« C’est la mort qui donne son poids à la vie. S’il n’y a pas de miroir dans lequel se contempler, qu’est-ce qui prouve qu’on existe ? »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
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« C’est la mort qui donne son poids à la vie. S’il n’y a pas de miroir dans lequel se contempler, qu’est-ce qui prouve qu’on existe ? »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
« Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément “le Tibre écumant de sang”. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« La contemplation, c’est le mot que les gens malins donnent à la paresse pour la justifier aux yeux des sourcilleux qui veillent à ce que “chacun trouve sa place dans la société active”. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
Qu’est-ce qu’une montagne, par exemple ? Celle-là, le Mont Blanc, la deuxième la plus haute du continent.
Une montagne, nous dit la réponse bien connue, est une élévation naturelle du terrain qui, engendrée depuis les plissements hercynien ou alpin… Suivent plein d’autres détails.
Une fois le détail conclu, saurons-nous ce qu’est une montagne ? Saurons-nous ce qu’elle est, non pas comment elle s’est formée lors d’un choc tellurique d’il y a des millions d’années ; non pas comment se déploie la sinueuse orographie de ce Mont Blanc dont la masse de granit apparaît soudain, enveloppée par le couchant aux doigts de rose, comme dirait l’autre, tandis que tu es en train de t’approcher, et soudain, après un tournant, la montagne se plante devant toi, et sa masse te frappe, intime et lointaine, nimbée de lumière, de cette lumière d’or que tu es presque sur le point de goûter et de savourer.
Les sciences qui étudient la montagne, parviendront-elles jamais à rendre raison du mystère qui fulgure à travers la flèche de ses sommets, au milieu de la majesté de son ciel, de l’abîme de ses ravins, de la clarté de ses sources ? Quelle science pourra nous expliquer le mystère qui nous serre le cœur quand nous nous enfonçons dans ses bosquets et ses épaisseurs ? »
Javier Portella
Les esclaves heureux de la liberté, éditions David Reinharc, 2012
« Lorsque j’ai entrepris d’écrire ces Vies, c’était pour autrui ; mais si je persévère et me complais dans cette tâche, c’est à présent pour moi-même. Ces histoires sont alors comme un miroir, à l’aide duquel j’essaie, en quelque sorte, d’embellir ma vie et de la conformer aux vertus de ces grands hommes. J’ai vraiment l’impression d’habiter et de vivre avec eux ; grâce à l’histoire, j’offre l’hospitalité, si l’on peut dire, à chacun d’entre eux tour à tour, l’accueillant et le gardant près de moi ; je contemple “comme il fut grand et beau” [Homère, Iliade XXIV, v. 630 à propos d’Achille] et je choisis les plus nobles de ses actions afin de les faire connaître. »
Plutarque
Vies parallèles (in Vie de Timoléon), entre 100 et 120, trad. Anne-Marie Ozanam, éditions Gallimard, coll. Quarto, 2002
« Les humanistes aiment, lorsqu’ils contemplent les yeux de leur prochain, y découvrir que c’est eux qu’on regarde. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Le monde n’est pas plus désenchanté qu’il y a dix mille ans. Un coucher de soleil en forêt, la contemplation de la lune dans une clairière enneigée, un grand feu, demeurent des expériences du sacré. C’est plutôt le regard de certains contemporains qui est épuisé, ce sont les instincts qui leur font défaut. »
Christopher Gérard
La source pérenne, Éditions L’Âge d’Homme, 2007
« La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir leur goût stupide du risque pour le risque ; elle peut permettre à des gens plus ou moins « entraînés » et inconscients de pratiquer une activité sportive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétrifiés par la « civilisation » des plaines de regarder à la jumelle des « panoramas » touristiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libération, de dépassement, d’accomplissement intérieur.
Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contemplation, s’y confondent.
L’action, c’est la responsabilité absolue, le fait de se sentir absolument seul, de ne pouvoir compter que sur sa force et son courage, joints à une maîtrise de soi lucide et chirurgicale.
La contemplation, c’est l’essence même de cette expérience héroïque : le regard devient circulaire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur titanique des sommets. »
Julius Evola
Méditations du haut des cimes (Meditazioni delle vette), 1974, trad. Bruno Cariou, Les éditions du Lore, 2012