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Vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi…

« […] vous pen­sez que c’est vous qui dési­gnez l’enne­mi, comme tous les paci­fistes. Du moment que nous ne vou­lons pas d’en­ne­mis, nous n’en aurons pas, rai­­son­­nez-vous. Or c’est l’en­ne­mi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son enne­mi, vous pou­vez lui faire les plus belles pro­tes­ta­tions d’a­mi­tié. Du moment qu’il veut que vous soyez l’en­ne­mi, vous l’êtes. Et il vous empê­che­ra même de culti­ver votre jardin. »

Julien Freund
Cité par Pierre-André Taguieff dans Julien Freund. Au cœur du poli­tique, La Table Ronde, 2008

La vertu la plus haute…

« La ver­tu la plus haute. – À la pre­mière époque de l’humanité supé­rieure, c’est la bra­voure qui passe pour la plus haute des ver­tus, dans la deuxième, c’est la jus­tice, dans la troi­sième la mesure, dans la qua­trième la sagesse. À quelle époque vivons-nous ? À laquelle vis-tu ? »

Frie­drich Nietzsche
Humain, trop humain II (Men­schliches, All­zu­men­schliches), 1878, trad. Éric Blon­del, Ole Han­­sen-Løve, Théo Ley­den­Bach, édi­tions Gar­­nier-Flam­­ma­­rion, 2019

Comprise dans ce sens, la tradition est ce qui façonne l’individualité…

« Com­prise dans ce sens, la tra­di­tion est ce qui façonne l’individualité, fon­dant l’iden­ti­té, don­nant sa signi­fi­ca­tion à la vie. Ce n’est pas une trans­cen­dance exté­rieure à soi. La tra­di­tion est un moi” qui tra­verse le temps, une expres­sion vivante du par­ti­cu­lier au sein de l’universel. »

Domi­nique Venner
Le siècle de 1914 : Uto­pies, guerres et révo­lu­tions en Europe au XXe siècle, édi­tions Pyg­ma­lion, coll. His­toire, 2006

Ceux qui se font un principe de mépriser l’opinion…

« Ceux qui se font un prin­cipe de mépri­ser l’opinion com­mune aux hommes depuis les temps les plus anciens et de refaire la socié­té sur des bases nou­velles ne peuvent s’étonner de la réserve de ceux d’entre nous qui font plus de cré­dit au juge­ment constant de l’humanité qu’à leurs idées ; nous pen­sons en effet qu’il leur reste – à eux-mêmes comme à leurs pro­jets – à faire leurs preuves. »

Edmund Burke
Réflexions sur la Révo­lu­tion en France, 1790, Les Belles Lettres édi­teur, 2016

C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns…

« C’est très bien qu’il y ait des Fran­çais jaunes, des Fran­çais noirs, des Fran­çais bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une voca­tion uni­ver­selle. Mais à condi­tion qu’ils res­tent une petite mino­ri­té. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple euro­péen de race blanche, de culture grecque et latine et de reli­gion chré­tienne. »

Charles de Gaulle
Pro­pos rap­por­tés par Alain Pey­re­fitte dans C’était de Gaulle, Tome 1, édi­tions Fayard, 1994

L’heure présente est peu favorable à de telles expériences…

« L’heure pré­sente est peu favo­rable à de telles expé­riences [socia­listes]. Pen­dant que les rêveurs pour­suivent leurs chi­mères, excitent les appé­tits et les pas­sions des mul­ti­tudes, les peuples s’arment tous les jours davan­tage. Cha­cun pressent que, dans la concur­rence uni­ver­selle, il n’y aura plus de place pour les nations faibles. (…) Si nous conti­nuons à bri­ser notre cohé­sion par des luttes intes­tines, des riva­li­tés de par­tis, de basses per­sé­cu­tions reli­gieuses, des lois entra­vant le déve­lop­pe­ment indus­triel, notre rôle dans le monde sera vite ter­mi­né. Il fau­dra céder la place à des peuples soli­de­ment agré­gés, ayant su s’adapter aux néces­si­tés natu­relles au lieu de pré­tendre remon­ter leur cours. Sans doute, le pré­sent ne répète pas le pas­sé et les détails de l’his­toire sont pleins d’imprévisibles enchaî­ne­ments, mais dans leurs grandes lignes, les évé­ne­ments semblent conduits par des lois éternelles. »

