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Guy de Maupassant

Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste littéraire français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques et mort le 6 juillet 1893 à Paris. Lié à Gustave Flaubert et à Émile Zola, Maupassant a marqué la littérature française par ses romans (Une vie,1883 ; Bel-Ami, 1885 ; Pierre et Jean, 1887-1888), et surtout par ses nouvelles (Boule de suif, 1880 ; Les contes de la bécasse, 1883 ; Le Horla, 1887 etc.). Ses œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent. Il n’est pas rare de trouver dans les tableaux qu’il peint de ses contemporains, un humour grinçant, voir cruel.

Découvrez 11 citations de Guy de Maupassant

Une baie démesurée s’étendait devant moi…

« Une baie déme­su­rée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écar­tées se per­dant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clar­té, s’élevait sombre et poin­tu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de dis­pa­raître, et sur l’horizon encore flam­boyant se des­si­nait le pro­fil de ce fan­tas­tique rocher qui porte sur son som­met un fan­tas­tique monu­ment.
(…) Après plu­sieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité domi­née par la grande église. Ayant gra­vi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admi­rable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écra­sées sous des voûtes et de hautes gale­ries que sou­tiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigan­tesque bijou de gra­nit, aus­si léger qu’une den­telle, cou­vert de tours, de sveltes clo­che­tons, où montent des esca­liers tor­dus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres héris­sées de chi­mères, de diables, de bêtes fan­tas­tiques, de fleurs mons­trueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvra­gées. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

Il est le maître de la mer…

« Aucun enne­mi, aucune femme ne nous donne autant que lui la sen­sa­tion du com­bat, ne nous force à tant de pré­voyance, car il est le maître de la mer, celui qu’on peut évi­ter, uti­li­ser ou fuir, mais qu’on ne dompte jamais. Et dans l’âme du marin règne, comme chez les croyants, l’idée d’un Dieu iras­cible et for­mi­dable, la crainte mys­té­rieuse, reli­gieuse, infi­nie du vent, et le res­pect de sa puis­sance. »

Guy de Maupassant
Sur l’eau, Paul Ollen­dorff édi­teur, 1888

Quel personnage, le vent, pour les marins !

« Quel per­son­nage, le vent, pour les marins ! On en parle comme d’un homme, d’un sou­ve­rain tout-puis­sant, tan­tôt ter­rible, tan­tôt bien­veillant. C’est de lui qu’on s’entretient le plus, le long des jours c’est à lui qu’on pense sans cesse, le long des jours et des nuits. Vous ne le connais­sez point, gens de la terre ! »

Guy de Maupassant
Sur l’eau, Paul Ollen­dorff édi­teur, 1888

C’est la guerre…

« C’est la guerre. Nous jouons notre vie à tout ins­tant, n’avons-nous pas le droit de la jouer gaie­ment ? Nous sommes Fran­çais, nous aimons rire, nous savons rire partout. »

Guy de Maupassant
Les Rois, 1887, in Œuvres com­plètes de Guy de Mau­pas­sant, Louis Conard édi­teur, 1909

L’automne, l’automne merveilleux…

« L’automne, l’automne mer­veilleux, mêlait son or et sa pourpre aux der­nières ver­dures res­tées vives, comme si des gouttes de soleil fon­du avaient cou­lé du ciel dans l’épaisseur des bois. »

Guy de Maupassant
Un Nor­mand, in Contes de la bécasse, 1883, Vic­tor Havard édi­teur, 1894

J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines…

« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces pro­fondes et déli­cates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nour­ri­tures, aux locu­tions locales, aux into­na­tions des pay­sans, aux odeurs du sol, des vil­lages et de l’air lui-même. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

La langue française, d’ailleurs, est une eau pure que les écrivains…

« La langue fran­çaise, d’ailleurs, est une eau pure que les écri­vains manié­rés n’ont jamais pu et ne pour­ront jamais trou­bler. Chaque siècle a jeté dans ce cou­rant lim­pide ses modes, ses archaïsmes pré­ten­tieux et ses pré­cio­si­tés, sans que rien sur­nage de ces ten­ta­tives inutiles, de ces efforts impuis­sants. La nature de cette langue est d’être claire, logique et ner­veuse. Elle ne se laisse pas affai­blir, obs­cur­cir ou corrompre. »

Guy de Maupassant
Pierre et Jean, 1888, édi­tions Le Livre de Poche, 2007

Beaucoup de bourgeois bedonnants, émasculés par le commerce…

« Puis, un calme pro­fond, une attente épou­van­tée et silen­cieuse avait pla­né sur la cité. Beau­coup de bour­geois bedon­nants, émas­cu­lés par le com­merce, atten­daient anxieu­se­ment les vain­queurs, trem­blant qu’on ne consi­dé­rât comme une arme leurs broches à rôtir ou leurs grands cou­teaux de cuisine. »

Guy de Maupassant
Boule de suif, 1880, édi­tions Le Livre de Poche, 2000

Plus on est grisé, plus on est conquis par la séduction de ce voyage…

« Plus on est gri­sé, plus on est conquis par la séduc­tion de ce voyage dans une forêt d’œuvres d’art, plus on se sent aus­si enva­hi par un bizarre sen­ti­ment de malaise qui se mêle bien­tôt à la joie de voir. Il pro­vient de l’étonnant contraste de la foule moderne si banale, si igno­rante de ce qu’elle regarde avec les lieux qu’elle habite. On sent que l’âme déli­cate, hau­taine et raf­fi­née du vieux peuple dis­pa­ru qui cou­vrit ce sol de chefs‑d’œuvre, n’agite plus les têtes à cha­peaux ronds cou­leur cho­co­lat, n’anime point les yeux indif­fé­rents, n’exalte plus les dési­rs vul­gaires de cette popu­la­tion sans rêves. »

Guy de Maupassant
La Côte ita­lienne, 1890, in Au soleil sui­vi de La Vie errante et autres voyages, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 2015

D’où vient cette déviation de l’instinct ?

« En Afrique, cet amour anor­mal [l’ho­mo­sexua­li­té] est entré si pro­fon­dé­ment dans les mœurs que les Arabes semblent le consi­dé­rer comme aus­si natu­rel que l’autre. D’où vient cette dévia­tion de l’ins­tinct ? De plu­sieurs causes sans doute. La plus appa­rente est la rare­té des femmes, séques­trées par les riches qui pos­sèdent quatre épouses légi­times et autant de concu­bines qu’ils en peuvent nour­rir. Peut-être aus­si l’ar­deur du cli­mat, qui exas­père les dési­rs sen­suels, a‑t-elle émous­sé chez ces hommes de tem­pé­ra­ment violent la déli­ca­tesse, la finesse, la pro­pre­té intel­lec­tuelle qui nous pré­servent des habi­tudes et des contacts répu­gnants. Peut-être encore trouve-t-on là une sorte de tra­di­tion des mœurs de Sodome, une héré­di­té vicieuse chez ce peuple nomade, inculte, presque inca­pable de civi­li­sa­tion, demeu­ré aujourd’­hui tel qu’il était aux temps bibliques. »

Guy de Maupassant
Pro­vince d’Al­ger, 1884, in Au soleil sui­vi de La Vie errante et autres voyages, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 2015

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