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La civilisation européenne est d’essence individuelle…

« Par oppo­si­tion à cer­taines civi­li­sa­tions orien­tales, la civi­li­sa­tion euro­péenne est d’essence indi­vi­duelle. Elle est insé­pa­rable de l’homme. Son sou­ci majeur a tou­jours été d’assurer son épa­nouis­se­ment spi­ri­tuel, moral et maté­riel, de garan­tir et de pro­té­ger sa vie et ses liber­tés. Le chris­tia­nisme n’est pas le seul à avoir contri­bué à cette évo­lu­tion. Il a ampli­fié et pro­lon­gé en Europe l’appel de civi­li­sa­tions anté­rieures et par­ti­cu­liè­re­ment des civi­li­sa­tions cel­tiques. Les droits de l’homme, le libé­ra­lisme et la démo­cra­tie ne sont que la tra­duc­tion moderne sur le plan poli­tique et juri­dique de ce sou­ci majeur de notre civilisation. »

Yann Foué­ré
L’Europe aux cent dra­peaux, Presses d’Europe, 1968

La monarchie était l’élément fédérateur…

« C’est le jaco­bi­nisme révo­lu­tion­naire qui invente la nation” telle que les Fran­çais la conçoivent encore aujourd’hui. La monar­chie était l’élément fédé­ra­teur qui unis­sait au sein du royaume les nations”, les eth­nies” et les pro­vinces qu’il conte­nait. La monar­chie sup­pri­mée, les jaco­bins inventent la nation” une et indi­vi­sible, abs­traite et théo­rique, au sein de laquelle, par la créa­tion d’un état uni­fié et cen­tra­li­sé, les nations et les pro­vinces vont être for­cées de dis­pa­raître et de s’intégrer. »

Yann Foué­ré
L’Europe aux cent dra­peaux, Presses d’Europe, 1968

Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France…

« Sou­­ve­­nez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin, autant que les inté­rêts majeurs des deux sont sau­ve­gar­dés, le Droit. »

Charles de Gaulle
Cité par Jean Foyer in Sur les che­mins du droit avec le Géné­ral – Mémoires de ma vie poli­tique – 1944 – 1988, édi­tions Fayard, 2006

L’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes…

« Certes, l’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes, et en grande par­tie res­pon­sable de fait que nous ne soyons plus capables de dis­tin­guer le visage de notre pro­chain dans cette fan­tas­ma­go­rie d’images humaines, qui changent, se super­posent et s’effacent continuellement. »

Kon­rad Lorenz
Les huit péchés capi­taux de notre civi­li­sa­tion (Die acht Tod­sün­den der zivi­li­sier­ten Men­sch­heit), 1973, trad. Éli­za­beth de Miri­bel, édi­tions Flam­ma­rion, 1973

Être Patriote…

« Être Patriote (…), c’est aimer, c’est haïr, c’est sen­tir, comme aime, comme haït, comme sent notre Patrie. »

Juan Dono­so Cortès
Théo­lo­gie de l’his­toire et crise de civi­li­sa­tion (Dis­cur­so sobre la Dic­ta­tu­ra), 1849, trad. ano­nyme, édi­tions Cerf, coll. La Nuit étoi­lée, 2013

Quand la Gauche remporte la lutte pour le pouvoir…

« Donc : La Droite veut le déve­lop­pe­ment” (pour la simple rai­son qu’elle le fait) ; La Gauche veut le Pro­grès”.
Mais quand la Gauche rem­porte la lutte pour le pou­voir, voi­là qu’elle aus­si veut – Pour pro­gres­ser d’un point de vue social et poli­tique – le déve­lop­pe­ment”. Mais un déve­lop­pe­ment” dont la confi­gu­ra­tion est désor­mais fixée dans le contexte de l’industrialisation bour­geoise. »

Pier Pao­lo Pasolini
Écrits cor­saires (Scrit­ti Cor­sa­ri), 1976, trad. Phi­lippe Guil­hon, édi­tions Le Livre de Poche, 1976