Gus­tave Le Bon
La Révo­lu­tion fran­çaise et la Psy­cho­lo­gie des révo­lu­tions, 1912, édi­tions La délé­ga­tion des siècles, 2021

La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l’homme…

« La consti­tu­tion de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l’homme. Or, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Fran­çais, des Ita­liens, des Russes, etc. ; je sais même, grâces à Mon­tes­quieu, qu’on peut être Per­san : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir ren­con­tré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu. »

Joseph de Maistre
Consi­dé­ra­tions sur la France, 1797, édi­tions La délé­ga­tion des siècles, 2022

La politique appartient à un ordre qui n’est pas celui de la chevalerie ou de la sagesse stoïcienne…

« La poli­tique appar­tient à un ordre qui n’est pas celui de la che­va­le­rie ou de la sagesse stoï­cienne. Son champ est celui du pou­voir et de l’action en vue du pou­voir. Elle est le domaine de l’ambi­tion, de la ruse et de luttes sans pitié, rare­ment celui de l’hon­neur et de la loyau­té. »

Domi­nique Venner
Le siècle de 1914 : Uto­pies, guerres et révo­lu­tions en Europe au XXe siècle, édi­tions Pyg­ma­lion, coll. His­toire, 2006

La servitude, la misère et le césarisme sont les précipices inévitables où conduisent tous les chemins socialistes…

« La ser­vi­tude, la misère et le césa­risme sont les pré­ci­pices inévi­tables où conduisent tous les che­mins socia­listes. Et pour­tant il semble inévi­table, l’effroyable régime. Il faut qu’un pays au moins le subisse pour l’enseignement de l’univers. Ce sera une de ces écoles expé­ri­men­tales, qui seules aujourd’hui peuvent éclai­rer les peuples qu’hallucinent les rêves de bon­heur déployés à leurs yeux par les prêtres de la nou­velle foi. Sou­hai­tons que ce ne soit pas un pays ami qui tente le pre­mier cette expérience. »

Gus­tave Le Bon
La Révo­lu­tion fran­çaise et la Psy­cho­lo­gie des révo­lu­tions, 1912, édi­tions La délé­ga­tion des siècles, 2021

Il faut que les hommes supérieurs déclarent la guerre à la masse…

« Il faut que les hommes supé­rieurs déclarent la guerre à la masse. Par­tout les médiocres se ras­semblent pour deve­nir les maîtres. Tout ce qui amol­lit, tout ce qui adou­cit, tout ce qui favo­rise le peuple” ou les valeurs fémi­nines” agit en faveur du suf­frage uni­ver­sel, c’est-à-dire de la domi­na­tion de l’homme vil. »

Frie­drich Nietzsche
La Volon­té de puis­sance, tome II (Der Wille zur Macht), 1888, trad. Gene­viève Bian­quis, édi­tions Gal­li­mard, Coll. Tel, 2 tomes, 1995

