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Citations sur le mouvement

Citations sur le mouvement : découvrez 14 citations de Guillaume Faye, Sylvain Tesson, Jean Baudrillard, Alain de Benoist, Emmanuel Mounier, François-Xavier Bellamy

L’essence du futurisme…

« L’essence du futu­risme, c’est d’archi­tec­tu­rer l’ave­nir (et non de faire table rase du pas­sé”) ; de pen­ser la civi­li­sa­tion – en l’occurrence euro­péenne – comme une œuvre en mou­ve­ment, selon la concep­tion de la musique qu’avait Wag­ner ; d’envisager le poli­tique non pas seule­ment comme la limi­ta­tive « dési­gna­tion de l’ennemi » de Carl Schmitt, mais comme dési­gna­tion de l’ami (qui est de la com­mu­nau­té du peuple ?) et sur­tout comme mise en forme du peuple dans l’avenir, avec les sou­cis constants de l’ambi­tion, de l’indé­pen­dance, de la créa­ti­vi­té et de la puis­sance… »

Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Tech­no-science et retour aux valeurs ances­trales, édi­tions L’Æncre, 1998 et 2011, édi­tions L’Æncre/La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2023

Les rues de New York…

« On dit : en Europe la rue est vivante, en Amé­rique elle est morte. C’est faux. Rien de plus intense, de plus élec­tri­sant, de plus vital et de plus mou­ve­men­té que les rues de New York. La foule, le tra­fic, la publi­ci­té l’oc­cupent tan­tôt avec vio­lence, tan­tôt avec désin­vol­ture. Des mil­lions de gens l’oc­cupent, errants, non­cha­lants, vio­lents, comme s’ils n’a­vaient rien d’autre à faire, et sans doute n’ont-ils réel­le­ment rien à faire que de pro­duire le scé­na­rio per­ma­nent de la ville. […] La rue amé­ri­caine ne connaît peut-être pas de moments his­to­riques, mais elle est tou­jours mou­ve­men­tée, vitale, ciné­tique, et ciné­ma­tique, à l’i­mage du pays lui-même, où la scène pro­pre­ment his­to­rique et poli­tique compte peu, mais où la viru­lence du chan­ge­ment, qu’il soit ali­men­té par la tech­no­lo­gie, la dif­fé­rence des races, les media, est grande : c’est la vio­lence même du mode de vie. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

Nous devons être jeunes et nouveaux…

« La jeu­nesse, comme l’étranger, nous boute hors des atmo­sphères chaudes et des lieux connus. Sa ver­tu n’est pas de chan­ger le monde : le chan­ge­ment peut être recul, et le nou­veau n’est pas tou­jours du neuf. Elle est d’être la jeu­nesse, c’est-à-dire cette pure­té inté­rieure, cette bonne grâce, cette frai­cheur et cette abon­dance que l’on voit plus par­ti­cu­liè­re­ment dans les choses qui viennent de naître. Nous devons être jeunes et nou­veaux, non parce que l’être est mou­ve­ment, mais parce que la durée maté­rielle momi­fie, et qu’il n’est qu’un moyen de res­ter purs, de bonne grâce, frais et féconds, qui est de renaître tou­jours. Para­doxes du monde : comme l’abandon conso­lide la per­sonne, c’est le per­pé­tuel renou­veau qui sau­ve­garde les richesses éter­nelles. Une direc­tion, un contour, voi­là la véri­té : mais à l’intérieur un voyage inépuisable. »

Emma­nuel Mounier
« Pour une réha­bi­li­ta­tion de la com­mu­nau­té », in Kri­sis n°16, juin 1994

