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Citations sur les mythes et religions

À la base des castes, on ne trouve pas une fonction sociale, mais un principe cosmique et spirituel…

« Les cou­leurs des trois cieux – le blanc du ciel diurne (on a vu que c’est celui des nuages), le rouge du ciel auro­ral et cré­pus­cu­laire, le noir du ciel noc­turne, qui est aus­si celui de la terre, sym­bo­lisent les trois prin­cipes consti­tu­tifs de la socié­té et de l’individu. C’est pour­quoi la socié­té com­porte ini­tia­le­ment trois castes, que ce soit une socié­té du type ger­ma­nique, avec ses nobles, ses pay­sans libres et ses ser­vi­teurs, ou une socié­té du type indo-ira­nien, avec ses prêtres, ses nobles et ses pro­duc­teurs. La répar­ti­tion des fonc­tions dif­fère, mais la sym­bo­lique des cou­leurs concorde : dans les deux types de socié­té, la cou­leur de la caste supé­rieure est le blanc, la cou­leur de la caste inter­mé­diaire le rouge et la cou­leur de la caste infé­rieure le noir. À la base des castes, on ne trouve pas une fonc­tion sociale, mais un prin­cipe cos­mique et spi­ri­tuel. C’est pour­quoi il faut par­ler de castes” et non de classes”. Des trois cou­leurs dérivent aus­si les trois natures de l’être indi­vi­duel : en chaque indi­vi­du domine la nature qui cor­res­pond à sa caste. »

Jean Hau­dry
La reli­gion cos­mique des Indo-Euro­péens, Archè/Les Belles Lettres, 1987

La famille a produit une morale intime élevée…

« La famille a pro­duit une morale intime éle­vée, propre à toute ampli­fi­ca­tion, indis­pen­sable à la san­té psy­chique au long de l’existence entière ; mais tout ce qui touche à la gran­deur : l’État, la reli­gion, les arts, les sciences, s’est édi­fié en dehors de sa sphère, même l’économie n’a pris ses véri­tables dimen­sions qu’une fois déga­gée de ses liens. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Les montagnes, chargées de neiges indestructibles…

« Les mon­tagnes, char­gées de neiges indes­truc­tibles, étaient des voies lac­tées toutes proches de mon âme ; et, au-delà du cli­que­tis et de la rumeur de la colonne, je per­ce­vais un silence plus péné­trant que celui de mes livres. O théo­lo­giens, vous igno­rez que vous êtes aus­si des poètes et que vous han­tez les mêmes som­mets éter­nels où par les belles nuits le haut vers lyrique vient accom­plir vos bal­bu­tie­ments essentiels ! »

Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à che­val, 1943, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1973

Un germe vivace et indestructible de paganisme…

« L’art chré­tien, dès le pre­mier jour de son exis­tence, por­tait en lui-même un germe vivace et indes­truc­tible de paga­nisme. Ce germe ne s’est épa­noui dans toute sa richesse qu’au souffle de Raphaël ; néan­moins l’éclosion en avait été pré­pa­rée par un tra­vail tan­tôt lent et sou­ter­rain, tan­tôt prompt et mani­feste, mais pen­dant douze siècles jamais inter­rom­pu. L’auteur des Trois Grâces, de Gala­tée et de Psy­ché n’avait donc, pour réin­té­grer la beau­té phy­sique dans sa digni­té, ni à bri­ser la tra­di­tion chré­tienne, ni à rame­ner l’homme en arrière jusqu’au culte exclu­sif de la nudi­té. Sa tâche, clai­re­ment indi­quée, était d’opérer le rap­pro­che­ment défi­ni­tif de deux forces esthé­tiques admi­ra­ble­ment fécondes, qui, depuis notre ère, s’appelaient, se cher­chaient et ne deman­daient qu’à se confondre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

La voix lointaine des muses grecques est encore entendue…

« Aux plus mau­vais jours, au milieu du fra­cas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent, la voix loin­taine des muses grecques est encore enten­due. Ain­si, au sor­tir des cata­combes, le culte nou­veau, loin de sup­pri­mer les fêtes antiques, les tourne à son usage. Par exemple, on avait retar­dé la fête de la Visi­ta­tion afin que les pay­sans d’Enna, en Sicile, pussent appor­ter à l’autel du Christ les épis mûrs dont ils avaient cou­ron­né jusque-là les sta­tues de Cérès. Grâce à une tran­si­tion habi­le­ment ména­gée, les ambar­vales s’étaient chan­gées en cette pompe rus­tique nom­mée la pro­ces­sion des roga­tions. Les murs des vieilles basi­liques conquises et consa­crées par la foi chré­tienne se cou­vraient de mosaïques où brille çà et là un rayon d’élégance et de noblesse. Par­fois sévère jusqu’à la dure­té envers les repré­sen­ta­tions qui tra­his­saient la plus légère pal­pi­ta­tion de la chair, l’église avait des retours de jus­tice et des heures de pro­tec­tion pour les restes d’un pas­sé qu’elle n’était pas tenue de défendre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

Les dieux païens eux-mêmes vivent encore aujourd’hui…

« Les dieux païens eux-mêmes, que nous ne trai­tons plus que de risibles images, vivent encore aujourd’hui ; ils n’ont peut-être pas toute leur puis­sance d’autrefois, mais ils en ont encore plus que les hommes, et je ne vou­drais jamais en mal parler. »

Achim von Arnim
Les Héri­tiers du Majo­rat, trad. Théo­phile Gau­tier fils, Contes bizarres, Lévy frères édi­teurs, 1856

Cette profonde réceptivité aux légendes…

« Pour en venir, si je le puis, à la touche per­son­nelle” et à la ques­tion de mon point de départ. C’est un peu comme de deman­der quand le lan­gage est appa­ru chez l’Homme. C’était une évo­lu­tion inévi­table, quoique liée aux cir­cons­tances, de celui qui naît. Je les ai tou­jours eus : cette sen­si­bi­li­té aux struc­tures lin­guis­tiques qui affectent mes émo­tions comme la cou­leur ou la musique ; cet amour pas­sion­né pour les choses qui gran­dissent ; et cette pro­fonde récep­ti­vi­té aux légendes (à défaut d’un meilleur terme) pos­sé­dant ce que j’appelle le tem­pé­ra­ment et l’atmosphère du nord-ouest. En tout cas, si vous dési­rez écrire un récit de ce genre, vous devez prendre en compte vos racines, et un homme du nord-ouest du Vieux Monde pla­ce­ra son cœur et l’action de son récit dans un monde ima­gi­naire avec cette atmo­sphère et cette situa­tion : avec à l’ouest la Mer sans Rivages, celle de ses innom­brables ancêtres, et à l’est les terres sans fin (d’où pro­viennent essen­tiel­le­ment les enne­mis). Bien que, en outre, son cœur puisse se rap­pe­ler, même s’il a été cou­pé de toute tra­di­tion orale, la rumeur qui court le long des côtes au sujet des Hommes venus de la Mer. »

John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°163, édi­té par Hum­phrey Car­pen­ter et Chris­to­pher Tol­kien, trad. Del­phine Mar­tin et Vincent Fer­ré, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 2005

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