Celui qui n’aime pas d’un amour passionné la Patrie…

« Celui qui n’aime pas d’un amour pas­sion­né la Patrie, toutes les choses hautes et belles qu’elle repré­sente, le pas­sé de ses aïeux, l’avenir de ses enfants, la force de sa race, est sur la pente de la déca­dence et s’achemine vers sa fin. On n’a contes­té la Patrie, on n’en a dis­cu­té l’idée sainte que dans les nations en proie à l’anarchie morale et près de suc­com­ber sous le poids de leurs fautes. Les répu­bliques grecques finis­santes, Rome aveu­lie et cor­rom­pue ont vu naître les sophistes, pro­fes­sant qu’il n’y avait plus de Patrie et qu’il fal­lait uni­que­ment son­ger à bien vivre. Ils ont pré­ci­pi­té la Grèce et Rome vers la mort, la mort cruelle et igno­mi­nieuse, sous la domi­na­tion étran­gère ou dans la furieuse des­truc­tion de l’invasion des bar­bares. Les peuples modernes, la France sur­tout, hélas ! ont aujourd’hui leurs sophistes. Ils prêchent un cos­mo­po­li­tisme dis­sol­vant qui détrui­rait, si l’on n’y pre­nait garde, et le patrio­tisme et la Patrie elle-même. »

Paul Dou­mer
Livre de mes fils, édi­tions Vui­bert et Nony, 1906

L’histoire enseigne que les pays à territoire restreint ont un intérêt moral…

« L’histoire enseigne que les pays à ter­ri­toire res­treint ont un inté­rêt moral et maté­riel à rayon­ner au-delà de leurs étroites fron­tières. La Grèce fon­da sur les rivages de la Médi­ter­ra­née d’opulentes cités, foyers des arts et de la civi­li­sa­tion. Venise, plus tard, éta­blit sa gran­deur sur le déve­lop­pe­ment de ses rela­tions mari­times et com­mer­ciales, non moins que sur ses suc­cès poli­tiques. Les Pays-Bas pos­sèdent aux Indes trente mil­lions de sujets qui échangent contre les den­rées tro­pi­cales les pro­duits de la mère patrie. »

Léo­pold II, roi des Belges
Cité par Georges-Hen­­ri Dumont in Pen­sées et réflexions, édi­tions L’amitié par le livre, 1948

Une nationalité jeune comme la nôtre doit être hardie…

« Une natio­na­li­té jeune comme la nôtre doit être har­die, tou­jours en pro­grès et confiante en elle-même. Nos res­sources sont immenses, je ne crains pas de le dire, nous pou­vons en tirer un par­ti incal­cu­lable. Il suf­fit d’oser pour réus­sir. C’est là un des secrets de la puis­sance et de la splen­deur dont jouirent pen­dant plus d’un siècle nos voi­sins du Nord, les Pro­vinces Unies. Nous pos­sé­dons, sans aucun doute, autant d’éléments de suc­cès, pour­quoi nos vues se por­­te­­raient-elles moins haut ? »

Léo­pold II, roi des Belges
Cité par Georges-Hen­­ri Dumont in Pen­sées et réflexions, édi­tions L’amitié par le livre, 1948

Oui ! Je connais mon ascendance !…

« Ecce Homo
Oui ! Je connais mon ascen­dance !
Insa­tiable telle la flamme,
Je brûle et me consume.
Lumière devient tout ce que je touche,
Char­bon tout ce que je laisse :
À coup sûr, c’est flamme que je suis. »

Frie­drich Nietzsche
Le Gai Savoir (Die fröh­liche Wis­sen­schaft, la gaya scien­za), 1882, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­­nier-Flam­­ma­­rion, 2020

Les citations révèlent l’âme de celui qui les brandit…

« Les cita­tions ne sont pas des para­vents der­rière les­quels se réfu­gier. Elles sont la for­mu­la­tion d’une pen­sée qu’on a cares­sée un jour et que l’on recon­naît, expri­mée avec bon­heur, sous la plume d’un autre. Les cita­tions révèlent l’âme de celui qui les brandit. »

Syl­vain Tesson
Géo­gra­phie de l’instant, 2012, édi­tions Pocket, 2014

Le vrai chevalier se devait de maîtriser trois capacités distinctes…

« Le vrai che­va­lier se devait de maî­tri­ser trois capa­ci­tés dis­tinctes : Connaître les sept arts libé­raux : le tri­vium” (gram­maire, rhé­to­rique, dia­lec­tique) et le qua­dri­vium” (arith­mé­tique, géo­mé­trie, musique, astro­no­mie) ; Culti­ver sept pra­tiques guer­rières : équi­ta­tion, nage, tir à l’arc, lutte, fau­con­ne­rie, échecs, poé­sie ; Lut­ter contre sept vices : glou­ton­ne­rie, ébrié­té, luxure, colère, men­songe, ava­rice, médisance. »

