Auteurs
Auteurs récemment ajoutés
Thèmes
Thèmes au hasard
Citations
Dernières citations mises en ligne
Déraciner ces enfants, les déraciner du sol…
« Déraciner ces enfants, les déraciner du sol du et du groupe social où tout les relie, pour les placer hors de leurs préjugés dans la raison abstraite, comment cela le gênerait-il, lui qui n’a pas de sol, ni de société, ni, pense-t-il, de préjugés ? »
Maurice Barrès
Les déracinés, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle Éditeur, 1897
Concevoir toutes les manifestations de la nature organique…
Je me place dans une collectivité un peu plus longue que mon individu…
« Je me place dans une collectivité un peu plus longue que mon individu ; je m’invente une destination un peu plus raisonnable que ma chétive carrière. À force d’humiliations, ma pensée, d’abord si fière d’être libre, arrive à constater sa dépendance de cette terre et de ces morts qui, bien avant que je naquisse, l’ont commandée jusque dans ses nuances… »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Un homme libre, préface à l’édition de 1904, Albert Fontemoing éditeur, coll. Minerva, 1904
Les individus, si parfaits qu’on les imagine…
« Les individus, si parfaits qu’on les imagine, ne sont que des fragments du système plus complet qu’est la race, fragment elle-même de Dieu. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Un homme libre, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
Tout ce récit n’est que l’instant où le problème de la vie…
« Tout ce récit n’est que l’instant où le problème de la vie se présente à moi avec une grande clarté. Puisqu’on a dit qu’il ne faut pas aimer en paroles mais en œuvres, après l’élan de l’âme, après la tendresse du cœur, le véritable amour serait d’agir.
Toi seul, ô mon maître, m’ayant fortifié dans cette agitation souvent douloureuse d’où je t’implore, tu saurais m’en entretenir le bienfait, et je te supplie que par une suprême tutelle, tu me choisisses le sentier où s’accomplira ma destinée.
Toi seul, ô maître, si tu existes quelque part, axiome, religion ou prince des hommes. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
Dans une patrie, il faut ce point fixe : une conscience…
« Dans une patrie, il faut ce point fixe : une conscience, non pas immuable, mais qui s’analyse et qui évolue, en ne perdant ni sa tradition, ni le sens de sa tradition. (…) Sur cette haute terre, il est beau que soit installé le Panthéon, essai d’un culte qu’il faudrait rendre aux grandes ombres. Le voilà, le point suffisant de centralisation. Une chaire suprême, un cimetière et des génies font l’essentiel de la patrie. »
Maurice Barrès
Les déracinés, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle Éditeur, 1897
Écœuré de cette mascarade et de ces mélanges impurs…
« Écœuré de cette mascarade et de ces mélanges impurs, nous avons eu la passion d’être sincère et conforme à nos instincts. Nous servons en sectaire la part essentielle de nous-mêmes qui compose notre Moi, nous haïssons ces étrangers, ces Barbares, qui l’eussent corrodé. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
Chaque individu possède la puissance de vibrer…
« Chaque individu possède la puissance de vibrer à tous les battements dont le cœur de ses parents fut agité au long des siècles. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
Les plus beaux passages de l’œuvre de Barrès…
« Les plus beaux passages de l’œuvre de Barrès tiennent à la description de l’amour, ce sera le chant d’allégresse de cet autre chef‑d’œuvre, Un jardin sur l’Oronte. Ce sera également l’amour d’une terre, l’admiration pour des morts et un passé. Ainsi se rejoignent la quête de la tradition barrésienne et le désir d’enthousiasme du Moi. Dans l’amour, le ciel de l’action s’élargit et, comme le Moi aimera ses racines et ses ancêtres, il aimera agir à leur manière. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
Le grand passage de l’absolu au relatif…
« Le XIXe siècle peut ainsi s’interpréter dans la perspective barrésienne comme le grand passage de l’absolu au relatif. L’absolu, pour le dire très simplement, ce sera ici la tradition. Tradition chrétienne, tradition monarchique, traditions de la société, etc. D’une certaine manière, c’est la communauté encadrée précédant la Révolution. Le relatif est alors le mode philosophique dans lequel se déploie une société qui n’a plus ces références anciennes. (…) Avec la Révolution, comprise comme changement philosophique radical, Dieu et la politique sont transmués et s’intègrent dans le seul ordre du subjectif. Chacun choisira selon son désir. C’est “la décérébration”, “l’émiettement”, ainsi que le définit Barrès. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
Il faut se refuser à la médiocrité des barbares…
