« On dit que les nouveautés ont toujours suscité de ces réserves et de ces récriminations. On demande – imprudemment à mon avis – ce que nous serions devenus si le progrès n’était passé outre ces timidités et avait renoncé au chemin de fer ou à la télévision ; on cite Galilée et Pasteur, la loi inéluctable du devenir, “ainsi qu’il en fut toujours”, etc. Je ne discuterai pas maintenant ces sophismes : je ne parle pas de ce que les choses ont changé, mais de ce qu’elles ont disparu ; de ce que la raison marchande a détruit entièrement notre monde pour s’installer à la place. »
Baudouin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes (1996), Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2008