Antoine Schü­lé
Guerre et Lit­té­ra­ture, Tome 1, Du Moyen Âge à 1914, édi­tions de l’École de Guerre, 2019

Mesurons-nous, dans notre thébaïde européenne…

« Mesu­­rons-nous, dans notre thé­baïde euro­péenne, le poten­tiel de cruau­té en train de s’amasser chez nos voi­sins défa­vo­ri­sés de l’Est ? L’Histoire est un per­pé­tuel recom­men­ce­ment, même si elle revêt d’autres formes. »

René Cagnat
La rumeur des steppes, édi­tions Payot, coll. Voya­geurs, 1999

La civilisation européenne est d’essence individuelle…

« Par oppo­si­tion à cer­taines civi­li­sa­tions orien­tales, la civi­li­sa­tion euro­péenne est d’essence indi­vi­duelle. Elle est insé­pa­rable de l’homme. Son sou­ci majeur a tou­jours été d’assurer son épa­nouis­se­ment spi­ri­tuel, moral et maté­riel, de garan­tir et de pro­té­ger sa vie et ses liber­tés. Le chris­tia­nisme n’est pas le seul à avoir contri­bué à cette évo­lu­tion. Il a ampli­fié et pro­lon­gé en Europe l’appel de civi­li­sa­tions anté­rieures et par­ti­cu­liè­re­ment des civi­li­sa­tions cel­tiques. Les droits de l’homme, le libé­ra­lisme et la démo­cra­tie ne sont que la tra­duc­tion moderne sur le plan poli­tique et juri­dique de ce sou­ci majeur de notre civilisation. »

Yann Foué­ré
L’Europe aux cent dra­peaux, Presses d’Europe, 1968

La monarchie était l’élément fédérateur…

« C’est le jaco­bi­nisme révo­lu­tion­naire qui invente la nation” telle que les Fran­çais la conçoivent encore aujourd’hui. La monar­chie était l’élément fédé­ra­teur qui unis­sait au sein du royaume les nations”, les eth­nies” et les pro­vinces qu’il conte­nait. La monar­chie sup­pri­mée, les jaco­bins inventent la nation” une et indi­vi­sible, abs­traite et théo­rique, au sein de laquelle, par la créa­tion d’un état uni­fié et cen­tra­li­sé, les nations et les pro­vinces vont être for­cées de dis­pa­raître et de s’intégrer. »

Yann Foué­ré
L’Europe aux cent dra­peaux, Presses d’Europe, 1968

Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France…

« Sou­­ve­­nez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin, autant que les inté­rêts majeurs des deux sont sau­ve­gar­dés, le Droit. »

Charles de Gaulle
Cité par Jean Foyer in Sur les che­mins du droit avec le Géné­ral – Mémoires de ma vie poli­tique – 1944 – 1988, édi­tions Fayard, 2006

L’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes…

« Certes, l’entassement de masses humaines, dans les grandes villes modernes, et en grande par­tie res­pon­sable de fait que nous ne soyons plus capables de dis­tin­guer le visage de notre pro­chain dans cette fan­tas­ma­go­rie d’images humaines, qui changent, se super­posent et s’effacent continuellement. »

Kon­rad Lorenz
Les huit péchés capi­taux de notre civi­li­sa­tion (Die acht Tod­sün­den der zivi­li­sier­ten Men­sch­heit), 1973, trad. Éli­za­beth de Miri­bel, édi­tions Flam­ma­rion, 1973

Être Patriote…

« Être Patriote (…), c’est aimer, c’est haïr, c’est sen­tir, comme aime, comme haït, comme sent notre Patrie. »

