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Citations sur l'Europe

Le plus grand ennemi de l’Europe, c’était elle-même…

« Le plus grand enne­mi de l’Europe, c’était elle-même ; son excès de civi­li­sa­tion a cau­sé un rétré­cis­se­ment de sa volon­té créa­trice. La socié­té intel­lec­tuelle du XIXe siècle a des­sé­ché l’âme des patries en les tour­nant vers un ratio­na­lisme exces­sif. Pro­fon­dé­ment, les patries sont deve­nues des idées et ont per­du tout atta­che­ment char­nel avec la vie. Elles se sont cris­tal­li­sées dans des struc­tures pérennes. Et, comme si l’apogée d’une culture se confon­dait avec le point de chute, les voi­ci bas­cu­lant de plus en plus hors de l’existence. »

Jere­my Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

Nous qui étions de vieux connaisseurs et admirateurs de l’Europe ancienne…

« Nous qui étions de vieux connais­seurs et admi­ra­teurs de l’Eu­rope ancienne, de la vraie musique, de la vraie poé­sie d’au­tre­fois, consti­tuions-nous sim­ple­ment une ridi­cule petite mino­ri­té de névro­sés à l’es­prit com­pli­qué, que l’on oublie­rait et que l’on raille­rait demain ? Ce que nous appe­lions Culture”, esprit, âme ; ce que nous qua­li­fiions de beau, de sacré, ne repré­sen­tait-il qu’une réa­li­té fan­to­ma­tique, dis­pa­rue depuis long­temps déjà ? Étions-nous les seuls, nous pauvres fous, à croire encore cette réa­li­té authen­tique et vivante ? Était-il pos­sible qu’elle n’eût jamais vrai­ment exis­té ? Était-il pos­sible que ce que nous autres, pauvres fous, nous nous effor­cions d’at­teindre n’eût jamais été qu’une illusion ? »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1975, trad. Alexan­dra Cade, édi­tions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022

L’aristocratisme (car il s’agit bien de cela : ce qui s’oppose à l’égalitarisation…

« L’aristocratisme (car il s’agit bien de cela : ce qui s’oppose à l’égalitarisation, ce qui s’oppose à la table rase) appar­tient au fond immé­mo­rial des vieux peuples d’Europe. L’aristocratisme : le sens des dif­fé­rences et des enra­ci­ne­ments, enra­ci­ne­ments de chaque homme dans une his­toire qui lui est propre, de chaque peuple dans une culture, et de chaque culture dans une men­ta­li­té. Le sens des consti­tu­tions men­tales spé­ci­fiques. Une cer­taine vision autre de la vie, de l’homme, du monde, du des­tin, ins­crite de manière indé­lé­bile dans les tra­di­tions et dans les struc­tures men­tales des peuples issus de l’Antiquité et de la branche indo-euro­péenne de l’humanité. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Mais quelle Europe ? C’est pourtant en réfléchissant sur l’Europe…

« Mais quelle Europe ? C’est pour­tant en réflé­chis­sant sur l’Europe que nous pour­rions accé­der au plus haut point de vue d’où nous serait dévoi­lé dans tout ce qui se passe” un unique enjeu. Je ne parle pas de l’Europe des mar­chés ou de l’Europe des masses. Je parle des tra­di­tions fon­da­men­tales de l’esprit euro­péen. Je parle du réveil de la vieille men­ta­li­té euro­péenne, tou­jours pré­sente en nous por­tant. Car l’homme est ceci et cela, mais d’abord du temps lié. Je parle de la vieille recréa­tion, sous des formes nou­velles, du vieil esprit de l’Europe, pro­mé­théen et aris­to­cra­tique. Pro­mé­théen : la volon­té de puis­sance de l’homme sur la nature. Aris­to­cra­tique : recon­naître et culti­ver dans les hommes leur capa­ci­té à se dis­tin­guer les uns des autres. Vieil esprit pour lequel chif­frer n’est pas tout, et pour lequel le nombre n’est pas le chef. Vieil esprit pour lequel il y a quelque chose au-des­sus du social, de l’économique, du quan­ti­ta­tif : la facul­té déli­cate, les hautes éner­gies intimes qu’il faut pour sen­tir et pour célé­brer la qua­li­té. Vieil esprit immor­tel qui voit dans les plus pro­fonds enra­ci­ne­ments la condi­tion de la plus haute élé­va­tion, dans la dis­pa­ri­té des natures humaines la condi­tion de l’humanité orga­nique, dans la diver­si­té des cultures la condi­tion de la culture. Je dis que notre fonds est à repen­ser. Res­sai­sir le pas­sé de l’Europe, notre héri­tage, et l’adapter au nou­veau mil­lé­naire qui approche. Rien ne me paraît plus impor­tant que la réflexion sur ce qu’il y a de spé­ci­fique dans l’esprit euro­péen. Il y a bien, pour moi, un unique enjeu. Recréer le monde men­tal euro­péen qui s’oppose à la fois au com­mu­nisme et à l’américanisme. Et en refaire le pre­mier parce qu’il fut le primordial. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Les littératures étrangères nous donnent ces curiosités…

