Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Auteur

Maurice Genevoix

Découvrez 7 citations de Maurice Genevoix

Être gai, savoir l’être au plus âcre des souffrances du corps…

« Être gai, savoir l’être au plus âcre des souf­frances du corps, le res­ter lorsque la dévas­ta­tion et la mort frappent dure­ment auprès de vous, tenir bon à ces assauts constants que mènent contre le cœur tous les sens sur­ex­ci­tés, c’est pour le chef un rude devoir, et sacré. Je ne veux point fer­mer mes sens pour rendre ma tâche plus facile. Je veux répondre à toutes les sol­li­ci­ta­tions du monde pro­di­gieux où je me suis trou­vé jeté, ne jamais esqui­ver les chocs quand ils devraient me démo­lir, et gar­der mal­gré tout, si je puis, cette belle humeur bien­fai­sante vers laquelle je m’ef­force comme à la conquête d’une ver­tu. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

L’ardente volonté de réussir me possède…

« Je cours, pen­dant que les balles sifflent à mes oreilles et font jaillir la boue autour de mes jambes. À cette minute encore, je me sens sou­le­vé, jeté en avant par une force qui n’est plus en moi : il faut trou­ver le com­man­dant de la bri­gade, lui par­ler, pro­vo­quer l’ordre néces­saire. Je ne mesure pas le poids de ma res­pon­sa­bi­li­té ; mais je la sens lourde, et l’ar­dente volon­té de réus­sir me pos­sède tout entier. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

Leurs voix rauques s’entendent à travers la fusillade…

« Hur­rah ! Vorwärts !…”
Ils s’ex­citent en hur­lant, les sau­vages. Leurs voix rauques s’en­tendent à tra­vers la fusillade, déchi­que­tées par les déto­na­tions pres­sées, char­riées par le vent avec les rafales de pluie. Vent furieux, pluie for­ce­née ; il semble que la rage des com­bat­tants gagne le ciel. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

La conscience de cette allégresse toute-puissante…

« Je suis dans cet état étrange qui fut le mien, pour la pre­mière fois, à Som­maisne. Mes jambes se meuvent toutes seules, je me laisse mar­cher, sans réflexion, seule­ment avec la conscience de cette allé­gresse toute-puis­sante qui me ravit à moi-même et fait que je me regarde agir. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

À cinq heures, le feu prend à l’église…

« À par­tir de trois heures, l’ar­tille­rie lourde alle­mande bom­barde Rem­ber­court. À cinq heures, le feu prend à l’é­glise. Le rouge de l’in­cen­die se fait plus ardent à mesure que les ténèbres aug­mentent. À la nuit noire, l’é­glise est un immense bra­sier. Les poutres de la char­pente des­sinent la toi­ture en traits de feu appuyés et en hachures incan­des­centes. Le clo­cher n’est plus qu’une braise énorme au cœur de laquelle on aper­çoit, toutes noires, les cloches mortes.
La char­pente ne s’ef­fondre pas d’un seul coup, mais par larges mor­ceaux. On voit les poutres s’in­flé­chir, céder peu à peu, res­ter sus­pen­dues quelques ins­tants au-des­sus de la four­naise, puis y dégrin­go­ler avec un bruit étouf­fé. Et chaque fois jaillit, très haut, une gerbe d’é­tin­celles claires dont le rou­geoie­ment, comme un écho, flotte long­temps sur le ciel sombre. Je suis res­té des heures les yeux atta­chés à cet incen­die, le cœur ser­ré, dou­lou­reux. Mes hommes, endor­mis sur la terre, jalon­naient de leurs corps inertes la ligne des tran­chées. Et je ne pou­vais me déci­der à m’é­tendre et à dor­mir, comme eux. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

Une détonation énorme m’éveille en sursaut…

« Une déto­na­tion énorme m’é­veille en sur­saut. Trois autres ébranlent l’air, à la file ; et j’en­tends par-des­sus ma tête pas­ser le vol des obus, frô­le­ment léger, glis­se­ment rapide que l’on suit de l’o­reille, très loin, très loin, jus­qu’à entendre l’é­cla­te­ment, à peine. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

La marche errante de gens qui ont perdu leur chemin…

« Longue étape, molle, hési­tante. Ce n’est pas à vrai dire une étape, mais la marche errante de gens qui ont per­du leur che­min. Hau­court, puis Malan­court, puis Béthin­court. La route est une rivière de boue. Chaque pas sou­lève une gerbe d’eau jaune. Petit à petit, la capote devient lourde. On a beau enfon­cer le cou dans les épaules : la pluie arrive à s’in­si­nuer et des gouttes froides coulent le long de la peau. Le sac plaque contre les reins. Je reste debout, à chaque halte, n’o­sant pas même sou­le­ver un bras, par crainte d’a­mor­cer de nou­velles gouttières. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?