Jamais la nouvelle classe discutante…

« Jamais la nou­velle classe dis­cu­tante repré­sen­tée par les couches moyennes ins­truites en pleine ascen­sion sociale n’au­ra mani­fes­té un tel mépris ni un tel sen­ti­ment de supé­rio­ri­té à l’é­gard de la rura­li­té et des types humains qui la peu­plaient. Jamais la néces­si­té de venir à bout d’un milieu cultu­rel jugé com­plè­te­ment déli­ques­cent” et mar­qué au coin de l’obs­cu­ran­tisme n’au­ra été for­mu­lé de façon aus­si péremp­toire et aus­si pro­vo­cante qu’au cours de ces années soixante où la révo­lu­tion consu­mé­riste fit un grand usage d’hy­per­boles pour van­ter les mérites d’un pro­grès à la fois illi­mi­té et miri­fique. Il devait être enten­du, une fois pour toutes, que ce monde révo­lu n’a­vait plus sa place, ni comme pay­sage ni comme huma­ni­té, et qu’il fal­lait en finir au plus vite avec ce que Pier Pao­lo Paso­li­ni avait nommé le temps des lucioles”, ces petites lumières des cam­pagnes sus­cep­tibles d’é­clai­rer la vie. »

Patrick Buis­son
La fin d’un monde, édi­tions Albin Michel, 2021

Je ne vois que des choses qui blessent la vérité…

« Ain­si, de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que des choses qui blessent la véri­té et qui m’of­fensent, et dès lors condam­né à ne rien voir, ne rien sen­tir, ne rien entendre, à non seule­ment ne rien dire mais aus­si abju­rer la vio­lence de mon eth­no­cen­trisme pour jouir enfin d’un monde bario­lé, chan­geant, divers (la diver­si­té” en tant que nou­vel euphé­misme post-eth­­nique), il serait bon que j’en chante à pré­sent les louanges, que je devienne un écri­vain post-lit­­té­­raire, que j’é­crive des phrases courtes, nomi­nales, sans hié­rar­chie de niveaux lin­guis­tiques, si pos­sible sur des sujets modernes, c’est à dire socio-nar­­cis­­siques : sans papiers, clan­des­tins, oppri­més, mino­ri­taires, et sur moi-même en tant que garant du néo-puri­­ta­­nisme par ma capa­ci­té à par­ta­ger”, com­mu­ni­quer”, à être un écrivain comme toute le monde”. C’est, du moins, ce que l’on m’a maintes fois sug­gé­ré, au lieu de m’o­pi­niâ­trer dans mon devoir de témoin et de refu­ser la béa­ti­tude démo­cra­tique, refus qui, par un spé­cieux syl­lo­gisme, fait éga­le­ment de moi un raciste. »

Richard Millet
Chro­nique de la guerre civile en France, 2011 – 2022, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2022

La véritable patrie, c’était pourtant celle qu’annonçait Patrick Pearse…

« La véri­table patrie, c’était pour­tant celle qu’annonçait Patrick Pearse, dans un de ses textes pro­phé­tiques, où le sol­­dat-poète avait mis le meilleur de lui-même : Quand on parle de peuple, quand on parle de nation ; les vivants sont mécon­nais­sables nous appa­raissent comme des étran­gers s’ils ne se recon­naissent eux-mêmes dans leurs morts, si les morts et les vivants ne font pas un. La vie prend racine dans la mort, et des tombes des patriotes – hommes et femmes – se lèvent les nations vivantes”. »

Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, édi­tions Terre et peuple, 1998

Comme un loup dans son bois…

« Pour­tant, entre toutes les odeurs que dégage la pla­nète, c’est celle qui se lève de mon pays que je recon­naî­trais le plus sûre­ment si, ayant quit­té la Bre­tagne, je devais y reve­nir. Même les yeux ban­dés. Même dans la plus pro­fonde nuit. D’ins­tinct. Comme un loup dans son bois. Comme un goé­land dans son aire… »

Xavier Grall
Les vents m’ont dit, chro­niques parues entre 1977 et 1981 pour l’hebdomadaire La vie, édi­tions Terre de brume, 2018

Mieux vaut toujours oser…

« Mieux vaut tou­jours oser, et sup­por­ter la moi­tié des mal­heurs pos­sibles, que ne jamais rien faire à force de tout redou­ter. Si tu repousses tous les pro­jets sans rien avan­cer de sûr, tu com­mets for­cé­ment tout autant de fautes que l’homme qui a pris l’at­ti­tude contraire. »

Héro­dote
L’Enquête : Livres V à IX, Livre VII-50, trad. Andrée Bar­guet, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Clas­sique, 1990

Il n’est pas dans la nature du Conservatisme de s’occuper de corriger la nature humaine…

