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On dit que les nouveautés ont toujours suscité de ces réserves…

« On dit que les nou­veau­tés ont tou­jours sus­ci­té de ces réserves et de ces récri­mi­na­tions. On demande – impru­dem­ment à mon avis – ce que nous serions deve­nus si le pro­grès n’é­tait pas­sé outre ces timi­di­tés et avait renon­cé au che­min de fer ou à la télé­vi­sion ; on cite Gali­lée et Pas­teur, la loi iné­luc­table du deve­nir, ain­si qu’il en fut tou­jours”, etc. Je ne dis­cu­te­rai pas main­te­nant ces sophismes : je ne parle pas de ce que les choses ont chan­gé, mais de ce qu’elles ont dis­pa­ru ; de ce que la rai­son mar­chande a détruit entiè­re­ment notre monde pour s’ins­tal­ler à la place. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Le passé n’a plus de présent parmi nous…

« Le pas­sé n’a plus de pré­sent par­mi nous : l’u­sur­pa­tion mar­chande ne le sup­por­tait pas vivant, habi­té avec du linge aux fenêtres, qui la contre­di­sait tou­jours : cam­pagnes enchan­tées du temps de la trac­tion ani­male, mœurs et usages curieux de ces contrées loin­taines peintes à la main, quar­tiers per­dus, rues pen­sives, pai­sibles mai­sons d’a­vant l’élec­tri­ci­té, chan­sons qu’on chante, pro­fu­sion des siècles ; qui ne sont plus et qui ne revien­dront jamais : jetés tout vivants qu’ils furent dans la chau­dière du pro­grès. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Les rues nouvelles ne se souviennent pas de nous…

« Ici, où l’é­co­no­mie ration­nelle nous a dépor­tés, tout est de la veille, hâtif, élec­trique et nou­veau, et semble-t-il tru­qué, bruyant et fébrile, qu’une rapide décré­pi­tude emporte. Les rues nou­velles ne se sou­viennent pas de nous, ni les cafés plu­sieurs fois neufs depuis que notre jeu­nesse s’y hasar­dait sui­vant les fan­tômes de l’autre siècle : assis là par­mi cette lai­deur de toc et de clin­quant, de bruits idiots, on s’y sent plus ancien et moins pro­vi­soire, on ne recon­naît rien autour de soi, ni les gens. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

S’il nous vient par inadvertance de vouloir songer aux jours futurs…

« S’il nous vient par inad­ver­tance de vou­loir son­ger aux jours futurs, aux années pro­chaines, à quoi res­sem­ble­ra le monde et par exemple les infor­ma­tions que nous y enten­drons le matin en nous réveillant ; aus­si­tôt voi­là notre enten­de­ment qui char­bonne et notre âme qui se trouble comme de tou­cher à d’hos­tiles ténèbres : on dirait que ce pré­sent où nous exis­tons encore vivants et tan­gibles, ce vaste assem­blage de tout ce qui existe, ce monde évident où nous sommes aujourd’­hui sans éton­ne­ment, ne débouche bien­tôt sur rien que sur du néant. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Le vieux est par nature ringard…

« L’influence n’en est pas moins impor­tante au ser­vice de la nor­ma­li­sa­tion des modes et de la déva­lo­ri­sa­tion de l’ancien au pro­fit du neuf. Dans la ligne d’une socié­té pro­gres­siste – où demain est for­cé­ment mieux qu’hier –, il faut cas­ser les cloi­sons et refaire les déco­ra­tions. Le vieux est par nature rin­gard et non vin­tage”. »

Jean-Yves Le Gallou
La socié­té de pro­pa­gande. Manuel de résis­tance au gou­lag men­tal, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2022

Ce n’est pas la nouveauté qui nous désenchante…

« Ce n’est pas la nou­veau­té qui nous désen­chante, c’est au contraire le règne fas­ti­dieux de l’in­no­va­tion, de la confu­sion inces­sam­ment renou­ve­lée, c’est ce kaléi­do­scope tour­nant d’ins­tan­ta­néi­tés uni­ver­selles qui nous fait vivre sans pers­pec­tives de temps ou d’es­pace comme dans les rêves ; c’est l’au­to­ri­ta­risme du chan­ge­ment qui s’é­tonne de nous voir encore atta­chés à la nou­veau­té qu’il recom­man­dait hier, quand il en a une autre à nous impo­ser et qui empile à la va-vite ses pro­grès tech­niques les uns sur les autres sans faire atten­tion que nous sommes là-dessous. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Le progrès pose des définitions…

« Le ratio­na­lisme pro­gres­siste s’accommode de tout. Il ignore la nature des choses comme il ignore l’instinct. Le « pro­grès » pose des défi­ni­tions. Il ne voit pas l’animal et ses lois. Et tout peut sor­tir des défi­ni­tions. L’élasticité morale du monde moderne est infi­nie, ses formes d’expression également. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Galope, fuis, galope, imagination encore survivante !

« Galope, fuis, galope, ima­gi­na­tion encore sur­vi­vante ! Avide de t’ex­ter­mi­ner, le monde civi­li­sé est à tes trousses, et il ne te lais­se­ra plus jamais en paix. »

Dino Buz­za­ti
Le Cro­que­mi­taine, in Les nuits dif­fi­ciles, nou­velles, 1971, trad. Michel Sager, édi­tions Robert Laf­font, Coll. Pavillon, 1972

Une nouvelle Révolution ? Nous y sommes prêts…

« Une nou­velle Révo­lu­tion ? Nous y sommes prêts. Mieux encore, nous la vou­lons, et enten­dons l’insuffler. Pré­ci­sé­ment au moment où s’achèvent et s’épuisent de nom­breux cycles his­to­riques et idéo­lo­giques, dont prin­ci­pa­le­ment celui de la moder­ni­té mar­chande, indi­vi­dua­liste et libé­rale” impo­sée par les Lumières. »

Gré­goire Gambier 
Pour un réveil euro­péen. Nature – Excel­lence – Beau­té (conclu­sion), Oli­vier Eichen­laub dir., édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2020

À l’appétit du toujours plus…

« À l’appétit du tou­jours plus”, l’homme enra­ci­né oppose la logique du tou­jours mieux”. Fidèle à une éthique en accord avec sa tra­di­tion, il cesse de regar­der la terre comme un fond inépui­sable, dont l’exploitation effré­née per­met d’entretenir l’illusion d’une tra­jec­toire de crois­sance, de déve­lop­pe­ment et de pro­grès infi­nis. Fai­sons nôtre la parole de Frie­drich Höl­der­lin : l’homme habite en poète”, afin que le monde rede­vienne peu à peu pour nous ce que Mar­tin Hei­deg­ger appelle l’union des quatre” : la terre, le ciel, les mor­tels et les dieux”. C’est sur ce socle qu’il devient pos­sible d’élaborer une éco­lo­gie à l’endroit”, capable d’apporter une réponse à la hau­teur des défis à venir. »

Hen­ri Levavasseur
« Nature, culture, géné­tique : une anthro­po­lo­gie réa­liste pour une éco­lo­gie à l’en­droit », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

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