« Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation nationale, estimait qu’il était du rôle de l’école d’ “arracher les enfants à tous les déterminismes sociaux et culturels”. Par cette déclaration il souhaitait promouvoir l’idée d’une société post-traditionnelle, en partie parce que lui, et ceux qui l’ont précédé, n’ont pas su régler le problème d’une société française qui voit cohabiter une multiplicité de traditions culturelles et religieuses (aux racines parfois fort éloignées) depuis désormais quarante ans. Le grand effacement de notre culture traditionnelle doit faciliter l’intégration de plusieurs peuples à qui l’on demandera plus tard le même effort. Le “vivre-ensemble” à la manière post-moderne est d’abord un “vivre avec”, puis un “revivre” sous une autre forme foncièrement différente de celle qui fut auparavant ; il n’y a pas de volonté d’assimiler des peuples à notre culture mais bien plutôt le projet de tous nous assimiler, à marche forcée, à une vision du monde partiellement inconnue fondée sur une utopie conceptuelle dont on ne peut mesurer les conséquences. Il faut se poser une question se situant au-delà de la passion que pourrait générer un tel débat : ce projet est-il réalisable et, le cas échéant, est-il souhaitable ? Non. »
Gabriel Robin
« Les Traditions vivantes », intervention à la 7ème journée de réinformation de Polémia, Paris, 18 octobre 2014