« Il n’est pas dans la nature du Conser­va­tisme de s’occuper de cor­ri­ger la nature humaine ou de la façon­ner confor­mé­ment à une cer­taine concep­tion idéale. Le Conser­va­tisme tente de com­prendre com­ment les socié­tés fonc­tionnent et de leur offrir les condi­tions néces­saires pour y réussir. »

Roger Scru­ton
De l’urgence d’être conser­va­teur (How to be a Conser­va­tive), 2014, trad. Læti­tia Strauch-Bonart, édi­tions l’Artilleur, coll. Inter­ven­tions, 2014

Le progrès n’est pas une progression…

« À vrai dire, les argu­ments ne manquent pas aujourd’hui qui per­met­tront d’accréditer le constat que le pro­grès n’est pas une progression. »

Ernst Jün­ger
L’état uni­ver­sel (Der Welts­taat), 1962, trad. Hen­ri Plard et Marc de Lau­nay, édi­tions Gal­li­mard, coll. TEL, 1990

Dès que l’aube éclaire les champs…

« Dès que l’aube éclaire les champs, lève-toi et regarde ta soli­tude. Autour de toi, s’élargit le ter­rain de ta joie et de ton noble tra­vail. Ne t’inquiète pas du silence et de l’absence des bruits humains. Ain­si, tous les matins, tu enten­dras le renard qui s’éloigne dans le retrait de la nuit, le souple envo­le­ment du fau­con, le cri de l’alouette, les che­vaux qui tapent du pied dans l’écurie. Tu vas apprendre peu à peu à être un homme. »

Jean Gio­no
Les vraies richesses, 1937, édi­tions Rom­bal­di, 1977, édi­tions Gras­set, coll. Les Cahiers Rouges, 2002

D’autre art que celui de la Guerre…

« Un Prince ne doit donc avoir d’autre objet, d’autre pen­sée, d’autre art que celui de la Guerre et des pré­pa­ra­tifs la concer­nant. Car c’est le seul art conve­nant à qui com­mande ; et il pos­sède en lui tant de ver­tus que non seule­ment il pré­serve le trône d’un Prince héré­di­taire, mais bien sou­vent élève à ce rang les hommes de simple condition. »

Nico­las Machiavel
Le Prince (Il Prin­cipe), 1532, trad. Jean Anglade, édi­tions Le Livre de Poche, 1972

La source jaillissait riche et profonde…

« C’est ain­si que maints sou­ve­nirs de ma vie, en cette belle nuit tendre, repa­rurent devant moi, qui avait vécu si long­temps pauvre, vide, pri­vé d’images. Main­te­nant, mer­veilleu­se­ment éclose au contact d’Eros, la source jaillis­sait riche et pro­fonde, et par moments mon cœur s’arrêtait de battre de ravis­se­ment et de tris­tesse, en voyant com­bien était riche la gale­rie de tableaux de ma vie, com­bien rem­plie de constel­la­tions et d’astres éter­nels l’âme du pauvre loup des steppes. »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, trad. Juliette Pary, édi­tions Le Livre de poche, 1991

Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone…

« Citons les exemples des maires de Flo­rence et de Vérone en Ita­lie qui ont déci­dé de pro­hi­ber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre his­to­rique pour pré­ser­ver la beau­té archi­tec­tu­rale et pri­vi­lé­gier la cui­sine ita­lienne et les pro­duits locaux. Comme ces maires, il est néces­saire de com­prendre que la liber­té, notam­ment éco­no­mique, n’est pas abso­lue et qu’elle doit se voir oppo­ser les limites, légi­times, des peuples qui défendent leur iden­ti­té. »

Thi­bault Mer­cier
Dis­cri­mi­ner, c’est dis­tin­guer nous et les autres, entre­tien accor­dé à Élé­ments, 29 décembre 2023

On valorise désormais la compassion et l’émotion…

« On valo­rise désor­mais la com­pas­sion et l’émotion au détri­ment de la rai­son et de la force. Ayant récu­sé l’ordre natu­rel des choses, y com­pris ses aspects tra­giques, ses limites, ses fata­li­tés, nous vivons dans un monde rem­pli d’individus pleur­ni­cheurs, infan­tiles, envieux et plain­tifs qui agissent en jus­tice pour chaque pseu­­do-humi­­lia­­tion ou bles­sure de l’ego. »

Thi­bault Mer­cier
Dis­cri­mi­ner, c’est dis­tin­guer nous et les autres, entre­tien accor­dé à Élé­ments, 29 décembre 2023

