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Thème

Citations sur la richesse

La distinction du possédant et du non-possédant…

« Il est cer­tain que chez la plu­part de nos contem­po­rains la dis­tinc­tion du pos­sé­dant et du non-pos­sé­dant finit par tenir lieu de toutes les autres. Le pos­sé­dant se voit lui-même comme un mou­ton guet­té par le loup. Mais aux yeux du pauvre diable, le mou­ton devient un requin affa­mé qui s’ap­prête à gober une ablette. La gueule san­glante qui s’ouvre à l’ho­ri­zon les met­tra d’ac­cord en les dévo­rant tous ensemble. »

Georges Ber­na­nos
Les grands cime­tières sous la lune, Librai­rie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977

Pour ma part, je loue donc aussi Agésilas…

« Pour ma part, je loue donc aus­si Agé­si­las d’avoir, pour gar­der l’agrément des Grecs, dédai­gné l’hospitalité du Roi. Et j’admire aus­si qu’il ait pen­sé que ce n’était pas, entre eux deux, celui qui avait le plus de richesses et gou­ver­nait le plus de monde qui devait s’enorgueillir le plus, mais celui qui était le meilleur com­man­dant aux meilleurs. »

Xéno­phon
Agé­si­las, trad. Michel Case­vitz, édi­tions Les Belles Lettres, 2008

Le fric qui efface paysages et pays est un phénomène bactérien…

« Le fric qui efface pay­sages et pays est un phé­no­mène bac­té­rien, cor­rup­teur et des­truc­teur. Aux biens natu­rels, au plai­sir de l’œuvre per­son­nelle, il sub­sti­tue ses fan­tasmes qui se suc­cèdent sur l’écran de télé qu’on offre au peuple en guise de vie. Les vraies richesses qui sont le fruit de la terre ou le don de l’homme, le fric si prompt à nous en pri­ver, est impuis­sant à nous les don­ner. Vrai­ment, où va le fric ? Ques­tion stu­pide : au fric. »

Ber­nard Charbonneau
Il court, il court le fric…, édi­tions Opales, 1996

L’économie médiévale se caractérise…

« L’économie médié­vale se carac­té­rise (…) par un esprit spé­ci­fique : le refus de valo­ri­ser la richesse pour elle-même, et la réti­cence à l’idée de pro­fit. (…) Le Moyen Âge per­pé­tue la vision, héri­tée des peuples indo-euro­péens, d’un ordre social orga­ni­sé autour de trois fonc­tions : une pre­mière fonc­tion sacer­do­tale (rela­tive au sacré), une deuxième fonc­tion guer­rière, et une troi­sième fonc­tion éco­no­mique”, rela­tive à la pro­duc­tion et à la fécon­di­té. (…) À cet ordon­nan­ce­ment fonc­tion­nel de la socié­té cor­res­pond une hié­rar­chie nette des valeurs : la richesse, asso­ciée à la troi­sième fonc­tion, est peu de chose à côté des valeurs sacrées et guer­rières, asso­ciées aux deux pre­mières fonc­tions. Ain­si, les figures tuté­laires du Moyen Âge sont le saint (pre­mière fonc­tion) et le che­va­lier (deuxième fonc­tion), non le riche. »

Guillaume Tra­vers
Éco­no­mie médié­vale et socié­té féo­dale. Un temps de renou­veau pour l’Eu­rope, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2020

Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on est un voyou…

« Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on est un voyou. Bien des riches sont de vrais truands qui confondent ce qu’ils ont avec ceux qu’ils sont. Le pauvre lui n’a que ce qu’il est. Sois tou­jours digne et pro­tège ton hon­neur : il est ta seule richesse. »

Erik L’Homme
Les Maîtres des bri­sants, tome 1, Chien-de-la-lune, édi­tions Gal­li­mard Jeu­nesse, coll. Hors-piste, 2004

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant…

« Nous autres, civi­li­sa­tions, nous savons main­te­nant que nous sommes mor­telles. Nous avions enten­du par­ler de mondes dis­pa­rus tout entiers, d’empires cou­lés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; des­cen­dus au fond inex­plo­rable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs aca­dé­mies et leurs sciences pures et appli­quées, avec leurs gram­maires, leurs dic­tion­naires, leurs clas­siques, leurs roman­tiques et leurs sym­bo­listes, leurs cri­tiques et les cri­tiques de leurs cri­tiques. Nous savions bien que toute la terre appa­rente est faite de cendres, que la cendre signi­fie quelque chose. Nous aper­ce­vions à tra­vers l’épaisseur de l’histoire, les fan­tômes d’immenses navires qui furent char­gés de richesse et d’esprit. »

Paul Valé­ry
La crise de l’esprit, édi­tions NRF, 1919

L’économie médiévale est un contre-modèle au capitalisme libéral…

« L’économie médié­vale est un contre-modèle au capi­ta­lisme libé­ral. Elle fonde ses ins­ti­tu­tions sur la terre plus que sur la richesse mobi­lière, les rap­ports entre les hommes sur des liens per­son­nels (vas­sa­li­té, ser­ments, etc.), non sur les méca­nismes imper­son­nels du mar­ché (concur­rence et libre-échange). Elle est for­te­ment ter­ri­to­ria­li­sée, loca­li­sée, et le com­merce loin­tain y est l’exception plu­tôt que la règle. Elle pense la divi­sion du tra­vail non comme l’aboutissement ex post d’un pro­ces­sus d’échanges libres, mais ex ante, de manière fonc­tion­nelle. Enfin, l’économie médié­vale pense les prix non comme résul­tant du libre jeu des inté­rêts indi­vi­duels (offre et demande), mais comme reflé­tant une forme de jus­tice dans les rela­tions inter­per­son­nelles (“juste prix”). »

Guillaume Tra­vers
Éco­no­mie médié­vale et socié­té féo­dale. Un temps de renou­veau pour l’Eu­rope, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2020

L’immense entreprise des croisades…

« L’im­mense entre­prise des croi­sades ne peut se com­prendre comme une entre­prise avant tout éco­no­mique : il s’a­git de mettre en branle une com­bi­nai­son de valeurs reli­gieuses et guer­rières. Bref, une grande par­tie de la richesse excé­den­taire n’est pas consom­mée, mais consu­mée en vue de fins supérieures. »

Guillaume Tra­vers
Éco­no­mie médié­vale et socié­té féo­dale. Un temps de renou­veau pour l’Eu­rope, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2020

Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas…

« Si votre quo­ti­dien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accu­sez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appe­ler à vous ses richesses. »

Rai­ner Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jun­gen Dich­ter), 1929, trad. Marc Buhot de Lau­nay, édi­tions Gal­li­mard, coll. Poé­sie, 1993

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