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Citations sur le ciel

Décembre ! le mois noir ! les courtes journées…

« Décembre ! le mois noir ! les courtes jour­nées. De huit heures du matin à quatre heures du soir, le soleil n’est qu’une lueur de veilleuse, très pâle, très loin­taine, per­due dans un espace de brume. L’astre se devine plus qu’il ne se voit ; il refuse la cha­leur et presque la clar­té. Le globe ter­restre semble voguer à l’aventure, éga­ré dans un océan atmo­sphé­rique. On croi­rait, sous les ciels bas, oscil­ler sur une route incer­taine, tâton­ner tout au long des jour­nées sans soleil et des nuits sans étoiles. »

Gus­tave Geffroy
Images du jour et de la nuit, Édi­tions Ber­nard Gras­set, 1924, cité par Gérard Leroy dans Nos Racines. Fêtes et Tra­di­tions d’Europe au fil des sai­sons, Édi­tions Ver­si­Pel­lis, 2021

Mistral s’attache moins aux changements qu’aux permanences…

« Mis­tral s’attache moins aux chan­ge­ments qu’aux per­ma­nences, y com­pris celles du paga­nisme dans le chris­tia­nisme, la plus vaste d’entre elles étant celle de la nature, mani­fes­tée par le cycle indis­so­lu­ble­ment céleste et ter­restre, d’où son atten­tion aux signes enchan­tés : Mis­tral, écrit Maur­ras, n’isole aucun des prin­cipes du monde.” »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

À la base des castes, on ne trouve pas une fonction sociale, mais un principe cosmique et spirituel…

« Les cou­leurs des trois cieux – le blanc du ciel diurne (on a vu que c’est celui des nuages), le rouge du ciel auro­ral et cré­pus­cu­laire, le noir du ciel noc­turne, qui est aus­si celui de la terre, sym­bo­lisent les trois prin­cipes consti­tu­tifs de la socié­té et de l’individu. C’est pour­quoi la socié­té com­porte ini­tia­le­ment trois castes, que ce soit une socié­té du type ger­ma­nique, avec ses nobles, ses pay­sans libres et ses ser­vi­teurs, ou une socié­té du type indo-ira­nien, avec ses prêtres, ses nobles et ses pro­duc­teurs. La répar­ti­tion des fonc­tions dif­fère, mais la sym­bo­lique des cou­leurs concorde : dans les deux types de socié­té, la cou­leur de la caste supé­rieure est le blanc, la cou­leur de la caste inter­mé­diaire le rouge et la cou­leur de la caste infé­rieure le noir. À la base des castes, on ne trouve pas une fonc­tion sociale, mais un prin­cipe cos­mique et spi­ri­tuel. C’est pour­quoi il faut par­ler de castes” et non de classes”. Des trois cou­leurs dérivent aus­si les trois natures de l’être indi­vi­duel : en chaque indi­vi­du domine la nature qui cor­res­pond à sa caste. »

Jean Hau­dry
La reli­gion cos­mique des Indo-Euro­péens, Archè/Les Belles Lettres, 1987

Le chêne lui-même disait qu’une telle croissance…

« Le chêne lui-même disait qu’une telle crois­sance est seule à pou­voir fon­der ce qui dure et porte des fruits ; que croître signi­fie : s’ou­vrir à l’im­men­si­té du ciel, mais aus­si pous­ser des racines dans l’obs­cu­ri­té de la terre ; que tout ce qui est vrai et authen­tique n’ar­rive à matu­ri­té que si lhomme est dis­po­nible à l’ap­pel du ciel le plus haut, mais demeure en même temps sous la pro­tec­tion de la terre qui porte et produit. »

Mar­tin Heidegger
Hei­deg­ger : ques­tions III et IV, trad. André Préau, édi­tions Gal­li­mard, col­lec­tion Tel numé­ro 172, 1990

J’ai encore dans les narines l’odeur de la graisse qui fumait…

« J’ai encore dans les narines l’odeur de la graisse qui fumait sur le fusil-mitrailleur brû­lant. J’ai encore dans les oreilles le cris­se­ment de la neige sous les bro­de­quins ; le frois­se­ment des herbes sèches bat­tues par le vent sur les rives du Don. J’ai encore devant les yeux ce que je voyais au-des­sus de ma tête : la nuit, le car­ré étoi­lé de Cas­sio­pée, le jour, les poutres au pla­fond du bun­ker. Dès que j’y pense, j’éprouve la même ter­reur qu’en cette mati­née de jan­vier où la Katiu­cha se mit à nous cra­cher des­sus de ses soixante-deux canons. »

Mario Rigo­ni Stern
Le Ser­gent dans la neige (Il ser­gente nel­la neve), 1953, trad. Noël Calef, Edi­tions 1018, coll. Domaine étran­ger, 1995

Si nous continuons à regarder sans rien faire…

« Si nous conti­nuons à regar­der sans rien faire, ciel et terre ne se rejoin­dront jamais. Pour que ciel et terre se rejoignent, il faut un acte pur, déci­sif. Afin d’accomplir une action aus­si réso­lue, il faut ris­quer sa vie, sans du tout son­ger pour soi-même à gagner ou à perdre. Il faut se trans­for­mer en dra­gon, déchaî­ner l’ouragan et, déchi­rant les nuées sombres amon­ce­lées, s’élever dans le ciel bleu azur. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Leurs voix rauques s’entendent à travers la fusillade…