Les inquiets, les ardents, les hommes d’action…

« Les inquiets, les ardents, les hommes d’action, ceux-là s’éloignent quand les che­veux blancs arrivent, sans qu’ils soient encore chefs d’une armée de volon­taires, capi­taines de ban­dits aux Bati­gnolles, faute de mieux ! Tristes d’avoir épui­sé leur jeu­nesse dans une lutte sans témoins, contre des dan­gers sans gran­deur, sous un ciel gris, ils s’en vont au pays du soleil et des aven­tures, dans les nou­velles Cali­for­nies qu’on découvre, sur les côtes brû­lées du Mexique, dans les pam­pas de la Pla­ta, avec San­tan­na ou Gef­frard, Raous­­set-Boul­­bon ou Wal­ker, n’importe, pour­vu qu’il y ait à jouer avec la mort ! – De rudes gas, ces cou­reurs de batailles ! Don­­nez-moi trois cents de ces hommes, quelque chose comme un dra­peau, jetez-moi sur une terre où il faille faire hon­neur à la France, dans les rues de Venise, si vous vou­lez ! jetez-moi là sous la mitraille, en face des régi­ments, et vous ver­rez ce que j’en fais et des canons et des artilleurs, à la tête de mes réfractaires ! »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Ceux que l’on traîne dans des charrettes, les lâches qui ne savent pas mourir…

« Ceux que l’on traîne dans des char­rettes, les lâches qui ne savent pas mou­rir, qui sont déjà des cadavres quand arrive le châ­ti­ment, ceux-là ne hurlent pas sous la main du bour­reau. Il en est aus­si, dans ce milieu, qui n’ont pas conscience de leur sup­plice. Ceux qui ne se sentent pas vivre ne peuvent pas se sen­tir mou­rir. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

La guerre rogne un peu ses héros…

« La guerre rogne un peu ses héros ; on nous coupe, au len­de­main d’une vic­toire, une jambe, un bras, on nous met des yeux de verre et des men­tons d’argent. Une fois le coup de scie don­né, tout est dit. Mais le cœur muti­lé, lui, poi­gnar­dé dans cette lutte sourde, atteint par les coups de feu de la vie, on ne l’arrache pas de la poi­trine pour en clouer un autre. – On ne fait pas des cœurs en bois. – Il reste là atta­ché, sai­gnant, avec le poi­gnard au milieu. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Le christianisme a introduit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent…

« Le chris­tia­nisme a intro­duit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent. […] La parole chré­tienne demande aux hommes d’aimer ce qu’ils haïssent natu­rel­le­ment — leurs enne­mis — et de haïr ce qu’ils aiment natu­rel­le­ment — eux-mêmes. »

Pierre Manent
Les Méta­mor­phoses de la cité. Essai sur le dyna­misme de l’Occident, édi­tions Flam­ma­rion, 2010

Il existe de par les chemins une race de gens qui ont juré d’être libres…

« Il existe de par les che­mins une race de gens qui (…) ont juré d’être libres ; qui, au lieu d’accepter la place que leur offrait le monde, ont vou­lu s’en faire une tout seuls, à coups d’audace ou de talent ; qui, se croyant la taille à arri­ver d’un coup, par la seule force de leur désir, au souffle brû­lant de leur ambi­tion, n’ont pas dai­gné se mêler aux autres, prendre un numé­ro dans la vie ; qui n’ont pu, en tous cas, faire le sacri­fice assez long, qui ont cou­pé à tra­vers champs au lieu de res­ter sur la grand’route ; et s’en vont main­te­nant bat­tant la cam­pagne, le long des ruis­seaux de Paris.
Je les appelle des réfrac­taires. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

C’était un réfractaire…

« Il ne recon­nais­sait pas, cet homme des champs, de loi humaine qui pût lui prendre sa liber­té, faire de lui un héros quand il vou­lait res­ter un pay­san. Non pas qu’il fré­mît à l’idée du dan­ger, au récit des batailles ; il avait peur de la caserne, non du com­bat : peur de la vie, non de la mort. Il pré­fé­rait, à ce voyage glo­rieux à tra­vers le monde, les pro­me­nades soli­taires, la nuit, sous le feu des gen­darmes, autour de la cabane où était mort son aïeul aux longs che­veux blancs. Au matin du jour où devaient par­tir les conscrits, quand le soleil n’était encore levé, il fai­sait son sac, le sac du rebelle ; il décro­chait le vieux fusil pen­du au-des­­sus de la che­mi­née, le père lui glis­sait des balles, la mère appor­tait un pain de six livres, tous trois s’embrassaient ; il allait voir encore une fois les bœufs dans l’étable, puis il par­tait et se per­dait dans la cam­pagne.
C’était un réfrac­taire. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Il suit son instinct de corps franc…

