« C’est ainsi que maints souvenirs de ma vie, en cette belle nuit tendre, reparurent devant moi, qui avait vécu si longtemps pauvre, vide, privé d’images. Maintenant, merveilleusement éclose au contact d’Eros, la source jaillissait riche et profonde, et par moments mon cœur s’arrêtait de battre de ravissement et de tristesse, en voyant combien était riche la galerie de tableaux de ma vie, combien remplie de constellations et d’astres éternels l’âme du pauvre loup des steppes. »
Hermann Hesse
Le loup des steppes (Der Steppenwolf), 1927, trad. Juliette Pary, éditions Le Livre de poche, 1991