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Auteur : Yves Christen
Éditeur : éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire (2023)
Présentation de l’éditeur : Biologiste et fondateur de l’éthologie, Konrad Lorenz a consacré sa vie à l’étude des poissons, des oies, des corneilles et de beaucoup d’autres animaux, sans jamais cesser pour autant de penser à l’homme en arrière-plan. Or, son regard sur la civilisation moderne était celui d’un homme inquiet, ce dont témoigne le titre de deux de ses ouvrages : Les Huit Péchés capitaux de notre civilisation et L’Homme en péril. Lorenz nous a quittés en 1989 mais, à l’évidence, ses préoccupations conservent toute leur actualité. À travers un examen attentif de l’œuvre de Lorenz et de ses apports à la connaissance scientifique, Yves Christen nous montre tout ce que nous avons à retenir d’un homme qui a passé sa vie dans l’amicale proximité des animaux. Il y a là de riches enseignements pour les hommes de notre siècle.
« En permettant l’établissement des hiérarchies, l’agressivité favorise la reconnaissance individuelle (pour respecter le chef, il faut d’abord le reconnaître) ; elle rend possible l’amitié, l’amour authentique et la fidélité. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« De puissants mécanismes inhibiteurs évitent que les combats ne dégénèrent en massacres. Lorenz déplore qu’ils fonctionnent moins bien chez l’homme que dans les autres espèces. Certes, ils existent bien, mais le développement des armes modernes ne leur permet pas d’agir efficacement. Quand l’on ne voit pas de près le visage de sa future victime, tuer devient plus facile : il suffit d’appuyer sur une détente. C’est encore plus vrai de nos jours, quand des techniciens dirigent, depuis leur pupitre, des engins de mort sur une cible à la manière d’un enfant jouant avec un Game Boy. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Nous vivons, nous animaux humains et non humains, dans un monde soumis aux lois de la physique et il est normal que nous y soyons génétiquement adaptés. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Dans les dernières décennies du XXe siècle, cette idée, comme celle, voisine, d’une origine génétique des comportements, singulièrement au sein de l’espèce humaine, a suscité une sorte de panique chez certains intellectuels, y compris parmi des biologistes de qualité. Des psychologues en vinrent à concevoir le nouveau-né comme une tabula rasa sur laquelle l’environnement dicterait ses consignes. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« L’important tient au fait que l’instinct correspond à un savoir inné. L’animal, même nouveau-né, sait des choses sans les avoir apprises. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Le comportement instinctif se caractérise par la stéréotypie. Propre à l’espèce, essentiel à la survie, il est inné, ce qui revient à dire qu’il dépend de circuits neuronaux rigidement déterminés. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« On reconnaît ici à la fois la difficulté des jeunes générations à affronter quelque désagrément que ce soit ou à supporter la moindre critique en même temps que la nécessité impérieuse de se procurer des modes de jouissance de plus en plus extrêmes grâce aux drogues ou au moyen d’une sexualité exacerbée mais jamais vraiment satisfaite. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Cet aveuglement total de l’âme pour tout ce qui est beau, que l’on voit se propager partout de nos jours, avec une telle rapidité, est une maladie mentale qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce qu’elle va de pair avec l’insensibilité envers ce qui est le plus répréhensible moralement. Terrible constat que celui de cette “maladie mentale” à la fois cause et conséquence du désastre collectif actuel. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« L’agressivité à l’encontre du congénère étranger s’accompagne du renforcement du lien avec les proches. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Lorenz mériterait de faire figure de précurseur de la sensibilité écologique, ce qu’aucun commentateur ne semble aujourd’hui désireux de proclamer. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Certains comportements observés dans la nature l’ont conduit à insister sur l’origine animale de pratiques qui semblaient proprement humaines, par exemple l’importance des rituels. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Évoquant Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, Lorenz redoutait l’avènement d’une société dans laquelle “tous les hommes seraient amenés, par un “conditionnement” approprié commençant au berceau à vouloir tout ce que les irréprochables doctrines du système prescrivent”. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023