« Il suit la gauche et la droite sans être vrai­ment ni de gauche ni de droite. Il suit son ins­tinct de corps franc qui lui vient de la guerre. Il sait qu’une révo­lu­tion doit être faite et se tient prêt à sou­te­nir le pre­mier groupe qui y sera prêt. Ce que Drieu veut, ce qui ne chan­ge­ra jamais, c’est un groupe qui entre­prenne une action spi­ri­tuelle assez large pour renouer l’alliance du corps et de l’esprit. »

Jere­my Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

Un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation…

« Un esprit mali­cieux a défi­ni l’Amérique comme un pays qui a pas­sé de la bar­ba­rie à la déca­dence sans connaitre la civi­li­sa­tion. On pour­rait, avec plus de jus­tesse, appli­quer la for­mule aux villes du Nou­veau Monde : elles vont de la fraî­cheur à la décré­pi­tude sans s’arrêter à l’ancienneté. »

Claude Lévi-Strauss
Tristes Tro­piques, édi­tions Plon, coll. Terre Humaine, 1955, réédi­tion, 1993, édi­tions Pocket, 2001

C’est le visage moderne de l’homme qui est laid…

« C’est le visage moderne de l’homme qui est laid, mais l’humanité, elle, conserve ce fond de joie que Drieu sou­haite voir reve­nir à la sur­face de la vie. La déca­dence touche la pla­nète et le corps de l’homme car ils étaient une terre et un corps de moderne. Mettre fin à la déca­dence, c’est donc mettre fin à la moder­ni­té. Brû­ler la moder­ni­té, la détruire, c’est reve­nir aux débuts de l’histoire, à la pleine expres­sion poé­tique de la vie. »

Jere­my Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

Puisque l’homme est à faire, qu’il travaille !

« Puisque l’homme est à faire, qu’il tra­vaille ! puisqu’il est le fils de ses œuvres, qu’il tra­vaille ! A‑t‑il fait bien, a‑t‑il fait mal, qu’il tra­vaille ! Ici, pour l’ordre de la nature, le tra­vail obvie à tout. Il dis­tille la volon­té, élar­git la source du cœur et appro­fon­dit la conscience. »

Antoine Blanc de Saint-Bonnet
La dou­leur, 1849, Jérôme Mil­lion édi­tions, 2008, FV édi­tons, 2019

L’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes…

« L’image du stoïque che­va­lier m’a sou­vent accom­pa­gné dans mes révoltes. Il est vrai que je suis un cœur rebelle et que je n’ai pas ces­sé de m’insurger contre la lai­deur enva­his­sante, contre la bas­sesse pro­mue en ver­tu et contre les men­songes éle­vés au rang de véri­tés. Je n’ai pas ces­sé de m’insurger contre ceux qui, sous mes yeux, ont vou­lu la mort de l’Europe […]. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident., Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre- Guillaume de Roux, 2013, réédi­tion La Nou­velle Librai­rie, 2022

C’est le secret de la vie…

« C’est le secret de la vie que trouve spon­ta­né­ment la foule. »

Mau­rice Barrès
Le Culte du Moi : Le Jar­din de Béré­nice, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910

Héritier d’une tradition millénaire, je sais au plus profond de moi…

« Héri­tier d’une tra­di­tion mil­lé­naire, je sais au plus pro­fond de moi qu’il n’y a pas de crise, pas de situa­tion poli­tique que la France n’ait su sur­mon­ter. Et une fois encore, je suis convain­cu qu’existent des solu­tions pour bâtir l’avenir de notre pays dès lors qu’il n’est pas gui­dé par l’idéo­lo­gie, mais abor­dé en termes de réa­li­tés, celles des hommes et du sol, et dans cette recherche du bien commun. »

Louis-Alphonse de Bourbon
« Que Pâques soit un moment d’es­pé­rance indi­vi­duelle et de renou­veau social », Marianne, 7 avril 2023

