« Le Sang du Pauvre, c’est l’argent. »
Léon Bloy
Le Sang du pauvre, 1909, Essais et pamphlets, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 2017
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« Le Sang du Pauvre, c’est l’argent. »
Léon Bloy
Le Sang du pauvre, 1909, Essais et pamphlets, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 2017
« Tout homme, si pauvre qu’il soit, est attaché de tout son cœur à sa femme et à ses enfants, et il tient à sa maison et à sa ferme. Nous veillons à leur défense et dans la mesure du possible, nous y avons déjà veillé. »
Hermann Löns
Le Loup-Garou (Der Wehrwolf), 1910, trad. Jean-Paul Allard, éditions Art et Histoire d’Europe, coll. Action, 1988
« Il est certain que chez la plupart de nos contemporains la distinction du possédant et du non-possédant finit par tenir lieu de toutes les autres. Le possédant se voit lui-même comme un mouton guetté par le loup. Mais aux yeux du pauvre diable, le mouton devient un requin affamé qui s’apprête à gober une ablette. La gueule sanglante qui s’ouvre à l’horizon les mettra d’accord en les dévorant tous ensemble. »
Georges Bernanos
Les grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977
« Par ailleurs, et j’espère ici ne pas paraître absurde, j’ai très tôt été attristé par la pauvreté de mon propre pays bien aimé : il n’avait aucune histoire propre (étroitement liée à sa langue et à son sol), en tout cas pas de la nature que je recherchais et trouvais (comme ingrédient) dans les légendes d’autres contrées. Il y avait les grecques, les celtes, et les romanes, les germaniques, les scandinaves et les finnoises (qui m’ont fortement marqué), mais rien d’anglais… »
John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°131, édité par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005
« Dans un esprit progressiste, la pauvreté justifie la violence, par compensation. Quelque part, tous les pauvres ont un peu plus le droit que les autres d’agresser, de violer ou de tuer, parce qu’ils se vengent d’une injustice. »
Laurent Obertone
La France Orange mécanique, éditions Ring, coll. Documents, 2013
« Lorsqu’un jeune bourgeois “va au peuple”, il lui faut surmonter deux tentations : la première tient à ce qu’on peut appeler ses habitudes de caste : répugnance et dégoût devant le travail manuel, la saleté, la sueur, la pauvreté et, il faut bien le dire aussi, l’étroitesse petite-bourgeoise qui tient lieu de vertu aux meilleurs représentants de la classe ouvrière ; la seconde tentation, contraire à la première, n’est en réalité que le résultat du refoulement de celle-ci : elle se manifeste par un désir frénétique d’idéaliser l’homme aux mains sales, de le vénérer, de le considérer comme un oracle, et d’adopter à son égard une attitude masochiste, aussi sotte que malsaine. »
Pierre Gripari
La Scierie (préface), éditions L’Âge d’Homme, 1975
« Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on est un voyou. Bien des riches sont de vrais truands qui confondent ce qu’ils ont avec ceux qu’ils sont. Le pauvre lui n’a que ce qu’il est. Sois toujours digne et protège ton honneur : il est ta seule richesse. »
Erik L’Homme
Les Maîtres des brisants, tome 1, Chien-de-la-lune, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Hors-piste, 2004
« Je pense qu’on a toujours raison de se révolter et qu’on ne change rien en restant dans les clous. Qu’on devrait cogner, toujours, au lieu de se geler sur les trottoirs. Et pendre haut et court ceux qui sont cause même d’un peu. »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
« Tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l’amour tous les jours ; d’autres cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. Certains font l’amour avec des dizaines de femmes ; d’autres avec aucune. C’est ce qu’on appelle la “loi du marché”. »
Michel Houellebecq
Extension du domaine de la lutte, Éditions Maurice Nadeau, 1994
« Et s’ils étaient autres, ceux qui vivent dans la joie, le plaisir, la satisfaction, dans le dénuement de ces biens qui nous possèdent, si bien nommés “signes extérieurs de richesse” pour ne pas dire “signes intérieurs de pauvreté” ».
Hervé Juvin
La grande séparation, éditions Gallimard, 2013
« Nous avons connu, nous avons touché un monde, (enfants nous en avons participé), où un homme qui se bornait dans la pauvreté était au moins garanti dans la pauvreté. C’était une sorte de contrat sourd entre l’homme et le sort, et à ce contrat le sort n’avait jamais manqué avant l’inauguration des temps modernes. Il était entendu que celui qui faisait de la fantaisie, de l’arbitraire, que celui qui introduisait un jeu, que celui qui voulait s’évader de la pauvreté risquait tout. Puisqu’il introduisait le jeu, il pouvait perdre. Mais celui qui ne jouait pas ne pouvait pas perdre. Ils ne pouvaient pas soupçonner qu’un temps venait, et qu’il était déjà là, et c’est précisément le temps moderne, où celui qui ne jouerait pas perdrait tout le temps, et encore plus sûrement que celui qui joue. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »
Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jungen Dichter), 1929, trad. Marc Buhot de Launay, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1993