Juan Dono­so Cortès
Théo­lo­gie de l’his­toire et crise de civi­li­sa­tion (Dis­cur­so sobre la Dic­ta­tu­ra), 1849, trad. ano­nyme, édi­tions Cerf, coll. La Nuit étoi­lée, 2013

Quand la Gauche remporte la lutte pour le pouvoir…

« Donc : La Droite veut le déve­lop­pe­ment” (pour la simple rai­son qu’elle le fait) ; La Gauche veut le Pro­grès”.
Mais quand la Gauche rem­porte la lutte pour le pou­voir, voi­là qu’elle aus­si veut – Pour pro­gres­ser d’un point de vue social et poli­tique – le déve­lop­pe­ment”. Mais un déve­lop­pe­ment” dont la confi­gu­ra­tion est désor­mais fixée dans le contexte de l’industrialisation bour­geoise. »

Pier Pao­lo Pasolini
Écrits cor­saires (Scrit­ti Cor­sa­ri), 1976, trad. Phi­lippe Guil­hon, édi­tions Le Livre de Poche, 1976

Jamais la nouvelle classe discutante…

« Jamais la nou­velle classe dis­cu­tante repré­sen­tée par les couches moyennes ins­truites en pleine ascen­sion sociale n’au­ra mani­fes­té un tel mépris ni un tel sen­ti­ment de supé­rio­ri­té à l’é­gard de la rura­li­té et des types humains qui la peu­plaient. Jamais la néces­si­té de venir à bout d’un milieu cultu­rel jugé com­plè­te­ment déli­ques­cent” et mar­qué au coin de l’obs­cu­ran­tisme n’au­ra été for­mu­lé de façon aus­si péremp­toire et aus­si pro­vo­cante qu’au cours de ces années soixante où la révo­lu­tion consu­mé­riste fit un grand usage d’hy­per­boles pour van­ter les mérites d’un pro­grès à la fois illi­mi­té et miri­fique. Il devait être enten­du, une fois pour toutes, que ce monde révo­lu n’a­vait plus sa place, ni comme pay­sage ni comme huma­ni­té, et qu’il fal­lait en finir au plus vite avec ce que Pier Pao­lo Paso­li­ni avait nommé le temps des lucioles”, ces petites lumières des cam­pagnes sus­cep­tibles d’é­clai­rer la vie. »

Patrick Buis­son
La fin d’un monde, édi­tions Albin Michel, 2021

Je ne vois que des choses qui blessent la vérité…

« Ain­si, de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que des choses qui blessent la véri­té et qui m’of­fensent, et dès lors condam­né à ne rien voir, ne rien sen­tir, ne rien entendre, à non seule­ment ne rien dire mais aus­si abju­rer la vio­lence de mon eth­no­cen­trisme pour jouir enfin d’un monde bario­lé, chan­geant, divers (la diver­si­té” en tant que nou­vel euphé­misme post-eth­­nique), il serait bon que j’en chante à pré­sent les louanges, que je devienne un écri­vain post-lit­­té­­raire, que j’é­crive des phrases courtes, nomi­nales, sans hié­rar­chie de niveaux lin­guis­tiques, si pos­sible sur des sujets modernes, c’est à dire socio-nar­­cis­­siques : sans papiers, clan­des­tins, oppri­més, mino­ri­taires, et sur moi-même en tant que garant du néo-puri­­ta­­nisme par ma capa­ci­té à par­ta­ger”, com­mu­ni­quer”, à être un écrivain comme toute le monde”. C’est, du moins, ce que l’on m’a maintes fois sug­gé­ré, au lieu de m’o­pi­niâ­trer dans mon devoir de témoin et de refu­ser la béa­ti­tude démo­cra­tique, refus qui, par un spé­cieux syl­lo­gisme, fait éga­le­ment de moi un raciste. »

Richard Millet
Chro­nique de la guerre civile en France, 2011 – 2022, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2022

