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Maurice Barrès

Maurice Barrès, né le 19 août 1862 à Charmes (Vosges) et mort le 4 décembre 1923 à Neuilly-sur-Seine (Seine), est un écrivain et homme politique français, figure de proue du nationalisme français. Le premier axe de sa pensée est « le culte du Moi » : Barrès affirme que notre premier devoir est de défendre notre moi contre les « Barbares », c'est-à-dire contre tout ce qui risque de l'affaiblir dans l'épanouissement de sa propre sensibilité. Le second axe est résumé par l'expression « La terre et les morts » qu'approfondissent les trois volumes du Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés (1897), L'Appel au soldat (1900) et Leurs Figures (1902) qui témoignent de l'évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l'attachement aux racines, à la famille, à l'armée et à la terre natale. Il est resté l'un des maîtres à penser de la droite nationaliste durant l'entre-deux-guerres.

Découvrez 29 citations de Maurice Barrès

Il est mort pour la patrie. C’était sa mère…

« Un sol­dat de Bagnères-de-Bigorre, jar­di­nier à Lourdes, griè­ve­ment bles­sé meurt à l’hôpital de l’Institut : sa femme, appe­lée par dépêche, arrive trop tard. Devant le corps gla­cé, elle dit sim­ple­ment : Il est mort pour la patrie. C’était sa mère, je ne suis que sa femme”. »

Mau­rice Barrès
Les traits éter­nels de la France, 1916, édi­tions Croi­sées, 2020, FV édi­tions 2021

Les littératures étrangères nous donnent ces curiosités…

« Les lit­té­ra­tures étran­gères nous donnent ces curio­si­tés de bouche si néces­saires à des let­trés fran­çais fati­gués de la table natio­nale trop bien ser­vie. Vive la France ! Elle est par­faite. Mais sur­tout Vive l’Europe ! Elle a pour nous ce mérite d’être un peu inédite. Elle nous réveille par des poivres et des épices nou­veaux. Nos maîtres fran­çais sont des épi­ciers dont nous avons épui­sé la boutique. »

Mau­rice Barrès
La que­relle des natio­na­listes et des cos­mo­po­lites, Le Figa­ro, 4 juillet 1892

Ce n’est pas de systèmes que nous manquons…

« Ce n’est pas de sys­tèmes que nous man­quons, mais d’éner­gie : l’énergie de confor­mer nos mœurs à nos façons de sentir. »

Mau­rice Barrès
L’Ennemi des lois. Mau­rice Bar­rès, romans et voyages, 1893, Tome I, édi­tions Robert Laf­font, 1994

Agir, c’est bien…

« Agir, c’est bien. Mais s’a­gi­ter, ce n’est pas agir. »

Mau­rice Barrès
Scènes et doc­trines du natio­na­lisme, Félix Juven, Paris, 1902

Déraciner ces enfants, les détacher du sol…

« Déra­ci­ner ces enfants, les déta­cher du sol du et du groupe social où tout les relie, pour les pla­cer hors de leurs pré­ju­gés dans la rai­son abs­traite, com­ment cela le gêne­rait-il, lui qui n’a pas de sol, ni de socié­té, ni, pense-t-il, de préjugés ? »

Mau­rice Barrès
Les déra­ci­nés, Biblio­thèque-Char­pen­tier, Eugène Fas­quelle Édi­teur, 1897

Concevoir toutes les manifestations de la nature organique…

« (…) ordon­ner son cer­veau, conce­voir toutes les mani­fes­ta­tions de la nature orga­nique et inor­ga­nique et notre âme elle-même comme des par­ties de l’âme uni­ver­selle qui englobe tout, comme des par­celles indi­vi­duelles du grand corps de l’u­ni­vers ! Telle est la seule tâche pour ceux qui veulent vivre noblement. »
Mau­rice Barrès
Les déra­ci­nés, Biblio­thèque-Char­pen­tier, Eugène Fas­quelle Édi­teur, 1897

Je me place dans une collectivité un peu plus longue que mon individu…

« Je me place dans une col­lec­ti­vi­té un peu plus longue que mon indi­vi­du ; je m’invente une des­ti­na­tion un peu plus rai­son­nable que ma ché­tive car­rière. À force d’humiliations, ma pen­sée, d’abord si fière d’être libre, arrive à consta­ter sa dépen­dance de cette terre et de ces morts qui, bien avant que je naquisse, l’ont com­man­dée jusque dans ses nuances… »

Mau­rice Barrès
Le Culte du Moi. Un homme libre, pré­face à l’é­di­tion de 1904, Albert Fon­te­moing édi­teur, coll. Miner­va, 1904

Tout ce récit n’est que l’instant où le problème de la vie…

« Tout ce récit n’est que l’instant où le pro­blème de la vie se pré­sente à moi avec une grande clar­té. Puisqu’on a dit qu’il ne faut pas aimer en paroles mais en œuvres, après l’élan de l’âme, après la ten­dresse du cœur, le véri­table amour serait d’agir.
Toi seul, ô mon maître, m’ayant for­ti­fié dans cette agi­ta­tion sou­vent dou­lou­reuse d’où je t’implore, tu sau­rais m’en entre­te­nir le bien­fait, et je te sup­plie que par une suprême tutelle, tu me choi­sisses le sen­tier où s’accomplira ma destinée.
Toi seul, ô maître, si tu existes quelque part, axiome, reli­gion ou prince des hommes. »

Mau­rice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Bar­bares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910

Dans une patrie, il faut ce point fixe : une conscience…

« Dans une patrie, il faut ce point fixe : une conscience, non pas immuable, mais qui s’analyse et qui évo­lue, en ne per­dant ni sa tra­di­tion, ni le sens de sa tra­di­tion. (…) Sur cette haute terre, il est beau que soit ins­tal­lé le Pan­théon, essai d’un culte qu’il fau­drait rendre aux grandes ombres. Le voi­là, le point suf­fi­sant de cen­tra­li­sa­tion. Une chaire suprême, un cime­tière et des génies font l’essentiel de la patrie. »

Mau­rice Barrès
Les déra­ci­nés, Biblio­thèque-Char­pen­tier, Eugène Fas­quelle Édi­teur, 1897

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