« Si tu as besoin de chasser, ne blesse pas : tue. Si tu n’es pas sûr de tuer, garde ta flèche. »
René Barjavel
L’Enchanteur, éditions Denoël, 1984
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« Si tu as besoin de chasser, ne blesse pas : tue. Si tu n’es pas sûr de tuer, garde ta flèche. »
René Barjavel
L’Enchanteur, éditions Denoël, 1984
« (…) Rassemblés comme une meute, ils frémissaient autour de celui qui savait réveiller dans leur sang engourdi les instincts primitifs de la poursuite et du carnage. »
Gabriele D’Annunzio
Le Feu, trad. Georges Hérelle, 1900, Éditions Des Syrtes, 2000
« Il était chasseur. Il avait la patience de l’affût. Comme tous les hommes, même les plus bouillants, qui sont organisés pour la guerre, il avait la force de l’attente immobile, la puissance de comprimer les battements et les élans d’un cœur persévérant et d’une volonté infatigable. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Le long, long sentier par les marécages et les forêts, qui l’a frayé ? L’homme, l’être humain. Avant lui, pas de sentier. Après lui, de temps à autre, sur la lande et par les marais, un animal suivit la faible trace et la marqua d’une empreinte plus nette. Des Lapons, flairant la piste du renne, commencèrent ensuite à emprunter le sentier dans leurs courses de fjeld en fjeld. Ainsi naquit le sentier dans l’Almenning, le vaste territoire qui n’appartenait à personne, le pays sans maître. »
Knut Hamsun
L’Éveil de la glèbe (Markens Grøde), 1917, trad. Jean Petithuguenin, éditions Flammarion, 1937, éditions Calmann-Lévy, 1992, Le Livre de Poche Biblio, 1999, éditions ACE, 2023
« C’était un Polonais du temps de Sobieski. Il en eût porté héroïquement le carquois d’or. Sa violence, qui ressemblait à certains coups de vent dans les steppes, paraissait excessive et même un peu folle dans un pays de sens rassis, de ce bon sens normand, tout-puissant et calme, que l’on peut appeler stator, comme Jupiter ! (…) Il avait besoin de sentir battre sur ses sveltes jambes d’Hippolyte le sabre courbe avec lequel ses pères maternels coupaient la figure des Pachas, et il n’y sentait jamais que le fouettement de sa cravache, rêveuse ou forcenée. De double race militaire, il aspirait l’odeur des combats dans le tonique parfum des bois et la poudre de son fusil de chasse, mais il pouvait croire qu’il ne la respirerait jamais mieux. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires : la forêt enchantée, le silence, le mystère du sang sauvage, l’ancien compagnonnage clanique. À mes yeux, la chasse n’est pas un sport. C’est un rituel nécessaire où chacun, prédateur ou proie, joue la partition que lui impose sa nature. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, je crois que la chasse, si elle est vécue dans les règles, est le dernier rite primordial à échapper partiellement aux défigurations et manipulations de la modernité rationnelle et scientifique. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« La victime offerte en sacrifice devait lancer de longs cris, lugubres et pathétiques, afin que ceux qui les entendaient vinssent à sentir l’inexprimable solitude de l’existence. Alors ma joie de vivre, jaillissant de quelque endroit secret au plus profond de moi, poussait finalement une clameur de joie triomphante, répondant cri pour cri à la victime. N’était-ce pas exactement semblable à la joie que l’homme d’autrefois trouvait dans la chasse ? »
Yukio Mishima
Confession d’un masque, 1949, trad. Renée Villoteau, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1971, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983
« Méditant sur l’urbanisation extrême de nos sociétés où l’agriculture technicienne a rompu elle-même le lien immémorial avec la nature, le sociologue Bernard Hervieu en arrive à penser que les chasseurs et les pêcheurs sont les seuls à préserver un lien culturel indispensable avec l’animal, la proie, la vie et la mort. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires : la forêt enchantée, le silence, les mystères du sang sauvage, l’ancien compagnonnage clanique. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, la chasse est peut-être le dernier rite primordial à échapper partiellement aux défigurations et manipulations d’une mortelle démesure. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
« Jamais je ne serai blasé devant la découverte soudaine de la proie, devant la découverte miraculeuse de la sauvagerie. Je m’abandonnai béatement à la jouissance de surprendre sans être surpris. Toujours en ces instants m’inonde une excitation voluptueuse mêlée de gratitude. Moi, médiocre et lourd bipède civilisé, sans vue perçante ni odorat subtil, pour une seconde ou une minute, je suis maître du jeu, non par force mais par ruse et chance, à l’exemple de mon ancêtre à l’épieu de bois durci. Que je sois un maître dérisoire, je le sais bien. Ici, je ne suis qu’un intrus, trop généreusement toléré par les divinités de la forêt. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
« À proximité des nuits précédant Noël ou les équinoxes, périodes rituelles de transition et nuits de tempête propices aux déploiements imaginatifs, on voyait se déchaîner dans les cieux tourmentés une chevauchée fantastique qu’Henri Heine a décrite dans un bref poème :
C’est l’heure où les esprits
Font leur Chasse sauvage…
Halloh ! Hussa ! Hennissements aigus,
Claquement des fouets, mugissement des cors.
Et les abois, et les cris, et les éclats de rire
Font raisonner l’espace »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
« Pendant des siècles et même des millénaires, ils avaient concentré sur eux toutes les terreurs des campagnes profondes où l’on colportait sur leur compte des histoires à vous glacer le sang. Ainsi, tout en effrayant le Gévaudan, les loups ont-ils hanté les fantasmes de maints petits chaperons rouges, peuplant aussi l’imaginaire d’hommes et de garçons que séduisait leur réputation de fierté sauvage et indomptée. Les Romains ne furent pas les seuls à se proclamer “fils de la louve”. Incorporé vers l’âge de huit ans dans une meute de “louveteaux”, je me suis initié à la fraternité des loups que nous enseignait Rudyard Kipling. Il m’en est resté quelque chose. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006