« Aujourd’hui, les histoires du colonialisme, si elles rapportent avec exactitude les atrocités, les excès et les sottises qui jalonnent l’expansion de l’Europe à travers le monde, négligent volontiers les admirables vertus dont d’innombrables Européens ont témoigné au cours des siècles ; elles se refusent à retenir que le lucre et la conquête ne furent pas les seuls moteurs des colonisateurs et que nombre d’entre eux furent mus par des passions follement généreuses qui ont leurs racines dans le besoin effréné de découvrir, de comprendre et d’aider et de se vaincre soi-même, de se surpasser, – tout cela gratuitement – besoin qui est propre à la société européenne, et jusqu’ici, à elle seule. »
Jacques Laurent
Choses vues au Vietnam, éditions de la Table Ronde, 1968, cité par Raphaël Chauvancy dans Qui suis-je ? Jacques Laurent, éditions Pardès, 2009