« Lorsque j’ai entrepris d’écrire ces Vies, c’était pour autrui ; mais si je persévère et me complais dans cette tâche, c’est à présent pour moi-même. Ces histoires sont alors comme un miroir, à l’aide duquel j’essaie, en quelque sorte, d’embellir ma vie et de la conformer aux vertus de ces grands hommes. J’ai vraiment l’impression d’habiter et de vivre avec eux ; grâce à l’histoire, j’offre l’hospitalité, si l’on peut dire, à chacun d’entre eux tour à tour, l’accueillant et le gardant près de moi ; je contemple “comme il fut grand et beau” [Homère, Iliade XXIV, v. 630 à propos d’Achille] et je choisis les plus nobles de ses actions afin de les faire connaître. »
Plutarque
Vies parallèles (in Vie de Timoléon), entre 100 et 120, trad. Anne-Marie Ozanam, éditions Gallimard, coll. Quarto, 2002