« Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon. »
Jack London
Martin Eden, 1909, trad. Philippe Jaworski, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 2016
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« Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon. »
Jack London
Martin Eden, 1909, trad. Philippe Jaworski, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 2016
« La vision de ce que la nature avait de grandiose avait d’ailleurs toujours eu pour effet d’ennoblir mes pensées et de m’amener à oublier les tracas passagers de l’existence. »
Mary W. Shelley
Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein or The Modern Prometheus), 1818, trad. Joe Ceurvorst, éditions Marabout, coll. Livre de poche, 1978
« Parlant de lui, Drieu témoigne de la faiblesse de tous. Il écrira donc sans cesse sur lui-même car il est celui qui n’a renoncé à rien. Il sait voir la misère et l’idéal, embrasser la décadence des yeux tout en rêvant. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« Une exaltation chantante me prend (…) Et les tristes nuits d’Y avec ses gigolos ne valent point cet univers où le renoncement permet d’entrer. Toujours le même mythe… abandonne, renonce, souffre, lutte, franchis les déserts de la soif… refuse les fontaines – et je te conduirais à l’épanouissement de toi-même. »
Antoine de Saint-Exupéry
in Courrier sud, cité par Philippe de Laitre in Saint-Exupéry. Au-delà du Petit Prince, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Les idées à l’endroit, 2024
« Le dandysme, c’est la joyeuse désinvolture qui chevauche ensemble le rêve et l’ironie, qui rit en parlant d’absolu – surtout s’il est divin – et qui se moque ouvertement de lui-même, de tous les maîtres, de tout le monde, de tout ce qui est. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Quelle meilleure chose, en effet, que d’être le soir au coin du feu avec un livre, pendant que le vent bat les carreaux, que la lampe brûle ? (…) On se promène immobile dans des pays que l’on croit voir, et votre pensée, s’enlaçant à la fiction, se joue dans les détails ou poursuit le contour des aventures. Elle se mêle aux personnages ; il semble que c’est vous qui palpitez sous leurs costumes. »
Gustave Flaubert
Madame Bovary, 1857, Librairie Générale Française, 1972, coll. Le Livre de Poche, 1978
« Dans le silence de la nuit funèbre, écartant les mains jointes de leurs gisants de pierre, les preux de la Table Ronde et les compagnons de Saint Louis, les premiers combattants tombés à la prise de Jérusalem et les derniers fidèles du petit roi lépreux, toute l’assemblée des rêves de la chrétienté regardait, de ses yeux d’ombre, monter les flammes qui allaient traverser les siècles, vers cette forme enfin immobile, qui devenait le corps brûlé de la chevalerie. »
André Malraux
Discours prononcé à Rouen à l’occasion des fêtes de Jeanne d’Arc, le 31 mai 1964
« Les légendes alsaciennes ne se présentent point à nous sous la forme achevée, définitive qui séduit et qui s’impose. Les trouvères et les rhapsodes leur ont manqué. (…) Nous entendrons ici par légendes les traditions mystérieuses, les visions poétiques et tous les grands souvenirs qui ont traversé les temps, surnagé dans le torrent des siècles, que l’origine en soit mythologique, ecclésiastique, populaire, ou strictement historique. »
Édouard Schuré
Les Légendes de l’Alsace – Promenades et Souvenirs, in Revue des Deux Mondes, tome 60, 1883
« Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celles qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. »
Jules Barbey d’Aurevilly
L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977
« Vieux bureaucrate, mon camarade ici présent, nul jamais ne t’a fait évader et tu n’en es point responsable. Tu as construit ta paix à force d’aveugler de ciment, comme le font les termites, toutes les échappées vers la lumière. Tu t’es roulé en boule dans ta sécurité bourgeoise, tes routines, les rites étouffants de ta vie provinciale, tu as élevé cet humble rempart contre les vents et les marées et les étoiles. Tu ne veux point t’inquiéter des grands problèmes, tu as eu bien assez de mal à oublier ta condition d’homme. Tu n’es point l’habitant d’une planète errante, tu ne te poses point de questions sans réponse : tu es un petit bourgeois de Toulouse. Nul ne t’a saisi par les épaules quand il était temps encore. Maintenant, la glaise dont tu es formé a séché, et s’est durcie, et nul en toi ne saurait désormais réveiller le musicien endormi ou le poète, ou l’astronome qui peut-être t’habitait d’abord. »
Antoine de Saint-Exupéry
Terre des hommes, éditions Gallimard, coll. Blanche, 1939, coll. Folio, 2024
« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007