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Citations sur le déterminisme

Des psychologues en vinrent à concevoir le nouveau-né comme…

« Dans les der­nières décen­nies du XXe siècle, cette idée, comme celle, voi­sine, d’une ori­gine géné­tique des com­por­te­ments, sin­gu­liè­re­ment au sein de l’espèce humaine, a sus­ci­té une sorte de panique chez cer­tains intel­lec­tuels, y com­pris par­mi des bio­lo­gistes de qua­li­té. Des psy­cho­logues en vinrent à conce­voir le nou­veau-né comme une tabu­la rasa sur laquelle l’environnement dic­te­rait ses consignes. »

Yves Chris­ten
Kon­rad Lorenz. Un bio­lo­giste au che­vet de la civi­li­sa­tion, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Si l’histoire ne se reproduit pas…

« Si l’histoire ne se repro­duit pas, en revanche, elle peut appor­ter des recettes. Les deux prin­ci­pales qu’il faut rete­nir sont la place cen­trale recon­nue à l’homme de la nais­sance à ses fins der­nières et le sens du Bien com­mun. »

Louis Alphonse de Bourbon
Mes­sage de Mon­sei­gneur le Duc d’Anjou à l’occasion de la messe en mémoire de Louis XVI, legitimite.fr, 19 jan­vier 2020.

Sous l’influence des penseurs de la déconstruction…

« Sous l’influence des pen­seurs de la décons­truc­tion, eux-mêmes issus des déter­mi­nismes mar­xistes puis freu­diens, contre toute bonne logique, voire tout bon sens, la ten­dance lourde est actuel­le­ment à la néga­tion de la nature humaine ! Or, elle existe. »

Michel Onfray
Com­ment la phi­lo­so­phie peut nous aider à tra­ver­ser cette épreuve, entre­tien au Figa­ro, par Alexandre Devec­chio, 28 mars 2020

Il n’y a pas de volonté d’assimiler des peuples à notre culture…

« Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation natio­nale, esti­mait qu’il était du rôle de l’école d’ arra­cher les enfants à tous les déter­mi­nismes sociaux et cultu­rels”. Par cette décla­ra­tion il sou­hai­tait pro­mou­voir l’idée d’une socié­té post-tra­di­tion­nelle, en par­tie parce que lui, et ceux qui l’ont pré­cé­dé, n’ont pas su régler le pro­blème d’une socié­té fran­çaise qui voit coha­bi­ter une mul­ti­pli­ci­té de tra­di­tions cultu­relles et reli­gieuses (aux racines par­fois fort éloi­gnées) depuis désor­mais qua­rante ans. Le grand effa­ce­ment de notre culture tra­di­tion­nelle doit faci­li­ter l’intégration de plu­sieurs peuples à qui l’on deman­de­ra plus tard le même effort. Le vivre-ensemble” à la manière post-moderne est d’abord un vivre avec”, puis un revivre” sous une autre forme fon­ciè­re­ment dif­fé­rente de celle qui fut aupa­ra­vant ; il n’y a pas de volon­té d’assimiler des peuples à notre culture mais bien plu­tôt le pro­jet de tous nous assi­mi­ler, à marche for­cée, à une vision du monde par­tiel­le­ment incon­nue fon­dée sur une uto­pie concep­tuelle dont on ne peut mesu­rer les consé­quences. Il faut se poser une ques­tion se situant au-delà de la pas­sion que pour­rait géné­rer un tel débat : ce pro­jet est-il réa­li­sable et, le cas échéant, est-il sou­hai­table ? Non. »

Gabriel Robin
« Les Tra­di­tions vivantes », inter­ven­tion à la 7ème jour­née de réin­for­ma­tion de Polé­mia, Paris, 18 octobre 2014

Qu’ils le sachent ou non, les hommes sont dépendants de leurs représentations…

« Qu’ils le sachent ou non, les hommes sont dépen­dants de leurs repré­sen­ta­tions, de leurs idées, même incer­taines, mêmes incons­cientes. Aus­si n’est-il pas faux de pré­tendre que les idées mènent le monde, quelle que soit la cause de leur for­ma­tion. En dépit des appa­rences, les actions humaines ne sont pas déter­mi­nées par l’utilitaire, mais par des sys­tèmes de valeurs en conflit. Et tou­jours se pose­ra l’obligation de gagner la bataille des idées ou d’être ter­ras­sé dans sa sub­stance même. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Parmi d’autres, l’histoire de la Russie d’après 1917, continuée jusqu’en 1991…

