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Citations sur la puissance

La relation entre le mode de vie des Indo-Européens et leur idéologie est souvent inversée…

« La rela­tion entre le mode de vie des Indo-Euro­péens et leur idéo­lo­gie est sou­vent inver­sée : ain­si Mari­ja Gim­bu­tas pré­sente en ces termes le contraste entre la vieille Europe” agri­cole, paci­fique et éga­li­taire et les Indo-Euro­péens pas­teurs, guer­riers et aris­to­cra­tiques : une éco­no­mie fon­dée sur l’agriculture, l’autre sur l’élevage et le pâtu­rage ont pro­duit deux idéo­lo­gies contras­tées”. Pour­quoi donc poser la rela­tion en ce sens ? Rien obli­geait la vieille Europe” à pri­vi­lé­gier l’agriculture ; rien n’interdisait au peuple des kour­ganes de s’y consa­crer exclu­si­ve­ment : le sol de l’Ukraine s’y prête. Mais, appa­rem­ment, leur men­ta­li­té ne s’y prê­tait pas. De même, il n’y a pas lieu de faire appel à des chan­ge­ments cli­ma­tiques pour expli­quer les migra­tions des Indo-Euro­péens : leur goût des larges espaces, leur volon­té de domi­na­tion et leur désir d’une nom­breuse des­cen­dance ne se conci­liaient que si l’excédent de la popu­la­tion s’en allait cher­cher ailleurs gloire, puis­sance et fortune. »

Jean Hau­dry
Les Indo-Euro­péens (1981), Presses Uni­ver­si­taires de France, coll. « Que sais-je ? », 1992

Je pars de cette constatation que les Européens sont vulnérables…

« Je pars de cette consta­ta­tion que les Euro­péens sont vul­né­rables parce qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils sont. Ils ne sont pas conscients de leur iden­ti­té ni de leurs valeurs spé­ci­fiques. La tâche la plus urgente est donc de leur don­ner les fon­de­ments d’une struc­ture men­tale, d’une conscience de leur iden­ti­té. »

Domi­nique Venner
Car­nets rebelles – volume I, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, 2021

Il n’y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire…

« Il n’y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire que la concur­rence euro­péenne en matière poli­tique et éco­no­mique, com­pa­rée, com­bi­née et confron­tée avec l’unité et l’alliance euro­péenne en matière scien­ti­fique. Pen­dant que les efforts des meilleures têtes de l’Europe consti­tuaient un capi­tal immense de savoir uti­li­sable, la tra­di­tion naïve de la poli­tique his­to­rique de convoi­tise et d’arrière-pensées se pour­sui­vait, et cet esprit de Petits-Euro­péens livrait, par une sorte de tra­hi­son, à ceux mêmes qu’on enten­dait domi­ner, les méthodes et les ins­tru­ments de puis­sance. […] L’Europe n’aura pas eu la poli­tique de sa pensée. »

Paul Valé­ry
Regards sur le monde actuel, Librai­rie Stock, 1931, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Essais, 1988

Puissant souverain, en vérité, que celui dont les armes sont un aigle à deux têtes…

« Puis­sant sou­ve­rain, en véri­té, que celui dont les armes sont un aigle à deux têtes, tenant un sceptre et un globe, qu’en­tourent les écus­sons de Nov­go­rod, de Wla­di­mir de Kief, de Kazan, d’As­tra­kan, de Sibé­rie, et qu’en­ve­loppe le col­lier de l’ordre de Saint-André, sur­mon­té d’une cou­ronne royale ! »

Jules Verne
Michel Stro­goff, Librai­rie Hachette, coll. Le livre de Poche, 1966

Il est le maître de la mer…

« Aucun enne­mi, aucune femme ne nous donne autant que lui la sen­sa­tion du com­bat, ne nous force à tant de pré­voyance, car il est le maître de la mer, celui qu’on peut évi­ter, uti­li­ser ou fuir, mais qu’on ne dompte jamais. Et dans l’âme du marin règne, comme chez les croyants, l’idée d’un Dieu iras­cible et for­mi­dable, la crainte mys­té­rieuse, reli­gieuse, infi­nie du vent, et le res­pect de sa puis­sance. »

Guy de Maupassant
Sur l’eau, Paul Ollen­dorff édi­teur, 1888

Ils avançaient sans parler, tendus par l’effort…

« Ils avan­çaient sans par­ler, ten­dus par l’ef­fort, avares de leur souffle. Le silence presque solide qui les entou­rait les écra­sait comme l’eau écrase le plon­geur dans l’o­céan. Le sen­ti­ment de l’in­fi­ni, la conscience d’af­fron­ter une force supé­rieure pesaient sur eux de tout leur poids. Telle une grappe pié­ti­née qui exprime son suc, leur esprit se déta­chait peu à peu des fausses valeurs, des idoles de plâtre, des suf­fi­sances mes­quines, et ils se per­ce­vaient tels qu’ils étaient réel­le­ment, avec leurs étroites limites, leur insi­gni­fiance, leur sagesse d’in­sectes, lut­tant de toutes leurs faibles forces pour ne pas être empor­tés comme des fétus de paille par la puis­sance aveugle des élé­ments. »

Jack Lon­don
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Phi­lippe Saba­thé, édi­tions Gal­li­mard Jeu­nesse, coll. Folio Junior, 1997

La politique concerne l’exercice de la puissance…

« La poli­tique concerne l’exercice de la puis­sance : les hommes poli­tiques sont cen­sés être des hommes de pou­voir. Or, du pou­voir, ils n’en ont pra­ti­que­ment pas. Ils s’en sont des­sai­sis, ils l’ont fui ou l’ont reje­té. En tout cas, ils ont lais­sé échap­per cet attri­but majeur qui consti­tue pour­tant l’apanage des hommes de leur espèce. Aus­si sont-ils aujourd’hui aux vrais poli­tiques ce que les droïdes” sont aux humains. Appa­rem­ment par­faits, il leur manque pour­tant l’essentiel. »

Bru­no Mégret
L’Autre scé­na­rio pour la France et l’Europe, Édi­tions Cité liber­té, 2006

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