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Citations sur la forêt

Marcher régulièrement dans la nature, s’immerger dans la splendeur…

« Dans sa sagesse d’homme éter­nel­le­ment libre, Domi­nique Ven­ner pro­po­sait quelques pistes aux modernes pour se retrou­ver : mar­cher régu­liè­re­ment dans la nature, s’immerger dans la splen­deur, les par­fums, les cou­leurs, renouer avec la beau­té et la poé­sie – pre­mières rup­tures fon­da­men­tales avec le monde moderne, pre­mières condi­tions au réen­chan­te­ment du monde ; se reti­rer dans la forêt-sanc­tuaire, le calme, le silence, et faire la paix avec soi-même ; péré­gri­ner libre­ment, dans l’effort, la cama­ra­de­rie et le sen­ti­ment de liber­té ; s’inscrire dans la tra­di­tion de rites ryth­mant l’année et célé­brant les cycles natu­rels. Ces démarches sont plus que jamais néces­saires et d’actualité si nous vou­lons tra­ver­ser le siècle sans clore défi­ni­ti­ve­ment le cha­pitre euro­péen de l’histoire du monde. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Tu vois, Anastasie, le monde est vivant…

« Tu vois, Anas­ta­sie, le monde est vivant. Les pierres songent, les arbres mur­murent, les ani­maux pleurent. La terre grince, l’air s’agite, l’eau gémit, le feu gronde. Et l’homme, qui appar­tient pour­tant à ce monde, est deve­nu sourd et aveugle alors qu’il lui suf­fit d’une poi­gnée de runes pour défier les dieux ! Le Borgne s’est décar­cas­sé à déchif­frer la trame, à cra­cker le chiffre caché dans les étoiles, et pour quel résul­tat ? Des hommes qui achètent leurs rêves à Hollywood… »

Erik L’Homme
Déchi­rer les ombres, édi­tions Cal­mann-Lévy, 2018

Les arbres nous enseignent…

« Les arbres nous enseignent une forme de pudeur et de savoir-vivre. Ils poussent vers la lumière en pre­nant soin de s’é­vi­ter, de ne pas se tou­cher, et leurs fron­dai­sons se découpent dans le ciel sans jamais péné­trer dans la fron­dai­son voi­sine. Les arbres, en somme, sont très bien éle­vés, ils tiennent leurs dis­tances. Ils sont géné­reux aus­si. La forêt est un orga­nisme total, com­po­sé de mil­liers d’in­di­vi­dus. Cha­cun est appe­lé à naître, à vivre, à mou­rir, à se décom­po­ser – à assu­rer aux géné­ra­tions sui­vantes un ter­reau de crois­sance supé­rieur à celui sur lequel il avait pous­sé. Chaque arbre reçoit et trans­met. Entre les deux, il se main­tient. La forêt res­semble à ce que devrait être une culture. »

Syl­vain Tesson
Une très légère oscil­la­tion, jour­nal 2014 – 2017, Édi­tions des Équa­teurs, 2017, p. 171, 172

La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux…

« La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux, en chaque cœur, n’est jamais qu’une seule et même crainte : la peur du néant, les épou­vantes de la mort. Nous l’entendons déjà de la bouche de Gil­ga­mesh ; nous l’entendons dans le psaume XC, et nous en sommes demeu­rés là jusqu’à l’heure actuelle. La vic­toire sur la crainte de la mort est donc en même temps, le triomphe sur toute autre ter­reur ; elles toutes n’ont de sens que par rap­port à cette ques­tion pre­mière. Aus­si le recours aux forêts est-il, avant tout, marche vers la mort. Elle mène tout près d’elle – et s’il le faut, à tra­vers elle. La forêt, asile de la vie, dévoile ses richesses sur­réelles quand l’homme a réus­si à pas­ser la ligne. Elle tient en elle tout le sur­croît du monde. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

L’État voit tout ; dans la forêt, on vit caché. L’État entend tout…

« L’État voit tout ; dans la forêt, on vit caché. L’État entend tout ; la forêt est nef de silence. L’État contrôle tout ; ici seuls pré­valent les codes immé­mo­riaux. L’État veut des êtres sou­mis, des cœurs secs dans des corps pré­sen­tables ; les taï­gas ensau­vagent les hommes et délient les âmes. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

Lassés de peupler des villes surpeuplées dont la gouvernance…

« Las­sés de peu­pler des villes sur­peu­plées dont la gou­ver­nance implique la pro­mul­ga­tion tou­jours plus abon­dante de règle­ments, haïs­sant l’hydre admi­nis­tra­tive, excé­dés par l’impatronisation des nou­velles tech­no­lo­gies dans tous les champs de la vie quo­ti­dienne, pres­sen­tant les chaos sociaux et eth­niques à venir, ils déci­de­raient de quit­ter les zones urbaines pour rega­gner les bois. Ils recrée­raient des vil­lages dans des clai­rières, ouvertes au milieu des nefs. Ils s’inventeraient une nou­velle vie. Ce mou­ve­ment s’apparenterait aux expé­riences hip­pies mais se nour­ri­rait de motifs dif­fé­rents. Les hip­pies fuyaient un ordre qui les oppres­sait. Les néo-fores­tiers fui­ront un désordre qui les démo­ra­lise. Les bois, eux, sont prêts à accueillir les hommes ; ils ont l’habitude des éter­nels retours. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

La tradition est un choix, un murmure…

« La tra­di­tion est un choix, un mur­mure des temps anciens et du futur. Elle me dit qui je suis.
Elle me dit que je suis de quelque part.
Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du san­glier, de la vigne et des toits pen­tus, des chan­sons de geste et des contes de fées, du sol­stice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opi­niâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse. Je suis du pays où l’on fait ce que l’on doit parce qu’on se doit d’abord à soi-même.
Voi­là pour­quoi je suis un cœur rebelle. Rebelle par fidélité. »

Domi­nique Venner
Le cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

La Forêt, telle que l’avait annoncée et admirée Ernst Jünger…

« La Forêt, telle que l’avait annon­cée et admi­rée Ernst Jün­ger, l’un des grands phi­lo­sophes de ce siècle, la forêt refuge et régé­né­ra­tion, source de l’éternelle jeu­nesse, est là aus­si. Elle enferme sym­bo­li­que­ment tous les élé­ments de notre sur­vie. Je sais que lorsque les fous et les sages, qui pré­tendent se par­ta­ger la domi­na­tion du monde, auront, l’un après l’autre, appuyé sur tous les bou­tons qui peuvent anéan­tir notre pla­nète, l’on ver­ra sor­tir des bun­kers secrets ou des hal­liers indes­truc­tibles quelques fiers « Ayacks » qui se por­te­ront en avant, les bras croi­sés, jus­qu’aux Falaises de marbre, pour regar­der sans cil­ler naître un monde nou­veau qui sera pour très long­temps ou pour tou­jours le monde des vivants. »

Jean-Louis Fon­cine
Le Royaume des Vivants, texte écrit à l’occasion du 50ème anni­ver­saire de la Col­lec­tion « Signe de Piste », 1987

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