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Thème

Citations sur la chasse

Rassemblés comme une meute…

« (…) Ras­sem­blés comme une meute, ils fré­mis­saient autour de celui qui savait réveiller dans leur sang engour­di les ins­tincts pri­mi­tifs de la pour­suite et du carnage. »

Gabriele D’Annunzio
Le Feu, trad. Georges Hérelle, 1900, Édi­tions Des Syrtes, 2000

Il était chasseur. Il avait la patience de l’affût…

« Il était chas­seur. Il avait la patience de l’af­fût. Comme tous les hommes, même les plus bouillants, qui sont orga­ni­sés pour la guerre, il avait la force de l’at­tente immo­bile, la puis­sance de com­pri­mer les bat­te­ments et les élans d’un cœur per­sé­vé­rant et d’une volon­té infatigable. »

Jules Bar­bey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, édi­tions Gal­li­mard, coll. Le Livre de poche, 1964

Le long, long sentier par les marécages et les forêts, qui l’a frayé ?

« Le long, long sen­tier par les maré­cages et les forêts, qui l’a frayé ? L’homme, l’être humain. Avant lui, pas de sen­tier. Après lui, de temps à autre, sur la lande et par les marais, un ani­mal sui­vit la faible trace et la mar­qua d’une empreinte plus nette. Des Lapons, flai­rant la piste du renne, com­men­cèrent ensuite à emprun­ter le sen­tier dans leurs courses de fjeld en fjeld. Ain­si naquit le sen­tier dans l’Almen­ning, le vaste ter­ri­toire qui n’ap­par­te­nait à per­sonne, le pays sans maître. »

Knut Ham­sun
L’Éveil de la glèbe (Mar­kens Grøde), 1917, trad. Jean Peti­thu­gue­nin, édi­tions Flam­ma­rion, 1937, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1992, Le Livre de Poche Biblio, 1999, édi­tions ACE, 2023

C’était un Polonais du temps de Sobieski…

« C’é­tait un Polo­nais du temps de Sobies­ki. Il en eût por­té héroï­que­ment le car­quois d’or. Sa vio­lence, qui res­sem­blait à cer­tains coups de vent dans les steppes, parais­sait exces­sive et même un peu folle dans un pays de sens ras­sis, de ce bon sens nor­mand, tout-puis­sant et calme, que l’on peut appe­ler sta­tor, comme Jupi­ter ! (…) Il avait besoin de sen­tir battre sur ses sveltes jambes d’Hip­po­lyte le sabre courbe avec lequel ses pères mater­nels cou­paient la figure des Pachas, et il n’y sen­tait jamais que le fouet­te­ment de sa cra­vache, rêveuse ou for­ce­née. De double race mili­taire, il aspi­rait l’o­deur des com­bats dans le tonique par­fum des bois et la poudre de son fusil de chasse, mais il pou­vait croire qu’il ne la res­pi­re­rait jamais mieux. »

Jules Bar­bey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, édi­tions Gal­li­mard, coll. Le Livre de poche, 1964

Par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires…

« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources néces­saires : la forêt enchan­tée, le silence, le mys­tère du sang sau­vage, l’ancien com­pa­gnon­nage cla­nique. À mes yeux, la chasse n’est pas un sport. C’est un rituel néces­saire où cha­cun, pré­da­teur ou proie, joue la par­ti­tion que lui impose sa nature. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, je crois que la chasse, si elle est vécue dans les règles, est le der­nier rite pri­mor­dial à échap­per par­tiel­le­ment aux défi­gu­ra­tions et mani­pu­la­tions de la moder­ni­té ration­nelle et scientifique. »

Domi­nique Venner
Le Choc de l’histoire, édi­tions Via Roma­na, 2011

La victime offerte en sacrifice…

« La vic­time offerte en sacri­fice devait lan­cer de longs cris, lugubres et pathé­tiques, afin que ceux qui les enten­daient vinssent à sen­tir l’inexprimable soli­tude de l’existence. Alors ma joie de vivre, jaillis­sant de quelque endroit secret au plus pro­fond de moi, pous­sait fina­le­ment une cla­meur de joie triom­phante, répon­dant cri pour cri à la vic­time. N’était-ce pas exac­te­ment sem­blable à la joie que l’homme d’autrefois trou­vait dans la chasse ? »