« Les lit­té­ra­tures étran­gères nous donnent ces curio­si­tés de bouche si néces­saires à des let­trés fran­çais fati­gués de la table natio­nale trop bien ser­vie. Vive la France ! Elle est par­faite. Mais sur­tout Vive l’Europe ! Elle a pour nous ce mérite d’être un peu inédite. Elle nous réveille par des poivres et des épices nou­veaux. Nos maîtres fran­çais sont des épi­ciers dont nous avons épui­sé la boutique. »

Mau­rice Barrès
La que­relle des natio­na­listes et des cos­mo­po­lites, Le Figa­ro, 4 juillet 1892

Les Karpats, ce rempart séculaire de la Slavie, aux deux extrémités de l’Europe…

« Si on tire une ligne du golfe de Venise à l’embouchure de l’Elbe, on trouve en dehors de cette ligne, et sur toute sa lon­gueur, les restes, les débris des popu­la­tions slaves refou­lées vers le nord par la race ger­ma­nique et par la race romane. Leur exis­tence post­hume ici, n’appartient déjà plus qu’au pas­sé ; mais plus loin, vers les Kar­pats, ce rem­part sécu­laire de la Sla­vie, aux deux extré­mi­tés de l’Europe, on voit les races slaves enga­gées dans des luttes achar­nées. Sur la mer Adria­tique, elles com­battent l’islamisme ; et, sur la mer Bal­tique, sou­mises d’abord à une race étran­gère, elles se sont rele­vées, elles prennent aujourd’hui le des­sus. Entre ces points extrêmes, le tronc slave s’étend dans toute sa force et jette deux branches, l’une vers l’Amérique, l’autre à tra­vers les Mon­gols et les Cau­ca­siens, jusque dans le sein de la Perse et presque de la Chine, rega­gnant ain­si dans cette par­tie du monde ce qu’il a per­du de ses pos­ses­sions en Europe. »

Adam Mickie­wicz
Les Slaves, Cours pro­fes­sé Col­lège de France, pre­mière leçon, Comon édi­teur, vol. 1, 1849

Seule l’Europe des peuples saura respecter la diversité de toutes les nations qui la composent…

« Per­sonne, sauf un monde qui aurait som­bré dans la ser­vi­tude, n’admettra jamais l’inhumaine et abs­traite Europe des États. Seule l’Europe des peuples sau­ra res­pec­ter, en les unis­sant, la diver­si­té de toutes les nations, de toutes les com­mu­nau­tés – popu­laires, petites ou grandes, qui la com­posent. La cen­tra­li­sa­tion de l’État-nation a conduit la France où elle est. Le même esprit condui­rait l’Europe à la sté­ri­li­té. Il ne faut pas que l’Europe des États puisse un jour venir dire à la France que pour l’unité lin­guis­tique de l’Europe la langue fran­çaise doit dis­pa­raître”. La France doit recon­naître aujourd’hui qu’elle englobe plu­sieurs des plus vieilles nations d’Occident. Si elle doit conti­nuer de les unir, il faut que ce soit dans le res­pect de leurs droits res­pec­tifs et de leurs liber­tés. Il n’y a que dans une Europe gou­ver­née par des prin­cipes du même genre que la France pour­ra sau­ver ce qui lui reste. Qui, sinon la France, pour­rait mon­trer ce che­min à l’Europe puisqu’elle n’est elle-même qu’une Europe en petit ? »

Yann Foué­ré
La Bre­tagne écar­te­lée, 1962, Nou­velles Édi­tions Latines, 1976

Essayer des idées nouvelles venues de l’étranger…

« Essayer des idées nou­velles venues de l’étranger est une expé­rience pou­vant faci­le­ment mal se pas­ser. Pen­sons seule­ment au cas actuel de l’Europe de l’Ouest et de l’immigration. Les Hon­grois ont com­pris qu’ils ne pou­vaient pas se per­mettre le luxe de mener des expé­riences pou­vant être mor­telles pour eux-mêmes. »

Balázs Orbán
Com­prendre la stra­té­gie hon­groise, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2023

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