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Le livre
Histoire et tradition des Européens. 30 000 ans d'identité

Histoire et tradition des Européens. 30 000 ans d'identité

Auteur : Domi­nique Venner
Édi­teur : Édi­tions du Rocher (17 novembre 2011)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : Ce livre est né des inter­ro­ga­tions d’un his­to­rien témoin de son temps. Il répond dans un esprit neuf aux ques­tions que se posent les Fran­çais. Qu’est-ce que la France ? Qu’est-ce que l’Eu­rope ? Que sommes-nous et où allons-nous ? Pour Domi­nique Ven­ner, l’Eu­rope n’est pas née du trai­té de Maas­tricht. Elle est issue d’une com­mu­nau­té de culture qui remonte à la plus loin­taine pré­his­toire. Elle se défi­nit comme une civi­li­sa­tion très ancienne, tirant sa richesse de ses peuples consti­tu­tifs, d’une même his­toire et d’un même héri­tage spi­ri­tuel qu’il a sou­vent fal­lu défendre.

Reve­nir aux sources, tel est donc l’ob­jet de cet ouvrage qui se veut une méta­phy­sique de l’his­toire. On y décou­vri­ra ce que nous avons en propre depuis les poèmes homé­riques, les légendes celtes et nor­diques, l’hé­ri­tage romain, l’i­ma­gi­naire médié­val, l’a­mour cour­tois… On y sui­vra la quête de notre tra­di­tion euro­péenne authen­tique, une façon d’être unique devant la vie, la mort, l’a­mour et le destin.

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Découvrez 30 citations extraites du livre

Avant 1945, dans toutes les nations européennes, on honorait encore les symboles militaires...

« Avant 1945, dans toutes les nations euro­péennes, on hono­rait encore les sym­boles mili­taires et l’héroïsme du com­bat­tant. Même en France, mal­gré les consé­quences mul­tiples de la Révo­lu­tion, l’offi­cier de réserve béné­fi­ciait d’un sta­tut moral pri­vi­lé­gié, au même titre que le pro­prié­taire ter­rien, alors que cette grâce était refu­sée aux pro­fes­sions du com­merce et de la finance. Faute de recul et de vision his­to­rique, on ne mesure pas encore l’ampleur de ce qui a été détruit. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Qu’ils le sachent ou non, les hommes sont dépendants de leurs représentations...

« Qu’ils le sachent ou non, les hommes sont dépen­dants de leurs repré­sen­ta­tions, de leurs idées, même incer­taines, mêmes incons­cientes. Aus­si n’est-il pas faux de pré­tendre que les idées mènent le monde, quelle que soit la cause de leur for­ma­tion. En dépit des appa­rences, les actions humaines ne sont pas déter­mi­nées par l’utilitaire, mais par des sys­tèmes de valeurs en conflit. Et tou­jours se pose­ra l’obligation de gagner la bataille des idées ou d’être ter­ras­sé dans sa sub­stance même. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre ? Les États-Unis, bien entendu...

