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Le livre
Réflexions sur la violence

Réflexions sur la violence

Auteur : Georges Sorel
Édi­teur : Kontre Kul­ture éditeur

Pré­sen­ta­tion de l’éditeur : Réflexions sur la vio­lence. Les Illu­sions du pro­grès. La Décom­po­si­tion du mar­xisme. Parus la même année, ces trois ouvrages – réunis ici dans leur inté­gra­li­té – tournent autour d’un même axe : la grève géné­rale doit être le but, l’outil, le « mythe » qui sou­lè­ve­ra les tra­vailleurs qui n’ont que leur « vio­lence » face à la force de l’État. Pour se libé­rer, ils doivent d’abord s’af­fran­chir des sirènes des intel­lec­tuels qui, condam­nant cette vio­lence pour rame­ner les révoltes popu­laires vers une démo­cra­tie qui les sert, leur imposent une orga­ni­sa­tion poli­tique et une culture qui leur sont étran­gères. Ain­si, le monde ouvrier doit, par le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire, trou­ver en lui les moyens et les res­sorts de sa propre émancipation.

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Découvrez 9 citations extraites du livre

Qui vit, résiste...

« Tout homme ou toute puis­sance, dont l’action consiste uni­que­ment à céder, ne peut abou­tir qu’à se retran­cher dans l’existence. Qui vit, résiste, qui ne résiste pas, se laisse dépe­cer en morceaux. »

Georges Sorel
Réflexions sur la vio­lence, 1908, coédi­tions Krisis/La Nou­velle Librai­rie, 2023

La France a perdu ses mœurs...

« La France a per­du ses mœurs. Non pas que les hommes de notre géné­ra­tion soient, en effet, pires que leurs pères… Quand je dis que la France a per­du ses mœurs, j’entends, qu’elle a ces­sé de croire à ses prin­cipes. Elle n’a plus ni intel­li­gence ni conscience morale, elle a per­du jusqu’à la notion de mœurs. Nous sommes arri­vés, de cri­tique en cri­tique, à cette triste conclu­sion : que le juste et l’injuste, dont nous pen­sions jadis avoir le dis­cer­ne­ment, sont termes de conven­tion, vagues, indé­ter­mi­nables ; que tous ces mots : Droit, Devoir, Morale, Ver­tu, etc., dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à cou­vrir que de pures hypo­thèses, de vaines uto­pies, d’indémontrables pré­ju­gés ; qu’ainsi la pra­tique de la vie, diri­gée par je ne sais quel res­pect humain, par des conve­nances, est au fond arbitraire. »

Pierre-Joseph Prou­dhon
Cité par Georges Sorel dans Réflexions sur la vio­lence, 1908, coédi­tions Krisis/La Nou­velle Librai­rie, 2023

Les mythes révolutionnaires actuels...

« Les mythes révo­lu­tion­naires actuels sont presque purs : ils per­mettent de com­prendre l’activité, les sen­ti­ments et les idées des masses popu­laires se pré­pa­rant à entrer dans une lutte déci­sive, ce ne sont pas des des­crip­tions de choses, mais des expres­sions de volon­tés. »

Georges Sorel
Réflexions sur la vio­lence, 1908, coédi­tions Krisis/La Nou­velle Librai­rie, 2023

Il faut juger les mythes...

« Il faut juger les mythes comme des moyens d’agir sur le pré­sent : toute dis­cus­sion sur la manière de les appli­quer maté­riel­le­ment sur le cours de l’his­toire est dépour­vue de sens. C’est l’ensemble du mythe qui importe seul. Ses par­ties n’offrent d’intérêt que par le relief qu’ils donnent à l’idée conte­nue dans la construction. »

Georges Sorel
Réflexions sur la vio­lence, 1908, coédi­tions Krisis/La Nou­velle Librai­rie, 2023

Les législateurs doivent être de leur pays et de leur temps...

« On a sou­vent cité les plai­san­te­ries que fai­sait, en 1796, Joseph de Maistre à pro­pos des tra­vaux de nos assem­blées consti­tuantes ; elles avaient vou­lu faire des lois pour l’homme. Or, disait-il, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu des Fran­çais, des Ita­liens, des Russes, etc. ; mais quant à l’homme, je déclare ne l’a­voir ren­con­tré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu… Une consti­tu­tion qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abs­trac­tion, une œuvre sco­las­tique faite pour exer­cer l’es­prit d’a­près une hypo­thèse idéale et qu’il faut adres­ser à l’homme, dans les espaces ima­gi­naires où il habite. Qu’est-ce qu’une consti­tu­tion ? N’est-ce pas la, solu­tion du pro­blème sui­vant ? Étant don­nées la popu­la­tion, la reli­gion, la situa­tion géo­gra­phique, les rela­tions poli­tiques, les richesses, les bonnes et les mau­vaises qua­li­tés de chaque nation, trou­ver les lois qui lui conviennent ?”.
Les for­mules du trop spi­ri­tuel écri­vain reviennent à dire que les légis­la­teurs doivent être de leur pays et de leur temps ; il ne semble pas d’ailleurs que les hommes de la Révo­lu­tion aient oublié cette véri­té autant que le dit Joseph de Maistre ; on a sou­vent remar­qué que dans les cas mêmes où ils affi­chaient la pré­ten­tion de rai­son­ner sur l’homme anhis­to­rique, ils avaient, d’or­di­naire, tra­vaillé à satis­faire les besoins, les aspi­ra­tions ou les ran­cunes des classes moyennes contem­po­raines ; tant de règles rela­tives au droit civil ou à l’ad­mi­nis­tra­tion n’au­raient pas sur­vé­cu à la Révo­lu­tion si leurs auteurs eussent tou­jours navi­gué dans des espaces ima­gi­naires, à la recherche de l’homme abso­lu. »

Georges Sorel
Réflexions sur la vio­lence, 1908, édi­tions du Tri­dent, 1987

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