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Citations sur la richesse
La nature veille à ce que se maintienne une égale circulation de ses richesses…
« Avec une efficace merveilleuse et sur un rythme solennel, la nature veille à ce que se maintienne une égale circulation de ses richesses, à ce que ce qui sort de son sein y retourne ; et ce, nonobstant l’ingérence humaine. »
Ezra Pound
Le Travail et l’Usure, trad. Patrice de Nivard, éditions L’Âge d’Homme, coll. La Merveilleuse Collection, 1968
La distinction du possédant et du non-possédant…
« Il est certain que chez la plupart de nos contemporains la distinction du possédant et du non-possédant finit par tenir lieu de toutes les autres. Le possédant se voit lui-même comme un mouton guetté par le loup. Mais aux yeux du pauvre diable, le mouton devient un requin affamé qui s’apprête à gober une ablette. La gueule sanglante qui s’ouvre à l’horizon les mettra d’accord en les dévorant tous ensemble. »
Georges Bernanos
Les grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977
Pour ma part, je loue donc aussi Agésilas…
« Pour ma part, je loue donc aussi Agésilas d’avoir, pour garder l’agrément des Grecs, dédaigné l’hospitalité du Roi. Et j’admire aussi qu’il ait pensé que ce n’était pas, entre eux deux, celui qui avait le plus de richesses et gouvernait le plus de monde qui devait s’enorgueillir le plus, mais celui qui était le meilleur commandant aux meilleurs. »
Xénophon
Agésilas, trad. Michel Casevitz, éditions Les Belles Lettres, 2008
Le fric qui efface paysages et pays est un phénomène bactérien…
« Le fric qui efface paysages et pays est un phénomène bactérien, corrupteur et destructeur. Aux biens naturels, au plaisir de l’œuvre personnelle, il substitue ses fantasmes qui se succèdent sur l’écran de télé qu’on offre au peuple en guise de vie. Les vraies richesses qui sont le fruit de la terre ou le don de l’homme, le fric si prompt à nous en priver, est impuissant à nous les donner. Vraiment, où va le fric ? Question stupide : au fric. »
Bernard Charbonneau
Il court, il court le fric…, éditions Opales, 1996
L’économie médiévale se caractérise…
« L’économie médiévale se caractérise (…) par un esprit spécifique : le refus de valoriser la richesse pour elle-même, et la réticence à l’idée de profit. (…) Le Moyen Âge perpétue la vision, héritée des peuples indo-européens, d’un ordre social organisé autour de trois fonctions : une première fonction sacerdotale (relative au sacré), une deuxième fonction guerrière, et une troisième fonction “économique”, relative à la production et à la fécondité. (…) À cet ordonnancement fonctionnel de la société correspond une hiérarchie nette des valeurs : la richesse, associée à la troisième fonction, est peu de chose à côté des valeurs sacrées et guerrières, associées aux deux premières fonctions. Ainsi, les figures tutélaires du Moyen Âge sont le saint (première fonction) et le chevalier (deuxième fonction), non le riche. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on est un voyou…
« Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on est un voyou. Bien des riches sont de vrais truands qui confondent ce qu’ils ont avec ceux qu’ils sont. Le pauvre lui n’a que ce qu’il est. Sois toujours digne et protège ton honneur : il est ta seule richesse. »
Erik L’Homme
Les Maîtres des brisants, tome 1, Chien-de-la-lune, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Hors-piste, 2004
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant…
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. »
Paul Valéry
La crise de l’esprit, éditions NRF, 1919
L’économie médiévale est un contre-modèle au capitalisme libéral…
« L’économie médiévale est un contre-modèle au capitalisme libéral. Elle fonde ses institutions sur la terre plus que sur la richesse mobilière, les rapports entre les hommes sur des liens personnels (vassalité, serments, etc.), non sur les mécanismes impersonnels du marché (concurrence et libre-échange). Elle est fortement territorialisée, localisée, et le commerce lointain y est l’exception plutôt que la règle. Elle pense la division du travail non comme l’aboutissement ex post d’un processus d’échanges libres, mais ex ante, de manière fonctionnelle. Enfin, l’économie médiévale pense les prix non comme résultant du libre jeu des intérêts individuels (offre et demande), mais comme reflétant une forme de justice dans les relations interpersonnelles (“juste prix”). »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
L’immense entreprise des croisades…
« L’immense entreprise des croisades ne peut se comprendre comme une entreprise avant tout économique : il s’agit de mettre en branle une combinaison de valeurs religieuses et guerrières. Bref, une grande partie de la richesse excédentaire n’est pas consommée, mais consumée en vue de fins supérieures. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
On remarquait en lui le trait de la grandeur héréditaire…
« On remarquait en lui le trait de la grandeur héréditaire, et ce trait contraire aussi que la terre imprime sur tout héritage – car l’héritage est la richesse des morts. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas…
« Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »
Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jungen Dichter), 1929, trad. Marc Buhot de Launay, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1993
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