« La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle. »
Léonard de Vinci
Frammenti letterari e filosofici, a cura di Edmondo Soldi, Giunti Barbera editore, 1979
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« La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle. »
Léonard de Vinci
Frammenti letterari e filosofici, a cura di Edmondo Soldi, Giunti Barbera editore, 1979
« Nous devons produire le plus possible de symboles ostentatoires. Ce sont les symboles qui sont mobilisateurs, qui dynamisent les discours, qui dynamitent les adversaires. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Se dresser pour combattre sans rien d’autre que le sabre, accepter jusqu’au risque d’une défaite éclatante – c’était là l’unique moyen qu’avaient de s’exprimer les aspirations ferventes de chaque membre de la Société. C’était l’essence même du vaillant esprit de Yamato. »
Yukio Mishima
Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004
« De toute manière, la lutte pour la vie n’était une tragédie que pour ceux qui étaient vaincus. Pour les vainqueurs, elle était une continuation, une joie et un renouvellement. »
Jack London
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Philippe Sabathé, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1997
« De toute évidence, il importait peu que le vainqueur fût l’un ou l’autre de ses soupirants. La loi du Wild, la loi de la vie, exigeait que le meilleur l’emporte, et le meilleur, quelque moyen qu’il utilisât, était celui qui survivait. »
Jack London
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Philippe Sabathé, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1997
« Les soirs de victoire, on s’imagine qu’il n’y aura plus jamais, jamais, jamais de défaite, et le soirs de défaite on s’imagine qu’il n’y aura plus jamais, jamais, jamais de victoire. Mais quand on est un vieux soldat, Madame Jeanne, on sait ce qu’il en est. […] J’ai tant vu de défaites qui arrivaient après des victoires, et j’ai tant vu, aussi, de victoires qui arrivaient après des défaites, que je ne crois plus jamais que c’est fini. »
Charles Péguy
Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, 1897, deuxième pièce : Les Batailles, IIe partie, IVe acte, dans Œuvres poétiques et dramatiques, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade (n° 60), 2014
« Notre époque substitue les victimes aux héros. Elle ne cesse de rendre hommage aux victimes. Fort curieux hommage, car les victimes ne le sont jamais volontairement ; elles auraient préféré ne pas l’être. Le héros veut l’être ; un hommage au héros est un hommage à la volonté. »
Robert Redeker
« Vérités sur la mort à l’heure du transhumanisme », Éléments n°170, février 2018
« Notre époque est devenue une époque de la victimologie, c’est à qui sera le plus victime. Autrefois, c’était bien d’être vainqueur. Aujourd’hui, c’est presque mieux d’avoir été victime. Ça aussi, ça compte, vous ne regardez pas du tout les choses de la même façon selon que vous êtes marteau ou enclume. J’en prends pour exemple les Conquistadors, qui étaient une poignée et qui ont gagné au Mexique ou au Pérou : quand j’étais plus jeune, c’étaient des conquérants ; aujourd’hui ce sont des bourreaux (…). Aujourd’hui, il faut en somme pleurer la victime et considérer le vainqueur comme un salaud. »
Gérard Chaliand
La guerre informelle : maquis et conflits, podcast de la revue Conflits, 19 mars 2020
« La victoire des Yankees est la victoire d’une certaine morale et avec elle d’une certaine conception de l’homme et de la vie. C’est le rationalisme qui triomphe et, avec lui, les grands principes qu’on proclame et qu’on n’applique pas, et, après eux, c’est le dollar dont le culte s’installe et, avec le dollar, les aciéries et au-delà des aciéries, le fonctionnalisme, et, à l’horizon de tout cela, la société de consommation, la publicité, le conformisme, la monotonie, et les longues, les immenses plaines de l’ennui et de l’absurdité. