« Le problème de la sagesse est justement de trouver la joie de vivre dans le monde tel qu’il est, et non dans un fantôme de monde conforme à nos désirs. »
Pierre Gripari
Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
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« Le problème de la sagesse est justement de trouver la joie de vivre dans le monde tel qu’il est, et non dans un fantôme de monde conforme à nos désirs. »
Pierre Gripari
Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
« Tu es, par nature, un clairvoyant, donc un pessimiste. Apprends maintenant à être un pessimiste gai, ou, ce qui est la même chose, un optimiste sans illusions. »
Pierre Gripari
Frère gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
« La science-fiction de la seconde moitié du XXe siècle vise à faire rêver le “monde libre” d’un avenir technologiquement radieux, au sortir de deux guerres mondiales. Il s’agit essentiellement d’une projection de la puissance des États-Unis. Et en Europe, elle accompagne l’optimisme des Trente Glorieuses. »
Michel Geoffroy
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023
« Le progressisme est (…) avant tout un récit : celui qui donne un sens à l’histoire et considère le passé comme une période de perdition, d’obscurantisme, et l’avenir comme l’annonce du paradis terrestre qu’il s’imagine pouvoir construire demain. Car demain, grâce à la science, l’homme égalera les dieux et réalisera ses rêves les plus fous. »
Michel Geoffroy
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023
« La vision projective d’une planète “multiculturelle” est un rêve de Disneyland, un errement irénique. L’avenir appartient aux peuples, pas aux tribus. Le XXIe siècle sera un siècle d’affrontement ethnique global, et les légions immigrées en Europe pourront fort bien être les “cinquièmes colonnes” d’un Sud agressif. »
Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, éditions L’Æncre, 1998 et 2011, éditions L’Æncre/La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2023
« Pourquoi une pensée “radicale” ? Parce qu’elle va jusqu’à la racine des choses, c’est-à-dire “jusqu’à l’os” : elle remet en cause la conception du monde substractale de cette civilisation, l’égalitarisme, parce que ce dernier, utopique et obstiné, est en train, du fait de ses contradictions internes, de mener l’humanité à la barbarie et à l’horreur écolo-économique. »
Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, éditions L’Æncre, 1998 et 2011, éditions L’Æncre/La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2023
« Les utopies éthico-politiques démontrent, par leur théâtre d’ombres, ou par l’allure parodique de leurs concrétisations, que la réalité est rebelle à l’éthique “pure” – cela fait partie des vérités de base. Un tel système idéal doit se garder une porte secrète par où le réel puisse entrer et sortir, ou bien se contenter d’un prestige de façade, voile rhétorique jeté sur des intérêts fort tangibles ; à moins que l’idéal ne ronge une réalité sociale qui lui est foncièrement étrangère. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« L’Amérique n’a jamais manqué de violence, ni d’événements, ni d’hommes, ni d’idées, mais tout ça ne fait pas une histoire. Octavio Paz a raison d’affirmer que l’Amérique s’est créée dans le dessein d’échapper à l’histoire, d’édifier une utopie à l’abri de l’histoire, qu’elle y a en partie réussi, et qu’elle persiste aujourd’hui dans ce dessein. L’histoire comme transcendance d’une raison sociale et politique, comme vision dialectique et conflictuelle des sociétés, ce concept-là n’est pas le leur – de même que la modernité, comme rupture originelle d’avec une certaine histoire justement, ne sera jamais le nôtre. »
Jean Baudrillard
Amérique, éditions Grasset, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988
« Le XXème siècle, nous le savons, est mort en 1989. Il aura duré soixante-dix ans. Il avait vu le jour entre 1914 et 1918, fils de l’horreur et de l’imposture. La “Grande Guerre”, cette catastrophe européenne, fut déclenchée et conduite par des barbons très convenables au nom des “valeurs éternelles” de la personne humaine, du droit, de la patrie et de la civilisation. Des tueries sans nom, la liquidation de générations entières de jeunes hommes, la naissance à l’Est de la plus féroce et de la plus absurde des tyrannies, la destruction d’équilibres séculaires irremplaçables, le charcutage inique des nations d’Europe centrale pour complaire aux utopies ou aux ambitions de visionnaires égarés, sans oublier l’enfantement, vingt ans plus tard, d’un nouvel holocauste pire encore, voilà de quoi avait accouché l’ère bourgeoise triomphante, héritière satisfaite de 1789. »
Dominique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédition Pierre-Guillaume de Roux, 2014
« Alors qu’est-ce que la déconstruction ? Pour le dire d’une phrase, c’est un geste iconoclaste de négation radicale, qui fomente la subversion de tout royaume, selon le mot de Derrida, de façon à ce qu’il n’y ait plus de foyer légitime ni du pouvoir ni du savoir. Pire : c’est le principe même de réalité qu’elle subvertit de fond en comble — ce qui fait d’elle une utopie au sens où elle ne reconnaît pas le réel — pour remplacer ce dernier par une expérience inédite d’ingénierie sociale. »
François Bousquet
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, éditions Pierre Guillaume de Roux, 2018
« Il est des temps de décadence, où s’efface la forme en laquelle notre vie profonde doit s’accomplir. Arrivés dans de telles époques, nous vacillons et trébuchons comme des êtres à qui manque l’équilibre. Nous tombons de la joie obscure à la douleur obscure, le sentiment d’un manque infini nous fait voir pleins d’attraits l’avenir et le passé. Nous vivons ainsi dans des temps écoulés ou dans des utopies lointaines, cependant que l’instant s’enfuit. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Les États-Unis tiennent le rôle d’un empire, mais ne sont pas un empire. Ils n’ont ni projet ni élite pour le mener à bien. Ils se sont constitués contre l’histoire, et leur seul but, c’est d’en finir dans le monde entier avec elle, c’est-à-dire la diversité des peuples et des héritages, la diversité aussi des formules politiques. […] Utopie qui emporte assez facilement l’adhésion superficielle de tous ceux qui ne réfléchissent pas à ce qu’elle représente, et en particulier au système de contraintes et de conformisme qui serait exigé. »
Thomas Molnar
Américanologie : Triomphe d’un modèle planétaire ?, L’Age d’Homme, coll. Mobiles, 1991