« Heureux ou malheureux, il suffit qu’on me craigne. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
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« Heureux ou malheureux, il suffit qu’on me craigne. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
« Il est certain que le seul amour de l’argent n’a jamais fait que des maniaques, des obsédés que la société connaît à peine, qui geignent et pourrissent dans les régions ténébreuses, ainsi que des champignons de Paris. »
Georges Bernanos
Les grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977
« Mettre dans la bouche des malheureux des mots qui appartiennent à la région moyenne des valeurs, tels que démocratie, droit ou personne, c’est leur faire un présent qui n’est susceptible de leur amener aucun bien et qui leur fait inévitablement beaucoup de mal.
Ces notions n’ont pas leur lieu dans le ciel, elles sont en suspens dans les airs, et pour cette raison même elles sont incapables de mordre la terre.
Seule la lumière qui tombe continuellement du ciel fournit à un arbre l’énergie qui enfonce profondément dans la terre les puissantes racines. L’arbre est en vérité enraciné dans le ciel.
Seul ce qui vient du ciel est susceptible d’imprimer réellement une marque sur la terre. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Parce que le malheur et la vérité ont besoin pour être entendus de la même attention, l’esprit de justice et l’esprit de vérité ne font qu’un. L’esprit de justice et de vérité n’est pas autre chose qu’une certaine espèce d’attention, qui est du pur amour. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Le malheur est par lui-même inarticulé. Les malheureux supplient silencieusement qu’on leur fournisse des mots pour s’exprimer. Il y a des époques où ils ne sont pas exaucés. Il y en a d’autres où on leur fournit des mots, mais mal choisis, car ceux qui les choisissent sont étrangers au malheur qu’ils interprètent. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Épicuriens et stoïciens avaient montré que tous les malheurs des hommes venaient d’une incapacité à “bien faire le présent”. Autrement dit, ils enseignaient à bien vivre dans l’immanence en cessant d’être hanté par les angoisses de l’au-delà. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
« “Si les dieux ont infligé la mort à tant d’hommes, c’est pour donner des chants aux gens de l’avenir”, L’Iliade (VIII, 579 – 580). “Donner des chants”, autrement dit des poèmes, cela signifie transcender le malheur en œuvre d’art et en beauté. Le malheur est ainsi renversé en son contraire. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
« Dans le spectacle moderne, le malheur des autres est un spectacle télévisé, nos jeux du cirque de la Rome décadente à nous, démocraties énervées par le vacarme organisé et le silence complice. La seule règle étant de renouveler le spectacle, de la Somalie au Rwanda, du Liban à la Bosnie. Le tapage ne conduit pas à agir hélas, mais à un autre tapage : condamner, déplorer, avertir solennellement, trop souvent sans conséquences. La parole n’entraîne que la parole. La langue coupe la tête, affirme le proverbe tatar. »
Jean-François Deniau
Mémoires de 7 vies. Les temps aventureux, Tome 1, éditions Plon, 1994
« Bourgogne n’était pas en reste dans l’affection au chef, mais autour d’une page, il livrait une autre clé : “Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid, il nous restait encore quelque chose qui nous soutenait : l’honneur et le courage.” L’honneur et le courage ! Comme ils résonnaient étrangement, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans ce monde que nous traversions pleins phares ? Nous fîmes une courte halte sur le bas-côté, il neigeait, la nuit semblait en larmes dans le faisceau des phares. Dieux, me disais-je, en pissant dans le noir, nous autres, pauvres garçons du XXIème siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alanguis dans la mangrove du confort, pouvions-nous comprendre ces spectres de 1812 ? »
Sylvain Tesson
Berezina, éditions Guérin, 2015, 978−2−35221−089−4, p. 103
« L’unique source de salut et de grandeur pour la France, c’est de reprendre contact avec son génie au fond de son malheur. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949
« C’est toujours dans l’histoire d’un grand malheur que se manifeste la beauté de la geste. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, 2002