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Le livre
Le déclin du courage

Le déclin du courage

Auteur : Alexandre Sol­jé­nit­syne
Édi­teur : édi­tions Les Belles Lettres, coll. Le Goût des idées (21 octobre 2014, réédi­tion 2018)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : Le 8 juin 1978 Alexandre Sol­jé­nit­syne disait aux étu­diants de l’u­ni­ver­si­té de Harvard :
« Non, je ne peux pas recom­man­der votre socié­té comme idéal pour trans­for­ma­tion de la nôtre. (…) Nous avions pla­cé trop d’espoirs dans les trans­for­ma­tions poli­ti­co-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus pré­cieux : notre vie inté­rieure. À l’Est, c’est la foire du Par­ti qui la foule aux pieds, à l’Ouest la foire du Com­merce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde écla­té, c’est que les prin­ci­paux mor­ceaux en soient atteints d’une mala­die analogue. »

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Découvrez 19 citations extraites du livre

Le système occidental ne présente aucun attrait...

« Étant don­né la richesse de déve­lop­pe­ment spi­ri­tuel acquise dans la dou­leur par notre pays en ce siècle, le sys­tème occi­den­tal, dans son état actuel d’épuisement spi­ri­tuel, ne pré­sente aucun attrait. La simple énu­mé­ra­tion des par­ti­cu­la­ri­tés de votre exis­tence à laquelle je viens de me livrer plonge dans le plus extrême cha­grin. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2019

Je ne proposerai pas une alternative socialiste...

« Non, certes, armé de l’expérience du pays du socia­lisme réa­li­sé, de toute façon je ne pro­po­se­rai pas une alter­na­tive socia­liste. Que tout socia­lisme en géné­ral comme dans toutes ses nuances abou­tit à l’anéantissement uni­ver­sel de l’essence spi­ri­tuelle de l’homme et au nivel­le­ment de l’humanité dans la mort. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2019

L’Occident, qui ne possède pas de censure...

« L’Occident, qui ne pos­sède pas de cen­sure, opère pour­tant une sélec­tion poin­tilleuse en sépa­rant les idées à la mode de celles qui ne le sont pas – et bien que ces der­nières ne tombent sous le coup d’aucune inter­dic­tion, elles ne peuvent s’exprimer vrai­ment ni dans la presse pério­dique, ni par le livre, ni par l’enseignement universitaire. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2019

La presse ne retient que les formules à sensation...

« La presse est le lieu pri­vi­lé­gié où se mani­festent cette hâte et cette super­fi­cia­li­té qui sont la mala­die men­tale du XXe siècle. Aller au cœur des pro­blèmes lui est contre-indi­qué, cela n’est pas dans sa nature, elle ne retient que les for­mules à sen­sa­tion. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Le journaliste et son journal sont-ils vraiment responsables...

« Le jour­na­liste et son jour­nal sont-ils vrai­ment res­pon­sables devant leurs lec­teurs ou devant l’Histoire ? Quand il leur est arri­vé, en don­nant une infor­ma­tion fausse ou des conclu­sions erro­nées, d’induire en erreur l’opinion publique ou même de faire faire un faux pas à l’État tout entier – les a‑t-on jamais vus l’un ou l’autre battre publi­que­ment leur coulpe ? Non, bien sûr, car cela aurait nui à la vente. Dans une affaire pareille, l’État peut lais­ser des plumes – le jour­na­liste, lui, s’en tire tou­jours. Vous pou­vez parier qu’il va main­te­nant, avec un aplomb renou­ve­lé, écrire le contraire de ce qu’il affir­mait auparavant. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Le droit est trop froid et trop formel...

« Le droit est trop froid et trop for­mel pour exer­cer sur la socié­té une influence béné­fique. Lorsque toute la vie est péné­trée de rap­ports juri­diques, il se crée une atmo­sphère de médio­cri­té morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Il n’est pas bon pour un être vivant d’être habitué...

« Même la bio­lo­gie sait cela : il n’est pas bon pour un être vivant d’être habi­tué à un trop grand bien-être. Aujourd’hui, c’est dans la vie de la socié­té occi­den­tale que le bien-être a com­men­cé de sou­le­ver son masque funeste. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Ce tournant exigera de nous une flamme spirituelle...

« Le monde, aujourd’hui, est à la veille sinon de sa propre perte, du moins d’un tour­nant de l’Histoire qui ne le cède en rien en impor­tance au tour­nant du Moyen Âge sur la Renais­sance : ce tour­nant exi­ge­ra de nous une flamme spi­ri­tuelle, une mon­tée vers une nou­velle hau­teur de vues, vers un nou­veau mode de vie où ne sera plus livrée à la malé­dic­tion, comme au Moyen Âge, notre nature phy­sique, mais où ne sera pas non plus fou­lée aux pieds, comme dans l’ère moderne, notre nature spirituelle. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

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