« Lorsque le monde pourrit, peut-on vraiment exclure l’individu, alors que celui-ci, par la solidité intemporelle qu’il désire, permet de sauvegarder la part de beauté personnelle qu’un Moi peut conserver et vouloir par-dessus la masse ? Le fameux “ne pas subir” de Barrès prend dès lors tout son sens : il faut se refuser à la médiocrité des barbares, il faut maintenir sa noblesse au-delà des visées de la masse. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
Le dandysme, c’est la joyeuse désinvolture qui chevauche ensemble le rêve et l’ironie…
« Le dandysme, c’est la joyeuse désinvolture qui chevauche ensemble le rêve et l’ironie, qui rit en parlant d’absolu – surtout s’il est divin – et qui se moque ouvertement de lui-même, de tous les maîtres, de tout le monde, de tout ce qui est. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
L’expression triste ou joyeuse de l’individu…
« L’expression triste ou joyeuse de l’individu dans sa quête de l’absolu, de ce qui a du sens, est l’obsession de toute l’œuvre de Barrès, l’axe par lequel il faut la prendre. C’est ainsi que Maurras parlait justement à propos de son ami de “nihilisme douloureux”. Douloureux car Barrès sait que l’homme n’est guère son propre support, qu’il lui faut un ailleurs. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
J’aime : la beauté, la grâce, la sainteté…
« J’aime : la beauté, la grâce, la sainteté, le génie, l’héroïsme, et comme je sais bien qu’ils ne naissent pas tout seuls, j’aime les ordres religieux, l’armée, les églises, ce qui est générateur, ce qui encadre. »
Maurice Barrès
Mes Cahiers, Tome I, 1896 – 1898, Plon, 1929
La modernité est cumulative d’un héritage historique…
« La modernité est cumulative d’un héritage historique, fait de traditions et d’expériences. À l’encontre d’un Rousseau pour qui le “contrat social” est passé entre des “natures raisonnables”, maîtresses de leur destin, le contrat social, si l’on tient au mot, est, selon Burke, un contrat tacite, que les hommes ne choisissent pas de signer mais qu’ils ne peuvent dénoncer sous peine de bouleverser l’ordre social. Si contrat social il y a c’est avant tout le lien historique qui existe “entre ceux qui sont vivants, ceux qui sont morts et ceux qui sont à naître”. Idée que Barrès reprendra dans son exaltation célèbre de “la terre et les morts”. Dans la même perspective est moderne, selon Burke, ce qui est en cohérence avec l’expérience des siècles passés et ce qui en est comme le fruit. »
Yves Chiron
Edmund Burke et la Révolution française, Éditions Téqui, coll. « L’Auteur et son message », 1987
Les leçons de la terre, selon Barrès…
« Aux yeux de Barrès la solidarité la plus authentique est celle qui existe entre les hommes issus d’un même milieu naturel. La nature est bien plus que l’inspiratrice de l’œuvre, elle détermine l’homme, le tempérament. La terre passe infiniment de l’homme, en permanence et en stabilité. Les leçons de la terre, selon Barrès, seront celles du déterminisme et de la continuité. »
Yves Chiron
Barrès et la terre, éditions Sang de la terre, Paris 1987
Il faut s’accepter héritier de la totalité de l’histoire de France…
« Il faut s’accepter héritier de la totalité de l’histoire de France, celle d’avant la Révolution comme celle d’après. L’Ancien Régime ou la France de 1848 sont comme “les fruits de diverses saisons”. L’important est de maintenir vivante “la conscience française”, “raciner les individus dans la terre et les morts”, ne pas étouffer en eux “la voix du sang et l’instinct du terroir”. »
Yves Chiron
La vie de Barrès, éditions Godefroy de Bouillon, 2000
Toute terre, en vérité, est un ensemble où la nature et l’histoire collaborent…
« Toute terre, en vérité, est un ensemble où la nature et l’histoire collaborent. Le spectateur d’un paysage est aussi l’héritier d’un passé. Des hommes avant lui ont œuvré pour que tel endroit soit ce qu’il est. Il y a toujours à respecter, à maintenir, à poursuivre et, s’il le faut, à défendre. Quand Barrès écrivait sur Sion et Sainte-Odile, il songeait surtout à l’héritage politique et historique : maintenir la présence française face à l’Allemagne, respecter la romanité comme créatrice de civilisation. Il ne pouvait encore s’agir pour lui de veiller à la préservation d’un héritage naturel qui n’était pas encore menacé. L’écologie est dans cette logique : défendre une nature dont on a hérité et qui a apporté ses preuves et donné ses bénéfices, une nature dont on est redevable. Défendre en somme le capital naturel comme on défend le patrimoine historique et culturel et comme on maintient vivante la mémoire historique. À ce rapport-là à la terre, à cette écologie, Barrès n’aurait pas été étranger de nos jours. »
Yves Chiron
Barrès et la terre, éditions Sang de la terre, Paris 1987