« Si tu as besoin de chasser, ne blesse pas : tue. Si tu n’es pas sûr de tuer, garde ta flèche. »
René Barjavel
L’Enchanteur, éditions Denoël, 1984
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« Si tu as besoin de chasser, ne blesse pas : tue. Si tu n’es pas sûr de tuer, garde ta flèche. »
René Barjavel
L’Enchanteur, éditions Denoël, 1984
« Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts. »
René Barjavel
L’Enchanteur, éditions Denoël, 1984
« Une idée vraie, c’est une idée véritable. Une idée vraie est une idée que les faits de la vie ou confessent ou confirment. Elle ne conduit pas nécessairement au réel, mais elle écarte l’impossible, c’est-à-dire une des formes les plus choquantes de l’irréel. Une idée vraie ne garde de l’irréalité que ce qui est compatible avec le jeu naturel des forces du monde. La vérité est la grande discipline de l’art. »
Charles Maurras
L’ordre et le désordre (1945−1950), Éditions de L’Herne, 2007
« Une baie démesurée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écartées se perdant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clarté, s’élevait sombre et pointu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de disparaître, et sur l’horizon encore flamboyant se dessinait le profil de ce fantastique rocher qui porte sur son sommet un fantastique monument.
(…) Après plusieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité dominée par la grande église. Ayant gravi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admirable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écrasées sous des voûtes et de hautes galeries que soutiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigantesque bijou de granit, aussi léger qu’une dentelle, couvert de tours, de sveltes clochetons, où montent des escaliers tordus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres hérissées de chimères, de diables, de bêtes fantastiques, de fleurs monstrueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvragées. »
Guy de Maupassant
Le Horla, 1886, éditions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967
« Décembre ! le mois noir ! les courtes journées. De huit heures du matin à quatre heures du soir, le soleil n’est qu’une lueur de veilleuse, très pâle, très lointaine, perdue dans un espace de brume. L’astre se devine plus qu’il ne se voit ; il refuse la chaleur et presque la clarté. Le globe terrestre semble voguer à l’aventure, égaré dans un océan atmosphérique. On croirait, sous les ciels bas, osciller sur une route incertaine, tâtonner tout au long des journées sans soleil et des nuits sans étoiles. »
Gustave Geffroy
Images du jour et de la nuit, Éditions Bernard Grasset, 1924, cité par Gérard Leroy dans Nos Racines. Fêtes et Traditions d’Europe au fil des saisons, Éditions VersiPellis, 2021
« Aux yeux de Barrès la solidarité la plus authentique est celle qui existe entre les hommes issus d’un même milieu naturel. La nature est bien plus que l’inspiratrice de l’œuvre, elle détermine l’homme, le tempérament. La terre passe infiniment de l’homme, en permanence et en stabilité. Les leçons de la terre, selon Barrès, seront celles du déterminisme et de la continuité. »
Yves Chiron
Barrès et la terre, éditions Sang de la terre, Paris 1987
« Toute terre, en vérité, est un ensemble où la nature et l’histoire collaborent. Le spectateur d’un paysage est aussi l’héritier d’un passé. Des hommes avant lui ont œuvré pour que tel endroit soit ce qu’il est. Il y a toujours à respecter, à maintenir, à poursuivre et, s’il le faut, à défendre. Quand Barrès écrivait sur Sion et Sainte-Odile, il songeait surtout à l’héritage politique et historique : maintenir la présence française face à l’Allemagne, respecter la romanité comme créatrice de civilisation. Il ne pouvait encore s’agir pour lui de veiller à la préservation d’un héritage naturel qui n’était pas encore menacé. L’écologie est dans cette logique : défendre une nature dont on a hérité et qui a apporté ses preuves et donné ses bénéfices, une nature dont on est redevable. Défendre en somme le capital naturel comme on défend le patrimoine historique et culturel et comme on maintient vivante la mémoire historique. À ce rapport-là à la terre, à cette écologie, Barrès n’aurait pas été étranger de nos jours. »
Yves Chiron
Barrès et la terre, éditions Sang de la terre, Paris 1987
« Je me livre aux immenses mouvements doux de la terre de Lorraine, je contemple ses villages égayés d’arbres à fruits, des petits bois de hêtres, de charmes et de chênes, je m’enivre de sa lumière douce et noble qui met sur les premiers plans des couleurs de mirabelle et, sur les lointains, un mystère d’opale, de jeunesse et de silence. Je distingue dans la prairie les éphémères colchiques violets, dans la plaine les graves villages séculaires et, sur l’horizon, nos déesses, nos vertus lorraines, Prudence, Loyauté, Finesse, qui sont des personnes immortelles. »
Maurice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs
« La nature démétrienne de la pensée poundienne sur le sacré et le divin nous renvoie inévitablement à un culte lié à la nature, à la fécondité, aux travaux des champs. »
Adriano Scianca
Ezra Pound et le sacré. Le temple n’est pas à vendre, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Être et durer, transmettre et créer, choisir, aimer, agir… Telle est l’aspiration de cette jeunesse que nous voulons incarner, jeunesse qui embrasse et embrase la vie, n’ayant de limites que celles qu’elle se fixe. Nous voulons être une jeunesse de pureté, de combats et de passion. Nous voulons chérir la vie, les étoiles, les flammes, les bosquets en fleurs et l’écho de la mer quand elle vient se déchirer au pied des falaises. »
Solenn Marty
Dominique Venner. La flamme se maintient, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023
« La relation que les Européens entretiennent avec la nature est d’ordre spirituel. Les forêts abritent les dieux et leurs sanctuaires, quels que soient leurs noms et leurs caractères successifs. La forêt est le lieu divin et mystérieux par excellence. »
Lionel Rondouin
Dominique Venner. La flamme se maintient, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023