« Notre époque est devenue une époque de la victimologie, c’est à qui sera le plus victime. Autrefois, c’était bien d’être vainqueur. Aujourd’hui, c’est presque mieux d’avoir été victime. Ça aussi, ça compte, vous ne regardez pas du tout les choses de la même façon selon que vous êtes marteau ou enclume. J’en prends pour exemple les Conquistadors, qui étaient une poignée et qui ont gagné au Mexique ou au Pérou : quand j’étais plus jeune, c’étaient des conquérants ; aujourd’hui ce sont des bourreaux (…). Aujourd’hui, il faut en somme pleurer la victime et considérer le vainqueur comme un salaud. »
Gérard Chaliand
La guerre informelle : maquis et conflits, podcast de la revue Conflits, 19 mars 2020