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« Tout cela avait perdu sa valeur, tout cela appartenait au temps des victoires, lorsque les drapeaux pendaient à toutes les fenêtres. Maintenant il n’y avait plus de victoires, maintenant les drapeaux avaient perdu leur radieuse signification, maintenant, à cette heure trouble où tout s’écroulait, la voie à laquelle j’avais été destiné était devenue impraticable, maintenant je me trouvais, sans pouvoir m’en saisir, en face de choses nouvelles, en face de choses qui accouraient de toutes parts, de choses sans forme, où ne vibrait aucun appel clair, aucune certitude qui pénétrait irrésistiblement le cerveau, sauf une pourtant, celle que ce monde où j’étais enraciné, que je n’avais eu ni à accepter ni à adopter, et dont j’étais une parcelle, allait s’effondrer définitivement, irrévocablement, et qu’il ne ressusciterait pas, qu’il ne renaîtrait jamais. […]
La désagrégation de l’ancien ordre jointe au déchaînement des convoitises et des désirs les plus profonds, les plus secrets, et au relâchement de tous les liens, faisait que tous s’éloignaient les uns des autres et il ne semblait plus nécessaire à personne de dissimuler le véritable fond de son être. […] Et tous avaient raison, cette damnée raison était de leur côté, et ils usaient de raisonnements sages et mesurés pour étrangler toute protestation, tout brûlant enthousiasme. […]
Plus de choses s’étaient anéanties pour nous que les seules valeurs que nous avions tenues dans la main. Pour nous s’était aussi brisée la gangue qui nous retenait prisonniers. La chaîne s’était rompue, nous étions libres. Notre sang, soudain en effervescence, nous jetait dans l’ivresse et l’aventure, nous jetait à travers l’espace et le péril, mais il poussait aussi l’un vers l’autre ceux qui s’étaient reconnus parents jusqu’au plus profond de leurs fibres. Nous étions une ligue de guerriers, imprégnés de toute la passion du monde, farouches dans le désir, joyeux dans nos haines comme dans nos amours. […] Si jamais du nouveau vient au monde, c’est bien du chaos qu’il surgit, à ces moments où la misère rend la vie plus profonde, où, dans une atmosphère surchauffée, se consume ce qui ne peut pas subsister et se purifie ce qui doit vaincre. Dans cette masse en ébullition, en fermentation, nous pouvions jeter nos désirs et nous pouvions voir s’élever la vapeur de nos espoirs. »
Ernst von Salomon
Les Réprouvés (Die Geächteten), 1930, trad. Andhrée Vaillant et Jean Kuckenberg, éditions Plon, coll. Feux croisés, 1931
« Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a‑t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut-être qui aimait le travail pour le travail, et pour l’honneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a‑t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« Parmi d’autres, l’histoire de la Russie d’après 1917, continuée jusqu’en 1991, montre avec une force particulière que les défaites sont rarement irrémédiables et que les victoires sont toujours momentanées. Sur un plan supérieur, spirituel et non politique, les défaites sont en partie effacées lorsque les vaincus se sont montrés héroïques. Il se trouvera un enfant pour recueillir la leçon morale des suicidés de Numance, s’émerveiller au souvenir de Julien, de William Wallace, des Chouans et des Vendéens, des fidèles Confédérés, des gardes blancs de Denikine, Koltchak et Wrangel, des réprouvés du Baltikum, et en faire autant de modèles pour se déterminer et se conduire fermement. Victoire, défaite, tout est balayé par le temps. Ce qui subsiste, comme dans Plutarque, ce sont les leçons de maintien données à la postérité par certains hommes face à l’adversité.
L’interprétation des défaites est dépendante de la culture et des “représentations”. L’esprit tragique, présent dans toute la littérature épique européenne depuis Homère, examine les échecs en proportion de leur héroïsme, au point de voir en eux un prétexte à l’éternisation des héros.
Cette idée rappelle que la vision que l’on se fait du passé détermine l’avenir. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire de ce qui l’a fait ce qu’il est. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002