La véritable patrie, c’était pourtant celle qu’annonçait Patrick Pearse…

« La véri­table patrie, c’était pour­tant celle qu’annonçait Patrick Pearse, dans un de ses textes pro­phé­tiques, où le sol­­dat-poète avait mis le meilleur de lui-même : Quand on parle de peuple, quand on parle de nation ; les vivants sont mécon­nais­sables nous appa­raissent comme des étran­gers s’ils ne se recon­naissent eux-mêmes dans leurs morts, si les morts et les vivants ne font pas un. La vie prend racine dans la mort, et des tombes des patriotes – hommes et femmes – se lèvent les nations vivantes”. »

Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, édi­tions Terre et peuple, 1998

Comme un loup dans son bois…

« Pour­tant, entre toutes les odeurs que dégage la pla­nète, c’est celle qui se lève de mon pays que je recon­naî­trais le plus sûre­ment si, ayant quit­té la Bre­tagne, je devais y reve­nir. Même les yeux ban­dés. Même dans la plus pro­fonde nuit. D’ins­tinct. Comme un loup dans son bois. Comme un goé­land dans son aire… »

Xavier Grall
Les vents m’ont dit, chro­niques parues entre 1977 et 1981 pour l’hebdomadaire La vie, édi­tions Terre de brume, 2018

Mieux vaut toujours oser…

« Mieux vaut tou­jours oser, et sup­por­ter la moi­tié des mal­heurs pos­sibles, que ne jamais rien faire à force de tout redou­ter. Si tu repousses tous les pro­jets sans rien avan­cer de sûr, tu com­mets for­cé­ment tout autant de fautes que l’homme qui a pris l’at­ti­tude contraire. »

Héro­dote
L’Enquête : Livres V à IX, Livre VII-50, trad. Andrée Bar­guet, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Clas­sique, 1990

Il n’est pas dans la nature du Conservatisme de s’occuper de corriger la nature humaine…

« Il n’est pas dans la nature du Conser­va­tisme de s’occuper de cor­ri­ger la nature humaine ou de la façon­ner confor­mé­ment à une cer­taine concep­tion idéale. Le Conser­va­tisme tente de com­prendre com­ment les socié­tés fonc­tionnent et de leur offrir les condi­tions néces­saires pour y réussir. »

Roger Scru­ton
De l’urgence d’être conser­va­teur (How to be a Conser­va­tive), 2014, trad. Læti­tia Strauch-Bonart, édi­tions l’Artilleur, coll. Inter­ven­tions, 2014

Le progrès n’est pas une progression…

« À vrai dire, les argu­ments ne manquent pas aujourd’hui qui per­met­tront d’accréditer le constat que le pro­grès n’est pas une progression. »

Ernst Jün­ger
L’état uni­ver­sel (Der Welts­taat), 1962, trad. Hen­ri Plard et Marc de Lau­nay, édi­tions Gal­li­mard, coll. TEL, 1990

Dès que l’aube éclaire les champs…

« Dès que l’aube éclaire les champs, lève-toi et regarde ta soli­tude. Autour de toi, s’élargit le ter­rain de ta joie et de ton noble tra­vail. Ne t’inquiète pas du silence et de l’absence des bruits humains. Ain­si, tous les matins, tu enten­dras le renard qui s’éloigne dans le retrait de la nuit, le souple envo­le­ment du fau­con, le cri de l’alouette, les che­vaux qui tapent du pied dans l’écurie. Tu vas apprendre peu à peu à être un homme. »

Jean Gio­no
Les vraies richesses, 1937, édi­tions Rom­bal­di, 1977, édi­tions Gras­set, coll. Les Cahiers Rouges, 2002

D’autre art que celui de la Guerre…

« Un Prince ne doit donc avoir d’autre objet, d’autre pen­sée, d’autre art que celui de la Guerre et des pré­pa­ra­tifs la concer­nant. Car c’est le seul art conve­nant à qui com­mande ; et il pos­sède en lui tant de ver­tus que non seule­ment il pré­serve le trône d’un Prince héré­di­taire, mais bien sou­vent élève à ce rang les hommes de simple condition. »

