« Chaque individu possède la puissance de vibrer à tous les battements dont le cœur de ses parents fut agité au long des siècles. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
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« Chaque individu possède la puissance de vibrer à tous les battements dont le cœur de ses parents fut agité au long des siècles. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
« Cette sincérité sans doute est peu discrète ; Mais toujours de mon cœur ma bouche est l’interprète. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
« Mon cœur a vieilli à la façon d’un voile : l’usure des jours l’a fait plus transparent et plus doux. L’aride tension, le morne jeu de bascule entre la chair et l’esprit, le regret qui succède aux victoires de l’âme et le remords qui suit les triomphes du corps – tout cela n’est plus que le souvenir d’un mauvais rêve. Mon esprit s’est fait chair, ma chair est devenue esprit. Je sens avec ma pensée et je pense avec mes sens. Je ne suis plus cette chair rebelle qui convoite contre l’esprit ni cet esprit jaloux qui séquestre la chair. J’ai rassemblé les deux moitiés de mon être : enfin, je suis un homme ! »
Gustave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, éditions Fayard, 1975
« Il faut avoir le cœur placé haut pour verser certaines larmes : la source des grands fleuves se trouve sur le sommet des monts qui avoisinent le ciel. »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
« Les monastères, de quelque obédience qu’ils soient, cherchent tous leur écrin de nature dans le respect des énergies telluriques. Ceux qui les habitent savent que la tête est le siège des tourments et le cœur celui de l’apaisement. La civilisation industrielle – à de précieuses exceptions près – est un produit pur et sec de l’intellect que le cœur rejette et que l’âme ne visite pas. Il faut pour la rendre vivable l’attendrir par un immense effort de création : l’intégrer au cycle éternel de la nature comme dans les arrière-plans du Quatrocento. Faire pousser des lierres dans chacun de ses interstices. »
Slobodan Despot
« Sortir de la tour sans porte », Livr’arbitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e colloque annuel de l’Institut Iliade – Pour une écologie à l’endroit », automne 2020
« Être gai, savoir l’être au plus âcre des souffrances du corps, le rester lorsque la dévastation et la mort frappent durement auprès de vous, tenir bon à ces assauts constants que mènent contre le cœur tous les sens surexcités, c’est pour le chef un rude devoir, et sacré. Je ne veux point fermer mes sens pour rendre ma tâche plus facile. Je veux répondre à toutes les sollicitations du monde prodigieux où je me suis trouvé jeté, ne jamais esquiver les chocs quand ils devraient me démolir, et garder malgré tout, si je puis, cette belle humeur bienfaisante vers laquelle je m’efforce comme à la conquête d’une vertu. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« Dans leur cas, on ne pouvait même pas parler de cœur, mais d’un excès maladif et contagieux de la sensibilité (…) »
Jean Raspail
Le Camp des saints, éditions Robert Laffont, 1973
« Excepté l’intelligence, la seule faculté humaine vraiment intéressée à la liberté publique d’expression est cette partie du cœur qui crie contre le mal. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Rien n’est plus beau que d’apprendre par cœur, c’est-à-dire de recevoir pleinement une parcelle de cet immense héritage qui reste toujours à comprendre. L’expression même manifeste, de façon lumineuse, l’unité de l’intelligence et de la sensibilité, augmentées ensemble de ce qui nous est transmis. Apprendre par cœur, c’est laisser un texte, une musique, un savoir nous habiter, nous transformer, élever et élargir notre esprit et notre cœur jusqu’à leur propre hauteur. De cette maturation, notre être même a besoin. »
François-Xavier Bellamy
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre, éditions Plon, 2014
« Vanité de la photo, l’écran réduit le réel à sa valeur euclidienne. Il tue la substance des choses, en compresse la chair. La réalité s’écrase contre les écrans. Un monde obsédé par l’image se prive de goûter aux mystérieuses émanations de la vie. Aucun objectif photographique ne captera les réminiscences qu’un paysage déploie en nos cœurs. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Ce qui peut nous sauver, c’est quelque chose comme l’esprit d’une “beauté” qui s’épanche dans notre sang, vivifie notre vie, redonne de l’élan à notre être.
Serons-nous capables d’assumer un jour que c’est de quelque chose de tel qu’il s’agit ?
Serons-nous capables de comprendre que seul un tel dieu peut être celui que nous recherchions ?
Un dieu qui, comme celui de Nietzsche, sache danser.
Un dieu dont la marque du beau, de l’inouï, soit gravée au feu sur son cœur ivre et joyeux. »
Javier Portella
Les esclaves heureux de la liberté, éditions David Reinharc, 2012
« En Jeanne nous voyons agir, à son insu, les vieilles imaginations celtiques. Le paganisme supporte et entoure cette sainte chrétienne. La Pucelle honore les saints, mais d’instinct elle préfère ceux qui abritent sous leurs vocable les fontaines fées. Les diverses puissances religieuses éparses dans cette vallée meusienne, Jeanne les ramasse et les accorde, dût-elle en mourir par un effet de sa noblesse naturelle… Fontaines druidiques, ruines latines et vieilles églises romanes forment un concert. (…) Autant que nous aurons un cœur celtique et chrétien, nous ne cesserons d’aimer cette fée dont nous avons fait une sainte. »
Maurice Barrès
L’œuvre de Maurice Barrès (Philippe Barrès, Maurice Barrès), tome XII, éditions Au Club de l’honnête homme, 1967