
Charles de Gaulle
Cité par Jean Foyer in Sur les chemins du droit avec le Général – Mémoires de ma vie politique – 1944 – 1988, éditions Fayard, 2006
L’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes…
« Certes, l’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes, et en grande partie responsable de fait que nous ne soyons plus capables de distinguer le visage de notre prochain dans cette fantasmagorie d’images humaines, qui changent, se superposent et s’effacent continuellement. »
Konrad Lorenz
Les huit péchés capitaux de notre civilisation (Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit), 1973, trad. Élizabeth de Miribel, éditions Flammarion, 1973
Être Patriote…
Quand la Gauche remporte la lutte pour le pouvoir…
« Donc : La Droite veut le “développement” (pour la simple raison qu’elle le fait) ; La Gauche veut le “Progrès”.
Mais quand la Gauche remporte la lutte pour le pouvoir, voilà qu’elle aussi veut – Pour progresser d’un point de vue social et politique – le “développement”. Mais un “développement” dont la configuration est désormais fixée dans le contexte de l’industrialisation bourgeoise. »
Pier Paolo Pasolini
Écrits corsaires (Scritti Corsari), 1976, trad. Philippe Guilhon, éditions Le Livre de Poche, 1976
Jamais la nouvelle classe discutante…
« Jamais la nouvelle classe discutante représentée par les couches moyennes instruites en pleine ascension sociale n’aura manifesté un tel mépris ni un tel sentiment de supériorité à l’égard de la ruralité et des types humains qui la peuplaient. Jamais la nécessité de venir à bout d’un milieu culturel jugé “complètement déliquescent” et marqué au coin de l’obscurantisme n’aura été formulé de façon aussi péremptoire et aussi provocante qu’au cours de ces années soixante où la révolution consumériste fit un grand usage d’hyperboles pour vanter les mérites d’un progrès à la fois illimité et mirifique. Il devait être entendu, une fois pour toutes, que ce monde révolu n’avait plus sa place, ni comme paysage ni comme humanité, et qu’il fallait en finir au plus vite avec ce que Pier Paolo Pasolini avait nommé “le temps des lucioles”, ces petites lumières des campagnes susceptibles d’éclairer la vie. »
Patrick Buisson
La fin d’un monde, éditions Albin Michel, 2021
Je ne vois que des choses qui blessent la vérité…
« Ainsi, de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que des choses qui blessent la vérité et qui m’offensent, et dès lors condamné à ne rien voir, ne rien sentir, ne rien entendre, à non seulement ne rien dire mais aussi abjurer la violence de mon ethnocentrisme pour jouir enfin d’un monde bariolé, changeant, divers (la “diversité” en tant que nouvel euphémisme post-ethnique), il serait bon que j’en chante à présent les louanges, que je devienne un écrivain post-littéraire, que j’écrive des phrases courtes, nominales, sans hiérarchie de niveaux linguistiques, si possible sur des sujets modernes, c’est à dire socio-narcissiques : sans papiers, clandestins, opprimés, minoritaires, et sur moi-même en tant que garant du néo-puritanisme par ma capacité à “partager”, “communiquer”, à être un écrivain “comme toute le monde”. C’est, du moins, ce que l’on m’a maintes fois suggéré, au lieu de m’opiniâtrer dans mon devoir de témoin et de refuser la béatitude démocratique, refus qui, par un spécieux syllogisme, fait également de moi un raciste. »
Richard Millet
Chronique de la guerre civile en France, 2011 – 2022, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Dans l’arène, 2022
Les gens décidés à agir connaissent en général le succès…
La véritable patrie, c’était pourtant celle qu’annonçait Patrick Pearse…
« La véritable patrie, c’était pourtant celle qu’annonçait Patrick Pearse, dans un de ses textes prophétiques, où le soldat-poète avait mis le meilleur de lui-même : “Quand on parle de peuple, quand on parle de nation ; les vivants sont méconnaissables nous apparaissent comme des étrangers s’ils ne se reconnaissent eux-mêmes dans leurs morts, si les morts et les vivants ne font pas un. La vie prend racine dans la mort, et des tombes des patriotes – hommes et femmes – se lèvent les nations vivantes”. »
Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et peuple, 1998
Comme un loup dans son bois…
« Pourtant, entre toutes les odeurs que dégage la planète, c’est celle qui se lève de mon pays que je reconnaîtrais le plus sûrement si, ayant quitté la Bretagne, je devais y revenir. Même les yeux bandés. Même dans la plus profonde nuit. D’instinct. Comme un loup dans son bois. Comme un goéland dans son aire… »
