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Citations sur la forêt

Nos déesses, nos vertus lorraines…

« Je me livre aux immenses mou­ve­ments doux de la terre de Lor­raine, je contemple ses vil­lages égayés d’arbres à fruits, des petits bois de hêtres, de charmes et de chênes, je m’enivre de sa lumière douce et noble qui met sur les pre­miers plans des cou­leurs de mira­belle et, sur les loin­tains, un mys­tère d’opale, de jeu­nesse et de silence. Je dis­tingue dans la prai­rie les éphé­mères col­chiques vio­lets, dans la plaine les graves vil­lages sécu­laires et, sur l’horizon, nos déesses, nos ver­tus lor­raines, Pru­dence, Loyau­té, Finesse, qui sont des per­sonnes immortelles. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Le long, long sentier par les marécages et les forêts, qui l’a frayé ?

« Le long, long sen­tier par les maré­cages et les forêts, qui l’a frayé ? L’homme, l’être humain. Avant lui, pas de sen­tier. Après lui, de temps à autre, sur la lande et par les marais, un ani­mal sui­vit la faible trace et la mar­qua d’une empreinte plus nette. Des Lapons, flai­rant la piste du renne, com­men­cèrent ensuite à emprun­ter le sen­tier dans leurs courses de fjeld en fjeld. Ain­si naquit le sen­tier dans l’Almen­ning, le vaste ter­ri­toire qui n’ap­par­te­nait à per­sonne, le pays sans maître. »

Knut Ham­sun
L’Éveil de la glèbe (Mar­kens Grøde), 1917, trad. Jean Peti­thu­gue­nin, édi­tions Flam­ma­rion, 1937, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1992, Le Livre de Poche Biblio, 1999, édi­tions ACE, 2023

Si le conte débute par la formule consacrée…

« Si le conte débute par la for­mule consa­crée il était une fois”, ce qui le place dans une tem­po­ra­li­té ima­gi­naire, il se garde bien de dire il était n’importe où” : com­ment se fait-il que nous recon­nais­sions d’emblée les pay­sages des contes comme étant nôtres ? Les héros se perdent en forêt ou sur la lande, tra­versent des fleuves et côtoient des étangs pois­son­neux, quittent leur pauvre chau­mière et par­viennent, par­fois, dans de somp­tueux palais. Autant de lieux qui, sans être jamais nom­més, nous sont fami­liers : Bro­cé­liande, la Sologne, les rives du Rhin, Chambord… »

Anne-Laure Blanc
Le conte, loin­taine mémoire et per­ma­nence vivante, 3e col­loque annuel de l’Institut Iliade, 18 mars 2017

Ce sont les témoins muet des âges disparus…

« Par­mi les rochers sans nombre qui cou­ronnent les Vosges et par­sèment leurs flancs, il y a, comme en Bre­tagne, des pierres qui parlent. Debout sur la crête nue des mon­tagnes ou sur la pente abrupte au milieu de vastes sapi­nières, ces men­hirs gigan­tesques dominent des océans de ver­dure. Ce sont les témoins muet des âges dis­pa­rus. Quand, par les nuits sombres, on approche l’oreille des fis­sures du grès cou­vert de mousse, on croit entendre des rires clairs ou des sou­pirs mélo­dieux s’échapper des entrailles de la pierre. Est-ce le vent qui joue dans les volutes de ces vieilles rocailles ? Est-ce le fré­mis­se­ment musi­cal des hautes branches d’un sapin sécu­laire ? Les filles du vil­lage vous diront que c’est la voix des fées qui révèlent le pas­sé et pré­disent l’ave­nir. »

Édouard Schu­ré
Les Légendes de l’Alsace – Pro­me­nades et Sou­ve­nirs, in Revue des Deux Mondes, tome 60, 1883

La Lothlórien est belle parce que les arbres y sont aimés…

« Je prends dans toutes mes œuvres le par­ti des arbres contre tous leurs enne­mis. La Lothló­rien est belle parce que les arbres y sont aimés ; ailleurs, les forêts appa­raissent en train de s’éveiller à leur propre conscience. La Vieille Forêt était hos­tile aux créa­tures à deux jambes en rai­son du sou­ve­nir de nom­breuses bles­sures. La forêt de Fan­gorn était ancienne et belle, mais à l’époque de cette his­toire, cris­pée par l’hostilité parce que la mena­çait un enne­mi aimant la machine. La Forêt Noire était tom­bée sous la domi­na­tion d’une Puis­sance qui détes­tait toutes les choses vivantes mais sa beau­té fut res­tau­rée et elle devint Vert­bois-le-Grand avant la fin de l’histoire. »

John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°339, édi­té par Hum­phrey Car­pen­ter et Chris­to­pher Tol­kien, trad. Del­phine Mar­tin et Vincent Fer­ré, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 2005

Si un ragnarök brûlait tous les taudis…

« Ce n’est pas le non-humain (par ex. la météo) ni l’humain (même dans son pire aspect), mais le fait par l’humain qui est au final déses­pé­rant et insup­por­table. Si un ragnarök brû­lait tous les tau­dis et les usines à gaz, et les garages miteux, et les ban­lieues éclai­rées à la lampe à arc, il pour­rait brû­ler pour moi toutes les œuvres d’art – et je retour­ne­rais aux arbres ».

John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°83, édi­té par Hum­phrey Car­pen­ter et Chris­to­pher Tol­kien, trad. Del­phine Mar­tin et Vincent Fer­ré, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 2005

L’automne, l’automne merveilleux…

« L’automne, l’automne mer­veilleux, mêlait son or et sa pourpre aux der­nières ver­dures res­tées vives, comme si des gouttes de soleil fon­du avaient cou­lé du ciel dans l’épaisseur des bois. »

Guy de Maupassant
Un Nor­mand, in Contes de la bécasse, 1883, Vic­tor Havard édi­teur, 1894

Plus ils se rapprochaient du faîte de la montagne sacrée…

« Plus ils se rap­pro­chaient du faîte de la mon­tagne sacrée et plus chaque arbris­seau, chaque arbre sem­blait pos­sé­der sa propre nature divine comme si, tout natu­rel­le­ment, il était lui-même deve­nu un dieu.
Lorsque, par exemple le vent attra­pait les extré­mi­tés des grands chênes, dis­per­sant leurs fleurs en nuée jaune pâle qui pla­nait ensuite à tra­vers la soli­tude fores­tière de la mon­tagne, Hon­da sen­tait en lui que ce tableau écla­tait d’esprit divin, comme une brusque décharge électrique. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Avec ou sans arme…

« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources néces­saires : la forêt enchan­tée, le silence, les mys­tères du sang sau­vage, l’ancien com­pa­gnon­nage cla­nique. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, la chasse est peut-être le der­nier rite pri­mor­dial à échap­per par­tiel­le­ment aux défi­gu­ra­tions et mani­pu­la­tions d’une mor­telle déme­sure. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

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