« Le vrai bonheur coûte peu ; s’il est cher, il n’est pas d’une bonne espèce. »
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, tome 1, Livre I à XII, 1848, éditions Livre de Poche, coll. Classiques, 1989, réédition, 2001
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.
« Le vrai bonheur coûte peu ; s’il est cher, il n’est pas d’une bonne espèce. »
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, tome 1, Livre I à XII, 1848, éditions Livre de Poche, coll. Classiques, 1989, réédition, 2001
« Je suis né gentilhomme. Selon moi, j’ai profité du hasard de mon berceau, j’ai gardé cet amour plus ferme de la liberté qui appartient principalement à l’aristocratie dont la dernière heure est sonnée. L’aristocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier. »
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, 1849 – 1850, Livre premier, texte établi par Edmond Biré, Garnier frères éditeur, 1910
« La misère de l’homme ne consiste pas seulement dans la faiblesse de sa raison, l’inquiétude de son esprit, le trouble de son cœur ; elle se voit encore dans un certain fond ridicule des affaires humaines. Les révolutions surtout découvrent cette insuffisance de notre nature : si vous les considérez dans l’ensemble, elles sont imposantes ; si vous pénétrez dans le détail, vous apercevez tant d’ineptie et de bassesse, tant d’hommes renommés qui n’étaient rien, tant de choses dites l’œuvre du génie qui furent l’œuvre du hasard, que vous êtes également étonné et de la grandeur des conséquences et de la petitesse des causes. »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
« On s’étonne du succès de la médiocrité ; on a tort. La médiocrité n’est pas forte par ce qu’elle est en elle-même, mais par les médiocrités qu’elle représente ; et dans ce sens sa puissance est formidable. Plus l’homme en pouvoir est petit, plus il convient à toutes les petitesses. Chacun en se comparant à lui se dit : “Pourquoi n’arriverais-je pas à mon tour ?” »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
« Il faut avoir le cœur placé haut pour verser certaines larmes : la source des grands fleuves se trouve sur le sommet des monts qui avoisinent le ciel. »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
« Les tableaux de la création que l’on découvre du sommet des montagnes augmentent dans le cœur de l’homme le sentiment religieux ; à la vue de tant de merveilles, on se trouve naturellement disposé à adorer la main qui les tira du néant. Plus on s’élève vers le ciel, moins il semble que la prière ait d’espace à franchir pour arriver à Dieu : les anciens Perses sacrifiaient sur les hauteurs, et les Grecs avaient couronné de leurs temples les cimes de l’Olympe, du Cythéron et du Taygète. Les rochers des Alpes étaient consacrés par les divinités du Capitole ; mais si les Romains avaient un Jupiter Pœnnin sur le Saint-Gothard, ils n’y avaient pas un hospice : personne ne s’y enterrait vivant pour secourir le voyageur ; ce sont là les œuvres du christianisme. »
François-René de Chateaubriand
Sur le mont Valérien, 1819, Dufour, Mulat et Boulanger éditeurs, 1854
« Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, instruisent les vivants. »
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, 1849 – 1850, tome 4, éditions Le Livre de poche, 2002
« Ce n’est pas dans le premier moment d’une émotion très vive que l’on jouit le plus de ses sentiments. Je m’avançais vers Athènes avec une espèce de plaisir qui m’ôtait le pouvoir de la réflexion ; non que j’éprouvasse quelque chose de semblable à ce que j’avais senti à la vue de Lacédémone. Sparte et Athènes ont conservé jusque dans leurs ruines leur différent caractère : celles de la première sont tristes, graves, solitaires, celle de la seconde sont riantes, légères, habitées. À l’aspect de la patrie de Lycurgue, toutes les pensées deviennent sérieuses, mâles et profondes ; l’âme fortifiée semble s’élever et s’agrandir. Devant la ville de Solon, on est comme enchanté par les prestiges du génie ; on a l’idée de l’homme considéré comme un être intelligent et immortel. Les sentiments de la nature humaine prenaient à Athènes quelque chose d’élégant qu’ils n’avaient point à Sparte. L’amour de la patrie et de la liberté n’étaient point pour les Athéniens un instinct aveugle mais un sentiment éclairé, fondé sur ce goût du beau dans tous les genres que le ciel leur avait si libéralement départi ; enfin, en passant des ruines de Sparte aux ruines d’Athènes je sentis que j’aurais voulu mourir avec Léonidas et vivre avec Périclès. »
François-René de Chateaubriand
Itinéraires de Paris à Jérusalem, en passant par la Grèce, et en revenant par l’Égypte, la Barbarie et l’Espagne, 1811, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 2005
« Les bagages de l’homme sont ses illusions et ses années ; il en remet à chaque minute une partie à celui que l’Écriture appelle un courrier rapide : le Temps. »
François-René de Chateaubriand
Promenade dans Rome au clair de lune, in Voyage en Italie (1803−1804), Éditions Payot & Rivages, 2015