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Paul Valéry

Paul Valéry est un écrivain, poète et philosophe français, né le 30 octobre 1871 à Sète (Hérault) et mort le 20 juillet 1945 à Paris. Représentant éminent de la poésie symboliste, dans la lignée de son ami Stéphane Mallarmé, Valéry s’illustra également avec la publication d’essais qui en firent un des penseurs majeurs de son époque. Il fut membre de l’Académie française.

Découvrez 8 citations de Paul Valéry

Une flamme encore féerique…

« Une flamme encore fée­rique, qui se déve­lop­pe­ra en incen­die, s’é­lève et court sur la face du monde. Elle éclaire bizar­re­ment la danse des prin­cipes et des res­sources. Les mœurs, les patri­moines fondent. Les mys­tères et les tré­sors se font vapeurs. Le res­pect se dis­sipe et toutes les chaînes s’a­mol­lissent dans cette ardeur de vie et de mort qui va croître jus­qu’au délire. »

Paul Valé­ry, cité par Jean Cau
L’agonie de la vieille, édi­tions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de com­bat, Les brû­lots n°15, 1970

Il n’y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire…

« Il n’y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire que la concur­rence euro­péenne en matière poli­tique et éco­no­mique, com­pa­rée, com­bi­née et confron­tée avec l’unité et l’alliance euro­péenne en matière scien­ti­fique. Pen­dant que les efforts des meilleures têtes de l’Europe consti­tuaient un capi­tal immense de savoir uti­li­sable, la tra­di­tion naïve de la poli­tique his­to­rique de convoi­tise et d’arrière-pensées se pour­sui­vait, et cet esprit de Petits-Euro­péens livrait, par une sorte de tra­hi­son, à ceux mêmes qu’on enten­dait domi­ner, les méthodes et les ins­tru­ments de puis­sance. […] L’Europe n’aura pas eu la poli­tique de sa pensée. »

Paul Valé­ry
Regards sur le monde actuel, Librai­rie Stock, 1931, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Essais, 1988

L’homme moderne est l’esclave de la modernité…

« L’homme moderne est l’esclave de la moder­ni­té : il n’est point de pro­grès qui ne tourne à sa plus com­plète ser­vi­tude. Le confort nous enchaîne. La liber­té de la presse et les moyens trop puis­sants dont elle dis­pose nous assas­sinent de cla­meurs impri­mées, nous percent de nou­velles à sen­sa­tions. La publi­ci­té, un des plus grands maux de ce temps, insulte nos regards, fal­si­fie toutes les épi­thètes, gâte les pay­sages, cor­rompt toute qua­li­té et toute cri­tique, exploite l’arbre, le roc, le monu­ment et confond sur les pages que vomissent les machines, l’assassin, la vic­time, le héros, le cen­te­naire du jour et l’enfant martyr.
Tout ceci nous vise au cer­veau. Il fau­dra bien­tôt construire des cloîtres rigou­reu­se­ment iso­lés, où ni les ondes, ni les feuilles n’entreront ; dans les­quels l’ignorance de toute poli­tique sera pré­ser­vée et culti­vée. On y mépri­se­ra la vitesse, le nombre, les effets de masse, de sur­prise, de contraste, de répé­ti­tions, de nou­veau­té et de cré­du­li­té. C’est là qu’à cer­tains jours on ira, à tra­vers les grilles, consi­dé­rer quelques spé­ci­mens d’hommes libres. »

Paul Valé­ry
Regards sur le monde actuel, Librai­rie Stock, 1931, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Essais, 1988

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant…

« Nous autres, civi­li­sa­tions, nous savons main­te­nant que nous sommes mor­telles. Nous avions enten­du par­ler de mondes dis­pa­rus tout entiers, d’empires cou­lés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; des­cen­dus au fond inex­plo­rable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs aca­dé­mies et leurs sciences pures et appli­quées, avec leurs gram­maires, leurs dic­tion­naires, leurs clas­siques, leurs roman­tiques et leurs sym­bo­listes, leurs cri­tiques et les cri­tiques de leurs cri­tiques. Nous savions bien que toute la terre appa­rente est faite de cendres, que la cendre signi­fie quelque chose. Nous aper­ce­vions à tra­vers l’épaisseur de l’histoire, les fan­tômes d’immenses navires qui furent char­gés de richesse et d’esprit. »

Paul Valé­ry
La crise de l’esprit, édi­tions NRF, 1919

Le langage s’use en nous…

« Mais cette fois, c’est notre sen­si­bi­li­té ver­bale qui s’est bru­ta­li­sée, émous­sée, dégra­dée… Le lan­gage s’use en nous. L’é­pi­thète est dépré­ciée. L’inflation de la publi­ci­té a fait tom­ber à rien la puis­sance des adjec­tifs les plus forts. La louange et même l’in­jure sont dans la détresse ; on doit se fati­guer à cher­cher de quoi glo­ri­fier ou insul­ter les gens ! »

Paul Valé­ry
Le Bilan de l’in­tel­li­gence, 1935, édi­tions Allia, coll. La très petite col­lec­tion, 2011

Tout est venu à l’Europe et tout en est venu…

« Tout est venu à l’Europe et tout en est venu. Ou presque tout […]
Les autres par­ties du monde ont eu des civi­li­sa­tions admi­rables, des poètes du pre­mier ordre, des construc­teurs, et même des savants. Mais aucune par­tie du monde n’a pos­sé­dé cette sin­gu­lière pro­prié­té phy­sique : le plus intense pou­voir émis­sif uni au plus intense pou­voir absorbant.
Tout est venu de l’Europe et tout en est venu. Ou presque tout. […]
La petite région euro­péenne figure en tête de la clas­si­fi­ca­tion, depuis des siècles. Mal­gré sa faible éten­due, — et quoique la richesse du sol n’y soit pas extra­or­di­naire, — elle domine le tableau. Par quel miracle ? — Cer­tai­ne­ment le miracle doit rési­der dans la qua­li­té de sa popu­la­tion. Cette qua­li­té doit com­pen­ser le nombre moindre des hommes, le nombre moindre des milles car­rés, le nombre moindre des tonnes de mine­rai, qui sont assi­gnés à l’Europe. »

Paul Valé­ry
La crise de l’esprit, édi­tions NRF, 1919

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