Xavier Grall
Les vents m’ont dit, chroniques parues entre 1977 et 1981 pour l’hebdomadaire La vie, éditions Terre de brume, 2018
Mieux vaut toujours oser…
« Mieux vaut toujours oser, et supporter la moitié des malheurs possibles, que ne jamais rien faire à force de tout redouter. Si tu repousses tous les projets sans rien avancer de sûr, tu commets forcément tout autant de fautes que l’homme qui a pris l’attitude contraire. »
Hérodote
L’Enquête : Livres V à IX, Livre VII-50, trad. Andrée Barguet, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 1990
Je vis un monde surgir de l’horizon…
« Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon. »
Jack London
Martin Eden, 1909, trad. Philippe Jaworski, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 2016
J’ai attrapé la guerre dans ma tête…
« J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête. »
Louis-Ferdinand Céline
Guerre, éditions Gallimard, coll. Blanche, 2022
Il n’est pas dans la nature du Conservatisme de s’occuper de corriger la nature humaine…
« Il n’est pas dans la nature du Conservatisme de s’occuper de corriger la nature humaine ou de la façonner conformément à une certaine conception idéale. Le Conservatisme tente de comprendre comment les sociétés fonctionnent et de leur offrir les conditions nécessaires pour y réussir. »
Roger Scruton
De l’urgence d’être conservateur (How to be a Conservative), 2014, trad. Lætitia Strauch-Bonart, éditions l’Artilleur, coll. Interventions, 2014
En tout réactionnaire, c’est Platon qui ressuscite…
« En tout réactionnaire, c’est Platon qui ressuscite. »
Nicolás Gómez Dávila
Les Horreurs de la démocratie (tiré de Escolios a un texto implícito), 1977, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2003
Le progrès n’est pas une progression…
« À vrai dire, les arguments ne manquent pas aujourd’hui qui permettront d’accréditer le constat que le progrès n’est pas une progression. »
Ernst Jünger
L’état universel (Der Weltstaat), 1962, trad. Henri Plard et Marc de Launay, éditions Gallimard, coll. TEL, 1990
Dès que l’aube éclaire les champs…
« Dès que l’aube éclaire les champs, lève-toi et regarde ta solitude. Autour de toi, s’élargit le terrain de ta joie et de ton noble travail. Ne t’inquiète pas du silence et de l’absence des bruits humains. Ainsi, tous les matins, tu entendras le renard qui s’éloigne dans le retrait de la nuit, le souple envolement du faucon, le cri de l’alouette, les chevaux qui tapent du pied dans l’écurie. Tu vas apprendre peu à peu à être un homme. »
Jean Giono
Les vraies richesses, 1937, éditions Rombaldi, 1977, éditions Grasset, coll. Les Cahiers Rouges, 2002
D’autre art que celui de la Guerre…
« Un Prince ne doit donc avoir d’autre objet, d’autre pensée, d’autre art que celui de la Guerre et des préparatifs la concernant. Car c’est le seul art convenant à qui commande ; et il possède en lui tant de vertus que non seulement il préserve le trône d’un Prince héréditaire, mais bien souvent élève à ce rang les hommes de simple condition. »
Nicolas Machiavel
Le Prince (Il Principe), 1532, trad. Jean Anglade, éditions Le Livre de Poche, 1972
La source jaillissait riche et profonde…
« C’est ainsi que maints souvenirs de ma vie, en cette belle nuit tendre, reparurent devant moi, qui avait vécu si longtemps pauvre, vide, privé d’images. Maintenant, merveilleusement éclose au contact d’Eros, la source jaillissait riche et profonde, et par moments mon cœur s’arrêtait de battre de ravissement et de tristesse, en voyant combien était riche la galerie de tableaux de ma vie, combien remplie de constellations et d’astres éternels l’âme du pauvre loup des steppes. »
Hermann Hesse
Le loup des steppes (Der Steppenwolf), 1927, trad. Juliette Pary, éditions Le Livre de poche, 1991
Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone…
« Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone en Italie qui ont décidé de prohiber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre historique pour préserver la beauté architecturale et privilégier la cuisine italienne et les produits locaux. Comme ces maires, il est nécessaire de comprendre que la liberté, notamment économique, n’est pas absolue et qu’elle doit se voir opposer les limites, légitimes, des peuples qui défendent leur identité. »
Thibault Mercier
Discriminer, c’est distinguer nous et les autres, entretien accordé à Éléments, 29 décembre 2023
On valorise désormais la compassion et l’émotion…