En tant qu’archétypes, le masculin et le féminin…

« En tant qu’archétypes, le mas­cu­lin et le fémi­nin sont les deux pôles oppo­sés et indis­pen­sables de la vie. Indis­pen­sables parce que com­plé­men­taires. Si l’un des pôles dis­pa­raît, tout se détraque. Le mas­cu­lin seul engen­dre­rait un monde de bru­ta­li­té et de mort. Le fémi­nin seul, c’est notre monde : les pères ont dis­pa­ru, les enfants sont deve­nus des petits monstres capri­cieux, mous et tyran­niques. Les cri­mi­nels ne sont pas cou­pables, mais des vic­times ou des malades qu’il faut dor­lo­ter. Les psys se mul­ti­plient tan­dis que les psy­cho­pathes mons­trueux narguent leurs vic­times et ricanent au nez des juges. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédi­tion La Nou­velle Librai­rie, 2022

Une métaphysique, quelle qu’elle fût, me perdrait…

« Une méta­phy­sique, quelle qu’elle fût, me per­drait, déran­ge­rait fata­le­ment l’é­qui­libre que le livre a héroï­que­ment main­te­nu entre toutes les puis­sances et ordres : voix du pas­sé, âme du pays, ambi­tion mys­tique, ordre hiérarchique. »

Mau­rice Barrès
Mes Cahiers, tome 10, 1913– 1914, Plon, 1936

Je m’intéresse moins à la politique quotidienne qu’à la métapolitique…

« Je m’intéresse moins à la poli­tique quo­ti­dienne qu’à la méta­po­li­tique. C’est-à-dire aux influences sur la sen­si­bi­li­té géné­rale, le cli­mat moral et cultu­rel. La méta­po­li­tique est peut-être, d’ailleurs, le vrai che­min du pou­voir dans les socié­tés avan­cées. Elle est, en tout cas, le lieu de sourdes et grandes batailles. Cette guerre est la mienne. Il faut de la guerre dans une vie. Et si la misère est de n’avoir qu’une vie, mettons‑y du moins plu­sieurs existences. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Mais il faut remarquer aussi que l’homme naît original…

« Mais il faut remar­quer aus­si que l’homme naît ori­gi­nal, et qu’il sub­siste un devoir de le main­te­nir dans cet état. Il existe, à côté de la for­ma­tion et du dres­sage par les ins­ti­tu­tions, un rap­port immé­diat au monde, et c’est de lui que nous vient notre force pro­fonde. L’œil doit conser­ver la force, ne serait-ce que le temps d’un bat­te­ment de pau­pière, de voir les œuvres de la terre comme au pre­mier jour, c’est-à-dire dans leur splen­deur divine. Il est des époques – et des états peut-être – où ce don est répar­ti par­mi les hommes comme la rosée sur les feuilles. Il en est d’autres, par contre, où s’é­va­nouit cet éther doré qui baigne les images, et les choses ne sub­sistent plus que sous les formes où nous les com­pre­nons. La vision immé­diate, qu’on nom­me­ra si l’on veut poé­sie, peut alors acqué­rir la valeur immense d’une source qui jaillit du désert. »

Ernst Jün­ger
Le cœur aven­tu­reux (Das aben­teuer­liche Herz), 1938, trad. Hen­ri Tho­mas, Gal­li­mard, 1942

La tradition telle que je l’entends n’est pas le passé…

« La tra­di­tion telle que je l’entends n’est pas le pas­sé, mais au contraire ce qui ne passe pas et qui revient tou­jours sous des formes dif­fé­rentes. Elle désigne l’essence d’une civi­li­sa­tion sur la très longue durée ce qui résiste au temps et sur­vit aux influences per­tur­ba­trices de reli­gions, de modes ou d’idéologie importées. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédi­tion La Nou­velle Librai­rie, 2022

Il est mort pour la patrie. C’était sa mère…

« Un sol­dat de Bagnères-de-Bigorre, jar­di­nier à Lourdes, griè­ve­ment bles­sé meurt à l’hôpital de l’Institut : sa femme, appe­lée par dépêche, arrive trop tard. Devant le corps gla­cé, elle dit simplement : Il est mort pour la patrie. C’était sa mère, je ne suis que sa femme”. »

Mau­rice Barrès
Les traits éter­nels de la France, 1916, édi­tions Croi­sées, 2020, FV édi­tions 2021

Nous ne demandons pas à être éternels…

« Nous ne deman­dons pas à être éter­nels, mais à ne pas voir les actes et les choses tout à coup perdre leur sens. Le vide qui nous entoure se montre alors… »

Antoine de Saint-Exupéry
Vol de nuit, 1931, édi­tions Gal­li­mard, coll. Blanche, 1931, coll. Folio, 1971

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