« Un taureau parut qui, après deux ou trois faux dieux de pacotille, était un vrai dieu. Car les hommes ont les dieux qu’ils méritent. »
Pierre Drieu La Rochelle
Cité par Alain Bérard in Corrida, éditions Michel Lafon, 2002
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« Un taureau parut qui, après deux ou trois faux dieux de pacotille, était un vrai dieu. Car les hommes ont les dieux qu’ils méritent. »
Pierre Drieu La Rochelle
Cité par Alain Bérard in Corrida, éditions Michel Lafon, 2002
« Ce ne sont pas seulement (…) les idées de l’art qui se trempent dans le sang versé par les héros. Certes, cela est déjà beaucoup, cela est énorme. (…) Mais ce sont aussi les idées de la religion qui se trempent dans le sang versé par les héros. Les dieux comme les poètes ont besoin pour vivre du sang des sacrifices. »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« Donnez-nous de grands hommes et de grandes actions pour que nous retrouvions le sens des grandes choses. Chaque héros nourrit dix grands artistes. »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera. »
Pierre Drieu la Rochelle
Mesure de la France, 1922, éditions Pardès, 2017
« Les montagnes, chargées de neiges indestructibles, étaient des voies lactées toutes proches de mon âme ; et, au-delà du cliquetis et de la rumeur de la colonne, je percevais un silence plus pénétrant que celui de mes livres. O théologiens, vous ignorez que vous êtes aussi des poètes et que vous hantez les mêmes sommets éternels où par les belles nuits le haut vers lyrique vient accomplir vos balbutiements essentiels ! »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« L’ambitieux ne reste pas longtemps seul au milieu du monde. »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« Le curé ressemblait au maire, sauf qu’il n’avait pas de moustaches. C’était en effet, de par la fonction, son frère jumeau. C’est ainsi que fonctionne le monde : dans chaque village, dans chaque campement, il y a un sorcier et un chef. Ils se détestent, mais sont complices, et les bonnes gens ont bien besoin d’eux. »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996
« À quoi sert de vivre, si on ne se sert pas de sa vie pour la choquer contre la mort, comme un briquet ? Guerre – ou révolution, c’est-à-dire guerre encore – il n’y a pas à sortir de là. Si la mort n’est pas au cœur de la vie comme un dur noyau – la vie, quel fruit mou et bientôt blet ? »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996
« Il faut rester là à crier la vérité jusqu’à ce qu’on nous assomme. Il ne faut jamais s’en aller. »
Pierre Drieu la Rochelle
Charlotte Corday, éditions Gallimard, 1944
« Dans le sport, l’homme reprend ses droits. Il reconquiert la discipline, la seule liberté qui soit douce. »
Pierre Drieu la Rochelle
État civil, éditions Gallimard, 1921
« La forme fatale d’une société, c’est d’être une patrie, plus ou moins large. Un civilisé montre son amour de la civilisation en adhérant à tout le contenu de cette proposition, en adhérant à l’état de guerre permanent. Si l’on accepte l’idée de patrie, on accepte la guerre. Car point de patrie sans guerre et pas de guerre sans patrie. Qui aime la patrie aime la guerre. »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996
« Je ne serai pas quelqu’un ; je serai, simplement. Un homme, l’Homme qui est au milieu du monde – sans qu’il y ait de dieux pour le regarder. Car je ne suis pas une pensée, un rêve, une luciole fugitive. Je suis en chair et en os. D’abord en chair et en os. Ce qui est bien, c’est que je suis nu, c’est-à-dire sans argent, avec une chemise de rechange, un homme qui a restitué en lui le rudiment de toute réalité, qui travaille avec ses mains et ses pieds, qui mange, qui boit, qui dort.
[…] Qu’est-ce que je fais là ? Je suis un homme. J’ai été promis à un monde d’hommes et d’animaux. Mes ancêtres n’ont pas travaillé à une civilisation pour que soudain nous n’y puissions plus rien et que le mouvement se perde machinal, aveugle, absurde ? Une machine, un canon qui tire sans arrêt, tout seul. Qu’est-ce que cela ? Ce n’est ni un homme, ni un animal, ni un dieu. C’est un calcul oublié qui poursuit seul sa trajectoire à travers le monde, c’est un résidu incroyable. Quelle est cette reprise étrange de la matière sur la vie ? Quel est ce déroulement mécanique de la matière ? Des mots absurdes deviennent vrais : mécanisme, matérialisme. »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996