« On valorise désormais la compassion et l’émotion au détriment de la raison et de la force. Ayant récusé l’ordre naturel des choses, y compris ses aspects tragiques, ses limites, ses fatalités, nous vivons dans un monde rempli d’individus pleurnicheurs, infantiles, envieux et plaintifs qui agissent en justice pour chaque pseudo-humiliation ou blessure de l’ego. »
Thibault Mercier
Discriminer, c’est distinguer nous et les autres, entretien accordé à Éléments, 29 décembre 2023
Les inquiets, les ardents, les hommes d’action…
« Les inquiets, les ardents, les hommes d’action, ceux-là s’éloignent quand les cheveux blancs arrivent, sans qu’ils soient encore chefs d’une armée de volontaires, capitaines de bandits aux Batignolles, faute de mieux ! Tristes d’avoir épuisé leur jeunesse dans une lutte sans témoins, contre des dangers sans grandeur, sous un ciel gris, ils s’en vont au pays du soleil et des aventures, dans les nouvelles Californies qu’on découvre, sur les côtes brûlées du Mexique, dans les pampas de la Plata, avec Santanna ou Geffrard, Raousset-Boulbon ou Walker, n’importe, pourvu qu’il y ait à jouer avec la mort ! – De rudes gas, ces coureurs de batailles ! Donnez-moi trois cents de ces hommes, quelque chose comme un drapeau, jetez-moi sur une terre où il faille faire honneur à la France, dans les rues de Venise, si vous voulez ! jetez-moi là sous la mitraille, en face des régiments, et vous verrez ce que j’en fais et des canons et des artilleurs, à la tête de mes réfractaires ! »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
Ceux que l’on traîne dans des charrettes, les lâches qui ne savent pas mourir…
« Ceux que l’on traîne dans des charrettes, les lâches qui ne savent pas mourir, qui sont déjà des cadavres quand arrive le châtiment, ceux-là ne hurlent pas sous la main du bourreau. Il en est aussi, dans ce milieu, qui n’ont pas conscience de leur supplice. Ceux qui ne se sentent pas vivre ne peuvent pas se sentir mourir. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
La guerre rogne un peu ses héros…
« La guerre rogne un peu ses héros ; on nous coupe, au lendemain d’une victoire, une jambe, un bras, on nous met des yeux de verre et des mentons d’argent. Une fois le coup de scie donné, tout est dit. Mais le cœur mutilé, lui, poignardé dans cette lutte sourde, atteint par les coups de feu de la vie, on ne l’arrache pas de la poitrine pour en clouer un autre. – On ne fait pas des cœurs en bois. – Il reste là attaché, saignant, avec le poignard au milieu. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
Le christianisme a introduit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent…
« Le christianisme a introduit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent. […] La parole chrétienne demande aux hommes d’aimer ce qu’ils haïssent naturellement — leurs ennemis — et de haïr ce qu’ils aiment naturellement — eux-mêmes. »
Pierre Manent
Les Métamorphoses de la cité. Essai sur le dynamisme de l’Occident, éditions Flammarion, 2010
Il existe de par les chemins une race de gens qui ont juré d’être libres…
« Il existe de par les chemins une race de gens qui (…) ont juré d’être libres ; qui, au lieu d’accepter la place que leur offrait le monde, ont voulu s’en faire une tout seuls, à coups d’audace ou de talent ; qui, se croyant la taille à arriver d’un coup, par la seule force de leur désir, au souffle brûlant de leur ambition, n’ont pas daigné se mêler aux autres, prendre un numéro dans la vie ; qui n’ont pu, en tous cas, faire le sacrifice assez long, qui ont coupé à travers champs au lieu de rester sur la grand’route ; et s’en vont maintenant battant la campagne, le long des ruisseaux de Paris.
Je les appelle des réfractaires. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
C’était un réfractaire…
« Il ne reconnaissait pas, cet homme des champs, de loi humaine qui pût lui prendre sa liberté, faire de lui un héros quand il voulait rester un paysan. Non pas qu’il frémît à l’idée du danger, au récit des batailles ; il avait peur de la caserne, non du combat : peur de la vie, non de la mort. Il préférait, à ce voyage glorieux à travers le monde, les promenades solitaires, la nuit, sous le feu des gendarmes, autour de la cabane où était mort son aïeul aux longs cheveux blancs. Au matin du jour où devaient partir les conscrits, quand le soleil n’était encore levé, il faisait son sac, le sac du rebelle ; il décrochait le vieux fusil pendu au-dessus de la cheminée, le père lui glissait des balles, la mère apportait un pain de six livres, tous trois s’embrassaient ; il allait voir encore une fois les bœufs dans l’étable, puis il partait et se perdait dans la campagne.
