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Le livre
Sire

Sire

Auteur : Jean Ras­pail
Édi­teur : Édi­tions de Fal­lois (1991)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : Le prince Phi­lippe Pha­ra­mond de Bour­bon, Capé­tien, âgé de dix-huit ans, fut sacré roi de France le 3 février 1999, au tour­nant du troi­sième mil­lé­naire, à la cathé­drale de Reims. Il était trois heures du matin. La place et le par­vis étaient déserts, les cloches muettes, les troupes et les fan­fares absentes, et le peuple de France, qui dor­mait, igno­rait l’existence de ce prince et ne connais­sait même pas son nom. La cathé­drale elle-même était vide, avec seule­ment cinq per­son­nages ras­sem­blés sous l’immense nef, autour du jeune roi, pour la céré­mo­nie quinze fois sécu­laire du sacre : un très vieux et très éner­gique car­di­nal, une jeune fille, sœur jumelle de Phi­lippe, et trois gar­çons du même âge que leur prince, qui le ser­vaient et le sui­vaient fidè­le­ment depuis le début de cette aven­ture com­men­cée un mois plus tôt. Tous étaient dans la main de Dieu.

Sire nous entraîne très loin de la réa­li­té, mais n’est pas pour autant un roman de poli­tique-fic­tion. L’auteur ne cherche pas à nous convaincre de l’utilité d’une res­tau­ra­tion, il n’écrit pas pour le ser­vice de tel ou tel prince ou de tel ou tel pré­ten­dant. S’il est vrai que son livre illustre le prin­cipe royal et la notion du sacré dans le pou­voir, c’est de la façon la plus éle­vée, pour ne pas dire imma­té­rielle. Il y a du mer­veilleux dans cette aven­ture, un côté « Che­va­liers de la Table Ronde » et « conquête du Graal » trans­po­sé à notre époque. C’est une che­vau­chée dans le rêve, une sorte de thril­ler épique, catho­lique et royal.

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Découvrez 5 citations extraites du livre

À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi...

« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pour­quoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habi­tuel­le­ment. Je les ai oubliées depuis long­temps et quand j’ai vou­lu les réap­prendre, je me suis aper­çu qu’elles me gênaient. Tan­dis que silen­cieu­se­ment, sans pro­non­cer la moindre parole, sim­ple­ment comme ça, en mar­chant dans la forêt, l’hi­ver, j’ai l’im­pres­sion d’être moi-même une prière où se mélangent des sen­ti­ments qui d’or­di­naire ne m’ef­fleurent pas et que je ne sau­rais même pas expri­mer. J’en suis le pre­mier sur­pris. Des choses qui en toute autre cir­cons­tance me sem­ble­raient bêtes et conve­nues, comme l’ap­par­te­nance à une famille, à une reli­gion, à un pays, à une race, le res­pect de la parole don­née, l’exal­ta­tion d’un enga­ge­ment, l’a­mour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’hon­neur de soi, la fidé­li­té à un maître… »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

Nul ne peut plus mener sa vie autrement...

« […] cet âge (l’âge adulte) où l’on pèse cha­cun de ses actes, où l’on brime son cœur, où l’on tue son âme, où l’on se tra­hit à chaque ins­tant, car nul ne peut plus mener sa vie autre­ment, en ces temps qui sont les nôtres. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

À cette heure où les enfants sont couchés...

« À cette heure où les enfants sont cou­chés et cessent de veiller sur les adultes, dans un mil­lion deux cent mille de ces loge­ments – je le sais parce qu’on m’en fait le rap­port triom­phant chaque matin –, des gens se salissent l’âme devant leur poste de télé­vi­sion. Ils se souillent d’images qui les désho­norent et qui ont été com­man­dées, exé­cu­tées, inter­pré­tées, fil­mées, pro­gram­mées, annon­cées, dif­fu­sées par des misé­rables à mon ser­vice. Les mêmes images, au même ins­tant, col­lec­ti­ve­ment cap­tées par des mil­lions de regards. La mul­ti­tude. Ain­si la marque-t-on au fer, comme du bétail, mais d’un seul coup. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

Je les ai vus, Monsieur le Ministre...

« – Je les ai vus, Mon­sieur le Ministre. Le frère, la sœur et trois gar­çons avec des visages d’ancien temps.
– Que vou­lez-vous dire par là ?
– Le REGARD. Chez les ado­les­cents d’au­jourd’­hui, on ne trouve plus de regards comme cela, heureusement.
– Pré­ci­sez, je vous prie.
– Je n’aime pas ce mot mais je n’en trouve pas d’autre. La PURETÉ. Ces trois-là res­semblent à l’autre. Une lim­pi­di­té de regard à vous dégoû­ter à jamais d’être né. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

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