Yukio Mishi­ma
Confes­sion d’un masque, 1949, trad. Renée Vil­lo­teau, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1971, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1983

Méditant sur l’urbanisation extrême…

« Médi­tant sur l’urbanisation extrême de nos socié­tésl’agriculture tech­ni­cienne a rom­pu elle-même le lien immé­mo­rial avec la nature, le socio­logue Ber­nard Her­vieu en arrive à pen­ser que les chas­seurs et les pêcheurs sont les seuls à pré­ser­ver un lien cultu­rel indis­pen­sable avec l’animal, la proie, la vie et la mort. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

Avec ou sans arme…

« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources néces­saires : la forêt enchan­tée, le silence, les mys­tères du sang sau­vage, l’ancien com­pa­gnon­nage cla­nique. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, la chasse est peut-être le der­nier rite pri­mor­dial à échap­per par­tiel­le­ment aux défi­gu­ra­tions et mani­pu­la­tions d’une mor­telle déme­sure. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

Jamais je ne serai blasé devant la découverte…

« Jamais je ne serai bla­sé devant la décou­verte sou­daine de la proie, devant la décou­verte mira­cu­leuse de la sau­va­ge­rie. Je m’abandonnai béa­te­ment à la jouis­sance de sur­prendre sans être sur­pris. Tou­jours en ces ins­tants m’inonde une exci­ta­tion volup­tueuse mêlée de gra­ti­tude. Moi, médiocre et lourd bipède civi­li­sé, sans vue per­çante ni odo­rat sub­til, pour une seconde ou une minute, je suis maître du jeu, non par force mais par ruse et chance, à l’exemple de mon ancêtre à l’épieu de bois dur­ci. Que je sois un maître déri­soire, je le sais bien. Ici, je ne suis qu’un intrus, trop géné­reu­se­ment tolé­ré par les divi­ni­tés de la forêt. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

À proximité des nuits précédant Noël…

« À proxi­mi­té des nuits pré­cé­dant Noël ou les équi­noxes, périodes rituelles de tran­si­tion et nuits de tem­pête pro­pices aux déploie­ments ima­gi­na­tifs, on voyait se déchaî­ner dans les cieux tour­men­tés une che­vau­chée fan­tas­tique qu’Henri Heine a décrite dans un bref poème :

C’est l’heure où les esprits
Font leur Chasse sauvage…
Hal­loh ! Hus­sa ! Hen­nis­se­ments aigus,
Cla­que­ment des fouets, mugis­se­ment des cors.
Et les abois, et les cris, et les éclats de rire
Font rai­son­ner l’espace »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

Ils avaient concentré sur eux…

« Pen­dant des siècles et même des mil­lé­naires, ils avaient concen­tré sur eux toutes les ter­reurs des cam­pagnes pro­fondes où l’on col­por­tait sur leur compte des his­toires à vous gla­cer le sang. Ain­si, tout en effrayant le Gévau­dan, les loups ont-ils han­té les fan­tasmes de maints petits cha­pe­rons rouges, peu­plant aus­si l’imaginaire d’hommes et de gar­çons que sédui­sait leur répu­ta­tion de fier­té sau­vage et indomp­tée. Les Romains ne furent pas les seuls à se pro­cla­mer fils de la louve”. Incor­po­ré vers l’âge de huit ans dans une meute de lou­ve­teaux”, je me suis ini­tié à la fra­ter­ni­té des loups que nous ensei­gnait Rudyard Kipling. Il m’en est res­té quelque chose. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

La nature n’est pas seulement sentiment d’appartenance ou motif d’exaltation…

« La nature n’est pas seule­ment sen­ti­ment d’appartenance ou motif d’exaltation.
Elle est le siège de puis­sances, béné­fiques ou malé­fiques, qu’il convient avant toute chose de se conci­lier. Ce fut le rôle de l’animisme et de ses légions d’initiés arpen­tant l’espace euro­péen pen­dant trente, cin­quante, cent mille ans. Les sor­ciers peints dans les grottes, à l’origine peut-être des figures d’Odhinn-Wotan (Odhinn qui reçut les runes sus­pen­du à un arbre et la sagesse en buvant à une source, Odhinn et sa Chasse sau­vage !) et plus tard de Mer­lin-Myrd­din, étaient entiè­re­ment liés à la nature qu’ils inter­ro­geaient, uti­li­saient et conjuraient. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

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