C’était un réfractaire. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
Il suit son instinct de corps franc…
« Il suit la gauche et la droite sans être vraiment ni de gauche ni de droite. Il suit son instinct de corps franc qui lui vient de la guerre. Il sait qu’une révolution doit être faite et se tient prêt à soutenir le premier groupe qui y sera prêt. Ce que Drieu veut, ce qui ne changera jamais, c’est un groupe qui entreprenne une action spirituelle assez large pour renouer l’alliance du corps et de l’esprit. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
On conçoit généralement les voyages comme un déplacement dans l’espace…
« On conçoit généralement les voyages comme un déplacement dans l’espace. C’est peu. Un voyage s’inscrit simultanément dans l’espace, le temps, et dans la hiérarchie sociale. »
Claude Lévi-Strauss
Tristes Tropiques, éditions Plon, coll. Terre Humaine, 1955, réédition, 1993, éditions Pocket, 2001
Un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation…
« Un esprit malicieux a défini l’Amérique comme un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation. On pourrait, avec plus de justesse, appliquer la formule aux villes du Nouveau Monde : elles vont de la fraîcheur à la décrépitude sans s’arrêter à l’ancienneté. »
Claude Lévi-Strauss
Tristes Tropiques, éditions Plon, coll. Terre Humaine, 1955, réédition, 1993, éditions Pocket, 2001
Ce que j’appelle enfance…
« Ce que j’appelle enfance, c’est ce qu’il reste de sauvagerie dans un homme. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Un vrai joueur joue toujours au-dessus de ses moyens…
« “Un vrai joueur joue toujours au-dessus de ses moyens”, dit-on. Voilà le sel d’une vie : soyez quelque chose au-dessus de ce que vous êtes.
Et si l’éthique était une esthétique ? La morale, une allure ? »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
C’est le visage moderne de l’homme qui est laid…
« C’est le visage moderne de l’homme qui est laid, mais l’humanité, elle, conserve ce fond de joie que Drieu souhaite voir revenir à la surface de la vie. La décadence touche la planète et le corps de l’homme car ils étaient une terre et un corps de moderne. Mettre fin à la décadence, c’est donc mettre fin à la modernité. Brûler la modernité, la détruire, c’est revenir aux débuts de l’histoire, à la pleine expression poétique de la vie. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
Puisque l’homme est à faire, qu’il travaille !
« Puisque l’homme est à faire, qu’il travaille ! puisqu’il est le fils de ses œuvres, qu’il travaille ! A‑t‑il fait bien, a‑t‑il fait mal, qu’il travaille ! Ici, pour l’ordre de la nature, le travail obvie à tout. Il distille la volonté, élargit la source du cœur et approfondit la conscience. »
Antoine Blanc de Saint-Bonnet
La douleur, 1849, Jérôme Million éditions, 2008, FV éditons, 2019
L’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes…
« L’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes. Il est vrai que je suis un cœur rebelle et que je n’ai pas cessé de m’insurger contre la laideur envahissante, contre la bassesse promue en vertu et contre les mensonges élevés au rang de vérités. Je n’ai pas cessé de m’insurger contre ceux qui, sous mes yeux, ont voulu la mort de l’Europe […]. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident., Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre- Guillaume de Roux, 2013, réédition La Nouvelle Librairie, 2022
C’est le secret de la vie…
« C’est le secret de la vie que trouve spontanément la foule. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi : Le Jardin de Bérénice, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
Le solitaire Chevalier de Dürer…
« […] le solitaire Chevalier de Dürer, ironique sourire aux lèvres, continue de chevaucher, indifférent et calme. Au Diable, il n’accorde pas un regard. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre- Guillaume de Roux, 2013, réédition La Nouvelle Librairie, 2022
Héritier d’une tradition millénaire, je sais au plus profond de moi…
« Héritier d’une tradition millénaire, je sais au plus profond de moi qu’il n’y a pas de crise, pas de situation politique que la France n’ait su surmonter. Et une fois encore, je suis convaincu qu’existent des solutions pour bâtir l’avenir de notre pays dès lors qu’il n’est pas guidé par l’idéologie, mais abordé en termes de réalités, celles des hommes et du sol, et dans cette recherche du bien commun. »
Louis-Alphonse de Bourbon
