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Citations sur la noblesse
Il faut se refuser à la médiocrité des barbares…
« Lorsque le monde pourrit, peut-on vraiment exclure l’individu, alors que celui-ci, par la solidité intemporelle qu’il désire, permet de sauvegarder la part de beauté personnelle qu’un Moi peut conserver et vouloir par-dessus la masse ? Le fameux “ne pas subir” de Barrès prend dès lors tout son sens : il faut se refuser à la médiocrité des barbares, il faut maintenir sa noblesse au-delà des visées de la masse. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
Préférer ce qui est noble à ce qui est ignoble…
« Je l’ai déjà dit et je serai bien forcé de le dire encore : préférer ce qui est noble à ce qui est ignoble et ce qui est beau à ce qui est hideux ; chercher à comprendre, tenter la conquête de n’importe quoi, en sautant par-dessus bornes et clôtures ; vouloir vivre enfin ; voilà ce qui tombe sous l’anathème. »
Léon Bloy
Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902
C’était un Polonais du temps de Sobieski…
« C’était un Polonais du temps de Sobieski. Il en eût porté héroïquement le carquois d’or. Sa violence, qui ressemblait à certains coups de vent dans les steppes, paraissait excessive et même un peu folle dans un pays de sens rassis, de ce bon sens normand, tout-puissant et calme, que l’on peut appeler stator, comme Jupiter ! (…) Il avait besoin de sentir battre sur ses sveltes jambes d’Hippolyte le sabre courbe avec lequel ses pères maternels coupaient la figure des Pachas, et il n’y sentait jamais que le fouettement de sa cravache, rêveuse ou forcenée. De double race militaire, il aspirait l’odeur des combats dans le tonique parfum des bois et la poudre de son fusil de chasse, mais il pouvait croire qu’il ne la respirerait jamais mieux. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
Ce qui fait la noblesse d’une chose…
« Ce qui fait la noblesse d’une chose, c’est son éternité. »
Léonard de Vinci
Frammenti letterari e filosofici, a cura di Edmondo Soldi, Giunti Barbera editore, 1979
La voix lointaine des muses grecques est encore entendue…
« Aux plus mauvais jours, au milieu du fracas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent, la voix lointaine des muses grecques est encore entendue. Ainsi, au sortir des catacombes, le culte nouveau, loin de supprimer les fêtes antiques, les tourne à son usage. Par exemple, on avait retardé la fête de la Visitation afin que les paysans d’Enna, en Sicile, pussent apporter à l’autel du Christ les épis mûrs dont ils avaient couronné jusque-là les statues de Cérès. Grâce à une transition habilement ménagée, les ambarvales s’étaient changées en cette pompe rustique nommée la procession des rogations. Les murs des vieilles basiliques conquises et consacrées par la foi chrétienne se couvraient de mosaïques où brille çà et là un rayon d’élégance et de noblesse. Parfois sévère jusqu’à la dureté envers les représentations qui trahissaient la plus légère palpitation de la chair, l’église avait des retours de justice et des heures de protection pour les restes d’un passé qu’elle n’était pas tenue de défendre. »
Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868
Je suis tout particulièrement ému par l’ennoblissement des humbles…
« Bien sûr, il y a des choses et des thèmes qui m’émeuvent tout particulièrement. Les relations mutuelles entre le “noble” et le “simple” (ou le commun, le vulgaire), par exemple. Je suis tout particulièrement ému par l’ennoblissement des humbles. J’aime (manifestement) beaucoup les plantes, et par-dessus tous les arbres, et il en a toujours été ainsi ; et j’ai autant de mal à supporter les mauvais traitements que leur font subir les humains que d’autres les mauvais traitements subis par les animaux. »
John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°165, édité par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005
L’homme en sait trop pour être heureux…
« L’homme en sait trop pour être heureux. C’est son malheur. C’est aussi sa noblesse. »
Pierre Gripari
Reflets et réflexes, éditions L’Âge d’Homme, 1983
Sur le champ de bataille d’Azincourt…
« Sur le champ de bataille d’Azincourt, la noblesse féodale, imbue d’idéal chevaleresque, a été battue à plate couture par une Angleterre déjà mercantile, qui s’embarrasse fort peu de courtoisie. La France ne se relèvera qu’avec Louis XI, le roi des marchands. »
Pierre Gripari
Critique et autocritique, éditions L’Âge d’Homme, 1981
L’action est le plus important…
« L’action est le plus important, non celui qui l’entreprend ; la mission, non celui qui la remplit. Contre l’individualisme : pour une impersonnalité active. Ce qu’on doit faire ne s’explique pas en termes de motifs. Noblesse se tait. »
Alain de Benoist
Pour un réveil européen. Nature – Excellence – Beauté (postface), éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2020
Il faut avoir le cœur placé haut pour verser certaines larmes…
« Il faut avoir le cœur placé haut pour verser certaines larmes : la source des grands fleuves se trouve sur le sommet des monts qui avoisinent le ciel. »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
Si Plutarque est d’une lecture tellement exaltante…
« Si Plutarque est d’une lecture tellement exaltante, c’est parce que ses personnages, du meilleur au pire, soutiennent tous une continuelle noblesse d’attitudes. Ce n’est point merveille qu’ils aient fourni à la tragédie presque tous ses héros, car déjà dans la vie ils étaient en quelque sorte sur la scène, formés pour jouer certains personnages et retenus dans leur rôle par l’attente exigeante des spectateurs. »
Bertrand de Jouvenel
Du pouvoir, 1945, éditions Hachette, coll. Pluriel, 1972
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