« Qui était sor­ti vain­queur de cette fausse guerre [la guerre froide, NDLR] ? Les États-Unis, bien enten­du, et l’économie de mar­ché. Mais aus­si la reli­gion de l’Humanité, une, uni­forme et uni­ver­selle. Une reli­gion com­mune aux deux adver­saires de la veille. Et ce n’était pas leur seule affi­ni­té. Que vou­laient les com­mu­nistes d’autrefois ? Ils vou­laient la mise en com­mun des richesses de l’humanité et une ges­tion ration­nelle assu­rant à tous abon­dance et paix. Ils vou­laient aus­si la créa­tion d’un homme nou­veau, capable de dési­rer ces bien­faits, un homme ration­nel et uni­ver­sel, déli­vré de toutes ces entraves que sont des racines, une nature et une culture. Ils vou­laient enfin assou­vir leur haine des hommes concrets, por­teurs de dif­fé­rences, leur haine éga­le­ment de la vieille Europe, mul­tiple et tra­gique. Et l’Occident amé­ri­cain, que veut-il ? Eh bien, la même chose. La dif­fé­rence porte sur les méthodes. Récu­sant la pla­ni­fi­ca­tion par la contrainte, le sys­tème amé­ri­cain voit dans le mar­ché le fac­teur prin­ci­pal de la ratio­na­li­té et des changements. […]
Le com­mu­nisme de mar­ché, autre nom du mon­dia­lisme, ne par­tage pas seule­ment avec son ex-frère enne­mi sovié­tique la vision radieuse du but final. Pour chan­ger le monde, lui aus­si doit chan­ger l’homme, fabri­quer l’homo œco­no­mi­cus de l’avenir, le zom­bi, l’homme du nihi­lisme, vidé de son conte­nu, pos­sé­dé par l’esprit du mar­ché et de l’Humanité uni­ver­selle. Le zom­bi se mul­ti­plie sous nos yeux. Il est heu­reux puisque l’esprit du mar­ché lui souffle que le bon­heur consiste à satis­faire tous ses dési­rs”. Et ses dési­rs étant ceux du mar­ché ne sont sus­ci­tés que pour être satisfaits. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Tout revient, tout renaît, tout revit...

« Sans doute, sans doute. Mais aus­si tout revient, tout renaît, tout revit. Les enfants sont enfan­tés et suc­cèdent aux pères. Et quand bien même des géné­ra­tions seraient oublieuses et infi­dèles, sans qu’elles le sachent, par elles la vie se trans­met et avec elle une part de l’héritage que retrou­ve­ront plus tard d’autres géné­ra­tions avides de reve­nir aux sources du royaume, au-delà du temps. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Parmi d’autres, l’histoire de la Russie d’après 1917, continuée jusqu’en 1991...

« Par­mi d’autres, l’histoire de la Rus­sie d’après 1917, conti­nuée jusqu’en 1991, montre avec une force par­ti­cu­lière que les défaites sont rare­ment irré­mé­diables et que les vic­toires sont tou­jours momen­ta­nées. Sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel et non poli­tique, les défaites sont en par­tie effa­cées lorsque les vain­cus se sont mon­trés héroïques. Il se trou­ve­ra un enfant pour recueillir la leçon morale des sui­ci­dés de Numance, s’émerveiller au sou­ve­nir de Julien, de William Wal­lace, des Chouans et des Ven­déens, des fidèles Confé­dé­rés, des gardes blancs de Deni­kine, Kolt­chak et Wran­gel, des réprou­vés du Bal­ti­kum, et en faire autant de modèles pour se déter­mi­ner et se conduire fer­me­ment. Vic­toire, défaite, tout est balayé par le temps. Ce qui sub­siste, comme dans Plu­tarque, ce sont les leçons de main­tien don­nées à la pos­té­ri­té par cer­tains hommes face à l’adversité.
L’interprétation des défaites est dépen­dante de la culture et des repré­sen­ta­tions”. L’esprit tra­gique, pré­sent dans toute la lit­té­ra­ture épique euro­péenne depuis Homère, exa­mine les échecs en pro­por­tion de leur héroïsme, au point de voir en eux un pré­texte à l’éternisation des héros.
Cette idée rap­pelle que la vision que l’on se fait du pas­sé déter­mine l’avenir. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire de ce qui l’a fait ce qu’il est. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Les formes du pouvoir nobiliaire n’ont pas cessé de changer...

