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Citations sur le risque
Si nous continuons à regarder sans rien faire…
« Si nous continuons à regarder sans rien faire, ciel et terre ne se rejoindront jamais. Pour que ciel et terre se rejoignent, il faut un acte pur, décisif. Afin d’accomplir une action aussi résolue, il faut risquer sa vie, sans du tout songer pour soi-même à gagner ou à perdre. Il faut se transformer en dragon, déchaîner l’ouragan et, déchirant les nuées sombres amoncelées, s’élever dans le ciel bleu azur. »
Yukio Mishima
Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004
S’afficher, c’est s’affirmer…
« S’afficher, c’est s’affirmer. Inversement, se cacher, c’est se renier – pire : se nier. Redevenons visibles, cherchons la lumière, quittons les catacombes, fuyons les arrière-salles. Nos vies ne sont pas menacées, la protection de leur intégrité physique ne nécessite pas une clandestinité qui conforterait le zèle prophylactique de notre adversaire. Notre passivité revient à lui conférer un pouvoir illimité de police. »
François Bousquet
Courage ! manuel de guérilla culturelle, La Nouvelle Librairie éditions, 2019
Quand plus personne ne risque rien…
« Quand plus personne ne risque rien, plus personne ne prend de risque. »
François Bousquet
Courage ! manuel de guérilla culturelle, La Nouvelle Librairie éditions, 2019
Pour le citoyen lambda…
« Pour le citoyen lambda de nos vieilles démocraties fatiguées, ce qui importe n’est pas de “décoller” (on n’en est plus là, la chose est entendue) mais de ne pas souffrir. Il n’a plus qu’une obsession, sa sécurité. L’aversion pour le risque est devenue sa principale caractéristique. »
Olivier Bardolle
Petit traité des vertus réactionnaires, L’Éditeur, 2010
Ne comprenez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidélité jusqu’à la mort…
« Ne comprenez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidélité jusqu’à la mort, voilà des exercices qui ont largement contribué à fonder la noblesse de l’homme ? Quand vous cherchez un modèle à proposer, vous le découvrez chez le pilote qui se sacrifie pour son courrier, chez le médecin qui succombe sur le front des épidémies, ou chez le méhariste qui, à la tête de son peloton maure, s’enfonce vers le dénuement et la solitude. Quelques-uns meurent chaque année. Si même leur sacrifice est en apparence inutile, croyez-vous qu’ils n’ont point servi ? Ils ont frappé la belle pâte vierge que nous sommes d’abord une belle image, ils ont ensemencé jusqu’à la conscience du petit enfant, bercé par des contes nés de leurs gestes. Rien ne se perd et le monastère clos de murs, lui-même, rayonne. »
Antoine de Saint-Exupéry
Un sens à la vie, 1938
Quiconque occupe un poste a pour devoir d’y demeurer ferme…
« C’est que le vrai principe, Athéniens, le voici. Quiconque occupe un poste, — qu’il l’ait choisi lui-même comme le plus honorable, ou qu’il y ait été placé par un chef, — a pour devoir d’y demeurer ferme, quel qu’en soit le risque, sans tenir compte ni de la mort possible, ni d’aucun danger, plutôt que de sacrifier l’honneur. »
Platon
Apologie de Socrate, 28d, IVe siècle av. notre ère
Il n’y a de pensée comme d’amour…
« Il n’y a de pensée comme d’amour que lorsqu’il y a risque. »
Michel Maffesoli
Il n’y a de pensée que lorsqu’il y a risque, L’Express, 15 août 2012
Nous avons connu…
« Nous avons connu, nous avons touché un monde, (enfants nous en avons participé), où un homme qui se bornait dans la pauvreté était au moins garanti dans la pauvreté. C’était une sorte de contrat sourd entre l’homme et le sort, et à ce contrat le sort n’avait jamais manqué avant l’inauguration des temps modernes. Il était entendu que celui qui faisait de la fantaisie, de l’arbitraire, que celui qui introduisait un jeu, que celui qui voulait s’évader de la pauvreté risquait tout. Puisqu’il introduisait le jeu, il pouvait perdre. Mais celui qui ne jouait pas ne pouvait pas perdre. Ils ne pouvaient pas soupçonner qu’un temps venait, et qu’il était déjà là, et c’est précisément le temps moderne, où celui qui ne jouerait pas perdrait tout le temps, et encore plus sûrement que celui qui joue. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir…
« La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir leur goût stupide du risque pour le risque ; elle peut permettre à des gens plus ou moins « entraînés » et inconscients de pratiquer une activité sportive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétrifiés par la « civilisation » des plaines de regarder à la jumelle des « panoramas » touristiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libération, de dépassement, d’accomplissement intérieur.
Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contemplation, s’y confondent.
L’action, c’est la responsabilité absolue, le fait de se sentir absolument seul, de ne pouvoir compter que sur sa force et son courage, joints à une maîtrise de soi lucide et chirurgicale.
La contemplation, c’est l’essence même de cette expérience héroïque : le regard devient circulaire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur titanique des sommets. »
Julius Evola
Méditations du haut des cimes (Meditazioni delle vette), 1974, trad. Bruno Cariou, Les éditions du Lore, 2012