Nico­las Machiavel
Le Prince (Il Prin­cipe), 1532, trad. Jean Anglade, édi­tions Le Livre de Poche, 1972

La source jaillissait riche et profonde…

« C’est ain­si que maints sou­ve­nirs de ma vie, en cette belle nuit tendre, repa­rurent devant moi, qui avait vécu si long­temps pauvre, vide, pri­vé d’images. Main­te­nant, mer­veilleu­se­ment éclose au contact d’Eros, la source jaillis­sait riche et pro­fonde, et par moments mon cœur s’arrêtait de battre de ravis­se­ment et de tris­tesse, en voyant com­bien était riche la gale­rie de tableaux de ma vie, com­bien rem­plie de constel­la­tions et d’astres éter­nels l’âme du pauvre loup des steppes. »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, trad. Juliette Pary, édi­tions Le Livre de poche, 1991

Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone…

« Citons les exemples des maires de Flo­rence et de Vérone en Ita­lie qui ont déci­dé de pro­hi­ber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre his­to­rique pour pré­ser­ver la beau­té archi­tec­tu­rale et pri­vi­lé­gier la cui­sine ita­lienne et les pro­duits locaux. Comme ces maires, il est néces­saire de com­prendre que la liber­té, notam­ment éco­no­mique, n’est pas abso­lue et qu’elle doit se voir oppo­ser les limites, légi­times, des peuples qui défendent leur iden­ti­té. »

Thi­bault Mer­cier
Dis­cri­mi­ner, c’est dis­tin­guer nous et les autres, entre­tien accor­dé à Élé­ments, 29 décembre 2023

On valorise désormais la compassion et l’émotion…

« On valo­rise désor­mais la com­pas­sion et l’émotion au détri­ment de la rai­son et de la force. Ayant récu­sé l’ordre natu­rel des choses, y com­pris ses aspects tra­giques, ses limites, ses fata­li­tés, nous vivons dans un monde rem­pli d’individus pleur­ni­cheurs, infan­tiles, envieux et plain­tifs qui agissent en jus­tice pour chaque pseu­­do-humi­­lia­­tion ou bles­sure de l’ego. »

Thi­bault Mer­cier
Dis­cri­mi­ner, c’est dis­tin­guer nous et les autres, entre­tien accor­dé à Élé­ments, 29 décembre 2023

Les inquiets, les ardents, les hommes d’action…

« Les inquiets, les ardents, les hommes d’action, ceux-là s’éloignent quand les che­veux blancs arrivent, sans qu’ils soient encore chefs d’une armée de volon­taires, capi­taines de ban­dits aux Bati­gnolles, faute de mieux ! Tristes d’avoir épui­sé leur jeu­nesse dans une lutte sans témoins, contre des dan­gers sans gran­deur, sous un ciel gris, ils s’en vont au pays du soleil et des aven­tures, dans les nou­velles Cali­for­nies qu’on découvre, sur les côtes brû­lées du Mexique, dans les pam­pas de la Pla­ta, avec San­tan­na ou Gef­frard, Raous­­set-Boul­­bon ou Wal­ker, n’importe, pour­vu qu’il y ait à jouer avec la mort ! – De rudes gas, ces cou­reurs de batailles ! Don­­nez-moi trois cents de ces hommes, quelque chose comme un dra­peau, jetez-moi sur une terre où il faille faire hon­neur à la France, dans les rues de Venise, si vous vou­lez ! jetez-moi là sous la mitraille, en face des régi­ments, et vous ver­rez ce que j’en fais et des canons et des artilleurs, à la tête de mes réfractaires ! »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Ceux que l’on traîne dans des charrettes, les lâches qui ne savent pas mourir…