« Hur­rah ! Vorwärts !…”
Ils s’ex­citent en hur­lant, les sau­vages. Leurs voix rauques s’en­tendent à tra­vers la fusillade, déchi­que­tées par les déto­na­tions pres­sées, char­riées par le vent avec les rafales de pluie. Vent furieux, pluie for­ce­née ; il semble que la rage des com­bat­tants gagne le ciel. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

À cinq heures, le feu prend à l’église…

« À par­tir de trois heures, l’ar­tille­rie lourde alle­mande bom­barde Rem­ber­court. À cinq heures, le feu prend à l’é­glise. Le rouge de l’in­cen­die se fait plus ardent à mesure que les ténèbres aug­mentent. À la nuit noire, l’é­glise est un immense bra­sier. Les poutres de la char­pente des­sinent la toi­ture en traits de feu appuyés et en hachures incan­des­centes. Le clo­cher n’est plus qu’une braise énorme au cœur de laquelle on aper­çoit, toutes noires, les cloches mortes.
La char­pente ne s’ef­fondre pas d’un seul coup, mais par larges mor­ceaux. On voit les poutres s’in­flé­chir, céder peu à peu, res­ter sus­pen­dues quelques ins­tants au-des­sus de la four­naise, puis y dégrin­go­ler avec un bruit étouf­fé. Et chaque fois jaillit, très haut, une gerbe d’é­tin­celles claires dont le rou­geoie­ment, comme un écho, flotte long­temps sur le ciel sombre. Je suis res­té des heures les yeux atta­chés à cet incen­die, le cœur ser­ré, dou­lou­reux. Mes hommes, endor­mis sur la terre, jalon­naient de leurs corps inertes la ligne des tran­chées. Et je ne pou­vais me déci­der à m’é­tendre et à dor­mir, comme eux. »

Mau­rice Genevoix
Ceux de 14, 1949, édi­tions Flam­ma­rion, 2013

Mettre dans la bouche des malheureux des mots…

« Mettre dans la bouche des mal­heu­reux des mots qui appar­tiennent à la région moyenne des valeurs, tels que démo­cra­tie, droit ou per­sonne, c’est leur faire un pré­sent qui n’est sus­cep­tible de leur ame­ner aucun bien et qui leur fait inévi­ta­ble­ment beau­coup de mal.
Ces notions n’ont pas leur lieu dans le ciel, elles sont en sus­pens dans les airs, et pour cette rai­son même elles sont inca­pables de mordre la terre.
Seule la lumière qui tombe conti­nuel­le­ment du ciel four­nit à un arbre l’énergie qui enfonce pro­fon­dé­ment dans la terre les puis­santes racines. L’arbre est en véri­té enra­ci­né dans le ciel.
Seul ce qui vient du ciel est sus­cep­tible d’imprimer réel­le­ment une marque sur la terre. »

Simone Weil
La per­sonne et le sacré, 1943, édi­tions Gal­li­mard, coll. Espoir, 1957, R&N Édi­tions, 2016

La liberté n’est pas une affaire de mouvements libres…

« La liber­té n’est pas une affaire de mou­ve­ments libres, sinon les pois­sons dans l’eau, les oiseaux dans le ciel et les ser­pents sur terre le seraient. La liber­té c’est l’autonomie, l’art d’être à soi-même sa propre norme. Les Nor­mands d’antan avaient une magni­fique expres­sion. Ils invi­taient à être : Sire de soi”. Qui­conque n’est pas sire de soi, c’est-à-dire sei­gneur de lui-même, n’est pas libre. »

Michel Onfray
Com­ment la phi­lo­so­phie peut nous aider à tra­ver­ser cette épreuve, entre­tien au Figa­ro, par Alexandre Devec­chio, 28 mars 2020

Qu’est-ce qu’une montagne ?

Qu’est-ce qu’une mon­tagne, par exemple ? Celle-là, le Mont Blanc, la deuxième la plus haute du continent.
Une mon­tagne, nous dit la réponse bien connue, est une élé­va­tion natu­relle du ter­rain qui, engen­drée depuis les plis­se­ments her­cy­nien ou alpin… Suivent plein d’autres détails.
Une fois le détail conclu, sau­rons-nous ce qu’est une mon­tagne ? Sau­rons-nous ce qu’elle est, non pas com­ment elle s’est for­mée lors d’un choc tel­lu­rique d’il y a des mil­lions d’années ; non pas com­ment se déploie la sinueuse oro­gra­phie de ce Mont Blanc dont la masse de gra­nit appa­raît sou­dain, enve­lop­pée par le cou­chant aux doigts de rose, comme dirait l’autre, tan­dis que tu es en train de t’approcher, et sou­dain, après un tour­nant, la mon­tagne se plante devant toi, et sa masse te frappe, intime et loin­taine, nim­bée de lumière, de cette lumière d’or que tu es presque sur le point de goû­ter et de savourer.
Les sciences qui étu­dient la mon­tagne, par­vien­dront-elles jamais à rendre rai­son du mys­tère qui ful­gure à tra­vers la flèche de ses som­mets, au milieu de la majes­té de son ciel, de l’abîme de ses ravins, de la clar­té de ses sources ? Quelle science pour­ra nous expli­quer le mys­tère qui nous serre le cœur quand nous nous enfon­çons dans ses bos­quets et ses épaisseurs ? »

Javier Por­tel­la
Les esclaves heu­reux de la liber­té, édi­tions David Rein­harc, 2012

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