Le progressisme, nous l’avons dit, n’est pas une option politique…

« En réa­li­té, le pro­gres­sisme, nous l’a­vons dit, n’est pas une option poli­tique, mais une neu­tra­li­sa­tion de la poli­tique. Il ne consiste pas à consi­dé­rer qu’un pro­grès est dési­rable — ce qui est une tau­to­lo­gie, mais à consi­dé­rer que tout mou­ve­ment est un pro­grès. De ce point de vue, la seule maxime qui reste à la poli­tique est l’in­jonc­tion de tout faire pour libé­rer le mou­ve­ment, pour défaire les immo­bi­lismes, pour décons­truire les bar­rières, pour lais­ser faire et lais­ser pas­ser”. La poli­tique est conduite par là à s’ef­fa­cer pour que plus rien ne puisse empê­cher la cir­cu­la­tion uni­ver­selle des per­sonnes et des choses, orches­trée par l’é­co­no­mie mar­chande. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Demeure. Pour échap­per à l’ère du mou­ve­ment per­pé­tuel, Édi­tions Gras­set, 2018

Ce qui est en jeu…

« Ce qui est en jeu, ce n’est pas d’ar­rê­ter le mou­ve­ment ; c’est au contraire de sau­ver la pos­si­bi­li­té d’un mou­ve­ment authen­tique. Pour qu’un chan­ge­ment effec­tif nous approche du meilleur, encore faut-il un point d’ap­pui : Don­nez-moi, deman­dait Archi­mède, un point fixe et un levier, et je sou­lè­ve­rai la terre.” Si l’on nous refuse tout point fixe, nos leviers même les plus puis­sants ne nous ser­vi­ront à rien… En affir­mant que tout est mobile, on tue en fait le mou­ve­ment. Le pro­gres­sisme a détruit l’i­dée de pro­grès en décri­vant le chan­ge­ment comme néces­saire par prin­cipe. Il faut sau­ver de cette illu­sion absurde les pro­grès véri­tables dont nous avons besoin : et voi­là com­ment nous pour­rons remettre la main sur notre propre destin. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Demeure. Pour échap­per à l’ère du mou­ve­ment per­pé­tuel, Édi­tions Gras­set, 2018

La conscience humaine ne vise à rien de moins que l’éternité…

« La conscience humaine ne vise à rien de moins que l’é­ter­ni­té. Et c’est pré­ci­sé­ment ce que pro­fesse la phi­lo­so­phie nais­sante face à la sophis­tique : quand l’in­tel­li­gence n’a d’autre but que de chan­ger aus­si vite que les ombres qui passent, elle devient incon­sis­tante comme elles et tout aus­si infé­conde. De la même manière, quand le pro­gres­sisme moderne s’e­nor­gueillit d’être l’art d’é­pou­ser au mieux le mou­ve­ment, quand il consi­dère par prin­cipe qu’il faut chan­ger, bou­ger, évo­luer, alors il détruit la pos­si­bi­li­té de tout pro­grès authentique. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Demeure. Pour échap­per à l’ère du mou­ve­ment per­pé­tuel, Édi­tions Gras­set, 2018

La science elle-même se déploie dans le temps…

« La science elle-même se déploie dans le temps, bien sûr : elle découvre peu à peu de nou­velles connais­sances, de nou­velles véri­tés, qui ajustent l’une après l’autre notre repré­sen­ta­tion du réel. Mais si la science a une his­toire, c’est celle d’un mou­ve­ment vers cette véri­té qui n’en a pas, et dont la néces­si­té est étran­gère à nos décou­vertes. L’his­toire des sciences a un sens, parce que les sciences s’ap­prochent peu à peu dans le temps de ce qui est exté­rieur au temps. Et on peut par­ler de ce che­mi­ne­ment de la science comme d’un pro­grès, si l’on consi­dère ce che­mi­ne­ment par rap­port à l’ob­jec­tif immuable que consti­tue la véri­té, vers laquelle tout cher­cheur tente sim­ple­ment d’avancer.
On ne peut donc par­ler de pro­grès que pour décrire un mou­ve­ment qui se connaît pour but un point d’ar­ri­vée immobile. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Demeure. Pour échap­per à l’ère du mou­ve­ment per­pé­tuel, Édi­tions Gras­set, 2018

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