« Par­mi d’autres, l’histoire de la Rus­sie d’après 1917, conti­nuée jusqu’en 1991, montre avec une force par­ti­cu­lière que les défaites sont rare­ment irré­mé­diables et que les vic­toires sont tou­jours momen­ta­nées. Sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel et non poli­tique, les défaites sont en par­tie effa­cées lorsque les vain­cus se sont mon­trés héroïques. Il se trou­ve­ra un enfant pour recueillir la leçon morale des sui­ci­dés de Numance, s’émerveiller au sou­ve­nir de Julien, de William Wal­lace, des Chouans et des Ven­déens, des fidèles Confé­dé­rés, des gardes blancs de Deni­kine, Kolt­chak et Wran­gel, des réprou­vés du Bal­ti­kum, et en faire autant de modèles pour se déter­mi­ner et se conduire fer­me­ment. Vic­toire, défaite, tout est balayé par le temps. Ce qui sub­siste, comme dans Plu­tarque, ce sont les leçons de main­tien don­nées à la pos­té­ri­té par cer­tains hommes face à l’adversité.
L’interprétation des défaites est dépen­dante de la culture et des repré­sen­ta­tions”. L’esprit tra­gique, pré­sent dans toute la lit­té­ra­ture épique euro­péenne depuis Homère, exa­mine les échecs en pro­por­tion de leur héroïsme, au point de voir en eux un pré­texte à l’éternisation des héros.
Cette idée rap­pelle que la vision que l’on se fait du pas­sé déter­mine l’avenir. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire de ce qui l’a fait ce qu’il est. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Tout peuple incarne une idée particulière…

« Tout peuple incarne une idée par­ti­cu­lière qui est un tout indi­vi­sible et lui appar­tient, comme il est lui-même un tout indi­vi­sible qui s’appartient. Il est né avec cette idée. C’est avec cette idée qu’il est sor­ti du sein mater­nel de la race et de la terre pour se jeter dans son espace historique. »

Arthur Moel­ler van den Bruck
La révo­lu­tion des peuples jeunes, recueil de textes écrits entre 1916 et 1923, trad. Jean-Paul Allard, édi­tions Par­dès, 1993

Libre de jouir sans entraves dans l’instantanéité du temps…

« Nos contem­po­rains répu­gne­ront à faire leur deuil du culte et du pri­mat de l’in­di­vi­du libre de toute déter­mi­na­tion, libre de jouir sans entraves dans l’instantanéité du temps, l’homo fes­ti­vus qu’a bien défi­ni Muray, dont le vivre ensemble” est un mélange para­doxal de consom­ma­tion maté­ria­liste, de jouis­sances fugi­tives et de convi­via­li­té factice.
Et c’est pour­tant à cet indi­vi­dua­lisme qu’il faut renon­cer pour reve­nir à une concep­tion et une défi­ni­tion holiste et orga­nique de la socié­té de l’Être. C’est une ques­tion de sur­vie indi­vi­duelle et collective. »

Lio­nel Rondouin
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Ceux qui avaient interprété la démocratie individualiste issue des Lumières…

« Ceux qui avaient inter­pré­té la démo­cra­tie indi­vi­dua­liste issue des Lumières comme une déca­dence, semblent sou­vent jus­ti­fiés aujourd’­hui. Elle est bel et bien entrée elle-même en déca­dence par rap­port à ses propres valeurs et à ses ambi­tions. Son sys­tème de socia­bi­li­té qui n’a jamais bien fonc­tion­né en Europe est en plein déra­page, sur­tout en France, lieu de sa fon­da­tion. La répu­blique contrac­tuelle une et indi­vi­sible implose sous nos yeux. Dans sa luci­di­té, Ray­mond Aron, pour­tant libé­ral convain­cu, l’avait pres­sen­ti au terme de ses Mémoires (Jul­liard, 1983) : « Sans adop­ter l’interprétation spen­glé­rienne selon laquelle la civi­li­sa­tion urbaine, uti­li­taire, démo­cra­tique marque en tant que telle une phase de déca­dence des cultures, il est légi­time de se deman­der, […] si l’épanouissement des liber­tés, le plu­ra­lisme des convic­tions, l’hédonisme indi­vi­dua­liste ne mettent pas en péril la cohé­rence des socié­tés et leur capa­ci­té d’action. »
De cette noci­vi­té, la plus grande par­tie du monde euro­péen était convain­cue avant 1914. Mais ce qui don­nait de la force au rejet de l’idéologie des Lumières et de 1789, c’est que ce monde euro­péen des monar­chies et de l’ancien ordre féo­dal réno­vé était aus­si le plus effi­cace, le plus moderne et le plus com­pé­ti­tif sur le ter­rain éco­no­mique, social et cultu­rel. Ce fait oublié, il convient de le rap­pe­ler. D’a­bord parce que c’est une réa­li­té his­to­rique et à ce titre méri­tant d’être connue. Ensuite, parce que cette réa­li­té per­met de prendre du champ par rap­port à l’illusion d’optique que les vic­toires répé­tées des États-Unis ont impo­sé depuis la fin du XXe siècle. Illu­sion qui fait prendre le phé­no­mène par­ti­cu­lier et contin­gent de la socié­té amé­ri­caine pour une néces­si­té uni­ver­selle. Cette sédui­sante chi­mère s’est ins­tal­lée d’autant plus aisé­ment que dans nos socié­tés les esprits ont été for­més depuis long­temps par l’imprégnation incons­ciente de la vul­gate mar­xiste à une inter­pré­ta­tion déter­mi­niste et fina­liste de l’histoire où le suc­cès momen­ta­né vaut preuve. »

Domi­nique Venner
Le Siècle de 1914 : Uto­pies, guerres et révo­lu­tions en Europe au XXe siècle, édi­tions Pyg­ma­lion, coll. His­toire, 2006

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