« Ceux que l’on traîne dans des char­rettes, les lâches qui ne savent pas mou­rir, qui sont déjà des cadavres quand arrive le châ­ti­ment, ceux-là ne hurlent pas sous la main du bour­reau. Il en est aus­si, dans ce milieu, qui n’ont pas conscience de leur sup­plice. Ceux qui ne se sentent pas vivre ne peuvent pas se sen­tir mou­rir. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

La guerre rogne un peu ses héros…

« La guerre rogne un peu ses héros ; on nous coupe, au len­de­main d’une vic­toire, une jambe, un bras, on nous met des yeux de verre et des men­tons d’argent. Une fois le coup de scie don­né, tout est dit. Mais le cœur muti­lé, lui, poi­gnar­dé dans cette lutte sourde, atteint par les coups de feu de la vie, on ne l’arrache pas de la poi­trine pour en clouer un autre. – On ne fait pas des cœurs en bois. – Il reste là atta­ché, sai­gnant, avec le poi­gnard au milieu. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Le christianisme a introduit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent…

« Le chris­tia­nisme a intro­duit un écart inédit entre ce que font les hommes et ce qu’ils disent. […] La parole chré­tienne demande aux hommes d’aimer ce qu’ils haïssent natu­rel­le­ment — leurs enne­mis — et de haïr ce qu’ils aiment natu­rel­le­ment — eux-mêmes. »

Pierre Manent
Les Méta­mor­phoses de la cité. Essai sur le dyna­misme de l’Occident, édi­tions Flam­ma­rion, 2010

Il existe de par les chemins une race de gens qui ont juré d’être libres…

« Il existe de par les che­mins une race de gens qui (…) ont juré d’être libres ; qui, au lieu d’accepter la place que leur offrait le monde, ont vou­lu s’en faire une tout seuls, à coups d’audace ou de talent ; qui, se croyant la taille à arri­ver d’un coup, par la seule force de leur désir, au souffle brû­lant de leur ambi­tion, n’ont pas dai­gné se mêler aux autres, prendre un numé­ro dans la vie ; qui n’ont pu, en tous cas, faire le sacri­fice assez long, qui ont cou­pé à tra­vers champs au lieu de res­ter sur la grand’route ; et s’en vont main­te­nant bat­tant la cam­pagne, le long des ruis­seaux de Paris.
Je les appelle des réfrac­taires. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

C’était un réfractaire…

« Il ne recon­nais­sait pas, cet homme des champs, de loi humaine qui pût lui prendre sa liber­té, faire de lui un héros quand il vou­lait res­ter un pay­san. Non pas qu’il fré­mît à l’idée du dan­ger, au récit des batailles ; il avait peur de la caserne, non du com­bat : peur de la vie, non de la mort. Il pré­fé­rait, à ce voyage glo­rieux à tra­vers le monde, les pro­me­nades soli­taires, la nuit, sous le feu des gen­darmes, autour de la cabane où était mort son aïeul aux longs che­veux blancs. Au matin du jour où devaient par­tir les conscrits, quand le soleil n’était encore levé, il fai­sait son sac, le sac du rebelle ; il décro­chait le vieux fusil pen­du au-des­­sus de la che­mi­née, le père lui glis­sait des balles, la mère appor­tait un pain de six livres, tous trois s’embrassaient ; il allait voir encore une fois les bœufs dans l’étable, puis il par­tait et se per­dait dans la cam­pagne.
C’était un réfrac­taire. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

Il suit son instinct de corps franc…

« Il suit la gauche et la droite sans être vrai­ment ni de gauche ni de droite. Il suit son ins­tinct de corps franc qui lui vient de la guerre. Il sait qu’une révo­lu­tion doit être faite et se tient prêt à sou­te­nir le pre­mier groupe qui y sera prêt. Ce que Drieu veut, ce qui ne chan­ge­ra jamais, c’est un groupe qui entre­prenne une action spi­ri­tuelle assez large pour renouer l’alliance du corps et de l’esprit. »

Jere­my Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

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