« Le long, long sen­tier par les maré­cages et les forêts, qui l’a frayé ? L’homme, l’être humain. Avant lui, pas de sen­tier. Après lui, de temps à autre, sur la lande et par les marais, un ani­mal sui­vit la faible trace et la mar­qua d’une empreinte plus nette. Des Lapons, flai­rant la piste du renne, com­men­cèrent ensuite à emprun­ter le sen­tier dans leurs courses de fjeld en fjeld. Ain­si naquit le sen­tier dans l’Almen­ning, le vaste ter­ri­toire qui n’ap­par­te­nait à per­sonne, le pays sans maître. »

Knut Ham­sun
L’Éveil de la glèbe (Mar­kens Grøde), 1917, trad. Jean Peti­thu­gue­nin, édi­tions Flam­ma­rion, 1937, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1992, Le Livre de Poche Biblio, 1999, édi­tions ACE, 2023