« Que Pâques soit un moment d’espérance individuelle et de renouveau social », Marianne, 7 avril 2023
L’ordre public, la santé publique, sont intéressés…
« L’ordre public, la santé publique, sont intéressés à ce que les sentiments religieux s’épanouissent dans des cadres fermement établis sous une discipline et une hiérarchie. Et j’ajoute qu’en France la religion ne peut recevoir cette discipline salutaire et nécessaire que de Rome. »
Maurice Barrès
Mes Cahiers, tome 10, 1913– 1914, Plon, 1936
En tant qu’archétypes, le masculin et le féminin…
« En tant qu’archétypes, le masculin et le féminin sont les deux pôles opposés et indispensables de la vie. Indispensables parce que complémentaires. Si l’un des pôles disparaît, tout se détraque. Le masculin seul engendrerait un monde de brutalité et de mort. Le féminin seul, c’est notre monde : les pères ont disparu, les enfants sont devenus des petits monstres capricieux, mous et tyranniques. Les criminels ne sont pas coupables, mais des victimes ou des malades qu’il faut dorloter. Les psys se multiplient tandis que les psychopathes monstrueux narguent leurs victimes et ricanent au nez des juges. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédition La Nouvelle Librairie, 2022
Une métaphysique, quelle qu’elle fût, me perdrait…
« Une métaphysique, quelle qu’elle fût, me perdrait, dérangerait fatalement l’équilibre que le livre a héroïquement maintenu entre toutes les puissances et ordres : voix du passé, âme du pays, ambition mystique, ordre hiérarchique. »
Maurice Barrès
Mes Cahiers, tome 10, 1913– 1914, Plon, 1936
Je m’intéresse moins à la politique quotidienne qu’à la métapolitique…
« Je m’intéresse moins à la politique quotidienne qu’à la métapolitique. C’est-à-dire aux influences sur la sensibilité générale, le climat moral et culturel. La métapolitique est peut-être, d’ailleurs, le vrai chemin du pouvoir dans les sociétés avancées. Elle est, en tout cas, le lieu de sourdes et grandes batailles. Cette guerre est la mienne. Il faut de la guerre dans une vie. Et si la misère est de n’avoir qu’une vie, mettons‑y du moins plusieurs existences. »
Louis Pauwels
Comment devient-on ce que l’on est ?, éditions Stock, 1978
Mais il faut remarquer aussi que l’homme naît original…
« Mais il faut remarquer aussi que l’homme naît original, et qu’il subsiste un devoir de le maintenir dans cet état. Il existe, à côté de la formation et du dressage par les institutions, un rapport immédiat au monde, et c’est de lui que nous vient notre force profonde. L’œil doit conserver la force, ne serait-ce que le temps d’un battement de paupière, de voir les œuvres de la terre comme au premier jour, c’est-à-dire dans leur splendeur divine. Il est des époques – et des états peut-être – où ce don est réparti parmi les hommes comme la rosée sur les feuilles. Il en est d’autres, par contre, où s’évanouit cet éther doré qui baigne les images, et les choses ne subsistent plus que sous les formes où nous les comprenons. La vision immédiate, qu’on nommera si l’on veut poésie, peut alors acquérir la valeur immense d’une source qui jaillit du désert. »
Ernst Jünger
Le cœur aventureux (Das abenteuerliche Herz), 1938, trad. Henri Thomas, Gallimard, 1942
La tradition telle que je l’entends n’est pas le passé…
« La tradition telle que je l’entends n’est pas le passé, mais au contraire ce qui ne passe pas et qui revient toujours sous des formes différentes. Elle désigne l’essence d’une civilisation sur la très longue durée ce qui résiste au temps et survit aux influences perturbatrices de religions, de modes ou d’idéologie importées. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédition La Nouvelle Librairie, 2022
Les deux visages de la guerre, l’ambiguïté de la guerre…
« La Guerre
Les deux visages de la guerre, l’ambiguïté de la guerre.
– La part horrible, cruelle, atroce.
– Et la noblesse de la guerre : le courage, le don de soi total, l’oubli de soi pour une cause supérieure à la vie elle-même. Ce qui fait sortir l’homme, l’arrache, le place dos au mur. »
Dominique Venner
Carnets rebelles — volume I, éditions La Nouvelle Librairie, 2021
Il est mort pour la patrie. C’était sa mère…
« Un soldat de Bagnères-de-Bigorre, jardinier à Lourdes, grièvement blessé meurt à l’hôpital de l’Institut : sa femme, appelée par dépêche, arrive trop tard. Devant le corps glacé, elle dit simplement : “Il est mort pour la patrie. C’était sa mère, je ne suis que sa femme”. »
Maurice Barrès
Les traits éternels de la France, 1916, éditions Croisées, 2020, FV éditions 2021