« Au fil des siècles, chez les peuples euro­péens et dans cha­cune de leurs cultures par­ti­cu­lières, les formes du pou­voir nobi­liaire n’ont pas ces­sé de chan­ger, et sou­vent de façon rapide, mais la fonc­tion poli­tique et morale de la noblesse, en Grèce, à Rome, en Ger­ma­nie, dans l’Europe médié­vale ou moderne, est res­tée iden­tique pour l’essentiel. La noblesse n’est pas l’aristocratie ; il y a des aris­to­cra­ties de la for­tune et de l’argent. Elle n’est que par­tiel­le­ment dépen­dante de l’hérédité. Elle repose sur le mérite, et celui-ci doit tou­jours être confir­mé. La noblesse se gagne et se perd. Elle vit sur l’idée que le devoir et l’honneur sont plus impor­tants que le bon­heur indi­vi­duel. Ce qu’elle a en propre c’est son carac­tère public. Elle est faite pour diri­ger la chose publique, la res publi­ca. Sa voca­tion n’est pas d’occuper le som­met de la socié­té mais le som­met de l’État. Ce qui la dis­tingue, ce ne sont pas les pri­vi­lèges, mais le fait d’être sélec­tion­née pour com­man­der. Elle gou­verne, juge et mène au com­bat. La noblesse est asso­ciée à la vigueur des liber­tés publiques. Ses terres d’élection sont les liber­tés féo­dales et les monar­chies aris­to­cra­tiques ou consti­tu­tion­nelles. Elle est impen­sable dans les grandes tyran­nies orien­tales, Assur ou l’Égypte. En Europe même, elle s’étiole ou dis­pa­raît chaque fois que s’établit un pou­voir des­po­tique, ce qu’est le cen­tra­lisme éta­tique. Elle implique une per­son­na­li­sa­tion du pou­voir qui huma­nise celui-ci à l’inverse de la dic­ta­ture ano­nyme des bureaux. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

De grands efforts ont été faits pour briser le fil du temps...

« De grands efforts ont été faits pour bri­ser le fil du temps et sa cohé­rence, pour inter­dire aux Euro­péens de retrou­ver dans leurs ancêtres leur propre image, pour leur déro­ber leur pas­sé et faire en sorte qu’il leur devienne étran­ger. De tels efforts ont des pré­cé­dents. Du Haut Moyen Âge à la Renais­sance, de nom­breux siècles ont été sou­mis à une abla­tion de la mémoire et à une réécri­ture totale de l’histoire. En dépit des efforts déployés, cette entre­prise a fina­le­ment échoué. Celle, pure­ment néga­tive, conduite depuis la deuxième par­tie du XXe siècle, dure­ra beau­coup moins. Venant d’horizons inat­ten­dus, les résis­tances sont nom­breuses. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, la mémoire endor­mie se réveille­ra. Elle se réveille­ra sous l’ardeur de l’amour que nous lui porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

En 1665, un capitaine corsaire fut chargé par les armateurs...

« En 1665, un capi­taine cor­saire fut char­gé par les arma­teurs malouins de pro­té­ger leurs navires des attaques bar­ba­resques. Ayant été cap­tu­ré, il se vit offrir par le dey d’Alger d’aller por­ter à Louis XIV des pro­po­si­tions de paix. La vie d’une cen­taine d’esclaves fran­çais cau­tion­nait sa démarche et l’obligation de reve­nir reprendre ses chaînes en cas d’insuccès. Il alla à Ver­sailles. L’offre du dey ayant été reje­tée, il pas­sa par Saint-Malo, mit ses affaires en ordre et fit ses adieux à sa famille. Puis il retour­na en Afrique. Le dey le fit exé­cu­ter, atta­ché à la gueule d’un canon. Il s’appelait Pierre Por­con de la Bar­bi­nais. Son nom est oublié. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

La verticalité est intrinsèque à la masculinité...

« La ver­ti­ca­li­té est intrin­sèque à la mas­cu­li­ni­té et à l’ancien ordre euro­péen. Elle se mani­feste par une ten­sion natu­relle vers le risque, la dif­fé­rence, l’altitude en tout. Elle méprise la sécu­ri­té, la tran­quilli­té, l’indolence, l’hédonisme, qui sont pen­chants hori­zon­taux. Elle dis­tingue, élève, attri­bue un rang. Elle hié­rar­chise les idées et les per­sonnes. L’ordre d’Homère est ver­ti­cal comme l’est aus­si le lan­gage, l’élégance, la gram­maire, les don­jons, ou la forme que l’on donne aux authen­tiques créations. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

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