Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations d'un auteur japonais

Citations d'un auteur japonais : découvrez 36 citations de Yukio Mishima, Jean-Pierre Melville

Isao aspira profondément et ferma les yeux…

« Isao aspi­ra pro­fon­dé­ment et fer­ma les yeux en se cares­sant dou­ce­ment l’estomac de la main gauche. Sai­sis­sant le cou­teau de la droite, il en appuya la pointe contre son corps et la gui­da vers le bon endroit du bout des doigts de l’autre main. Puis, d’un coup puis­sant du bras, il se plon­gea le cou­teau dans l’estomac.
À l’instant où la lame tran­chait dans les chairs, le disque écla­tant du soleil qui mon­tait explo­sa der­rière ses paupières. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Si nous continuons à regarder sans rien faire…

« Si nous conti­nuons à regar­der sans rien faire, ciel et terre ne se rejoin­dront jamais. Pour que ciel et terre se rejoignent, il faut un acte pur, déci­sif. Afin d’accomplir une action aus­si réso­lue, il faut ris­quer sa vie, sans du tout son­ger pour soi-même à gagner ou à perdre. Il faut se trans­for­mer en dra­gon, déchaî­ner l’ouragan et, déchi­rant les nuées sombres amon­ce­lées, s’élever dans le ciel bleu azur. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Plus ils se rapprochaient du faîte de la montagne sacrée…

« Plus ils se rap­pro­chaient du faîte de la mon­tagne sacrée et plus chaque arbris­seau, chaque arbre sem­blait pos­sé­der sa propre nature divine comme si, tout natu­rel­le­ment, il était lui-même deve­nu un dieu.
Lorsque, par exemple le vent attra­pait les extré­mi­tés des grands chênes, dis­per­sant leurs fleurs en nuée jaune pâle qui pla­nait ensuite à tra­vers la soli­tude fores­tière de la mon­tagne, Hon­da sen­tait en lui que ce tableau écla­tait d’esprit divin, comme une brusque décharge électrique. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Affronter une mort certaine…

« Qu’il nous soit don­né (…) d’affronter les périls afin de chas­ser toutes divi­ni­tés mau­vaises et tous esprits pervers.
Qu’il nous soit don­né, for­geant entre nous ami­tié pro­fonde, de nous entrai­der comme des cama­rades, en affron­tant les périls aux­quels est expo­sée la patrie.
Qu’il nous soit son­né, sans cher­cher le pou­voir, sans sou­ci de récom­pense per­son­nelle, d’affronter une mort cer­taine pour deve­nir les pre­mières pierres de la Restauration. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Une vaste tapisserie des Gobelins illustrant une scène de bataille…

« Une vaste tapis­se­rie des Gobe­lins illus­trant une scène de bataille pen­dait au mur. Un che­va­lier plan­tait sa lance dans la poi­trine d’un fan­tas­sin ployé en arrière par la force du coup. La tapis­se­rie s’était fanée avec le temps et le flot de sang qui s’épanouissait à la poi­trine de l’homme se tein­tait de la nuance rous­sâtre d’un vieux furo­shi­ki. Le sang et les fleurs se res­sem­blaient, pen­sa Isao, en ce que tous deux étaient prompts à sécher, prompts à chan­ger de sub­stance. C’était pour­quoi, pré­ci­sé­ment, le sang et les fleurs pou­vaient conti­nuer à vivre en revê­tant la sub­stance de la gloire. La gloire sous toutes ses formes était inévi­ta­ble­ment chose métallique. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Ces pillards de la nation qui méritaient l’assassinat…

« Comme dans une pieuse rêve­rie, Isao aper­ce­vait les visages de ces pillards de la nation qui méri­taient l’assassinat. Plus il était iso­lé, plus ses forces l’abandonnaient, et plus la réa­li­té bien en chair de leur opu­lence venait à l’oppresser. (…) L’épaisse réa­li­té de ces hommes qu’Isao voyait défi­ler, c’était là l’origine de toute la per­fi­die du monde. Quand il les aurait tués, quand sa lame imma­cu­lée tran­che­rait net dans cette chair gon­flée de graisse que rava­geait la pres­sion san­guine, alors seule­ment, pour la pre­mière fois, le monde pour­rait être remis d’aplomb. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

La pureté, une idée qui rappelait les fleurs…

« La pure­té, une idée qui rap­pe­lait les fleurs (…), c’était quelque chose qui les reliait direc­te­ment à l’idée du sang, à l’idée des sabres s’abattant sur les hommes d’iniquité, à l’idée de lames échar­pant l’épaule et fai­sant gicler le sang alen­tour. Et à l’idée du sep­pu­ku. Dès l’instant qu’un samou­raï tom­bait comme fleurs de ceri­sier”, son cadavre macu­lé de sang deve­nait aus­si­tôt comme d’odorantes fleurs de ceri­sier. L’idée de pure­té pou­vait donc se trans­for­mer en une chose contraire avec une promp­ti­tude arbi­traire. Aus­si, la pure­té était-elle étoffe de poé­sie. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Le pays divisé, aux barbares vendus…

« Juste avant le sou­lè­ve­ment, Tadao Saru­wa­ta­ri, âgé de seize ans, avait com­po­sé le poème sui­vant, écrit sur le ban­deau blanc qu’il allait por­ter le soir du com­bat :
Le pays divi­sé, aux bar­bares vendus,
Et le Trône sacré si près d’être perdu,
Ah ! Puis­sions-nous aux dieux du ciel et de la terre,
Témoi­gner à jamais de notre foi sin­cère. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Il y avait dans son application quelque chose de somptueux et de théâtral…

« Devant le grand miroir de la pièce à quatre nattes et demie elle se regar­da. Les taches de sang for­maient, sur la moi­tié infé­rieure de son kimo­no blanc, un des­sin har­di et violent. Lorsqu’elle s’assit devant le miroir elle sen­tit sur ses cuisses quelque chose de froid et d’humide ; c’était le sang de son mari. Elle fris­son­na. Puis elle prit à loi­sir le temps de s’apprêter. (…) Ce n’était plus se maquiller pour plaire à son mari. C’était se maquiller pour le monde qu’elle allait lais­ser der­rière elle ; il y avait dans son appli­ca­tion quelque chose de somp­tueux et de théâ­tral. Lorsqu’elle se leva, la natte devant le miroir était trem­pée de sang. Elle n’allait pas s’en soucier. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Se dresser pour combattre sans rien d’autre que le sabre…

« Se dres­ser pour com­battre sans rien d’autre que le sabre, accep­ter jusqu’au risque d’une défaite écla­tante – c’était là l’unique moyen qu’avaient de s’exprimer les aspi­ra­tions fer­ventes de chaque membre de la Socié­té. C’était l’essence même du vaillant esprit de Yamato. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?