« La morale de la survie a pris la place de l’héroïsme au sommet de l’échelle des qualités qu’on admire. »
Allan Bloom,
L’Âme désarmée, éditions Julliard, 1987
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« La morale de la survie a pris la place de l’héroïsme au sommet de l’échelle des qualités qu’on admire. »
Allan Bloom,
L’Âme désarmée, éditions Julliard, 1987
« (…) comme des millions de mes contemporains, je n’ai plus de boussole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un alibi de ceci ou de cela. Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? Comment voulez-vous que je me soumette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’admire le chaos si rien n’en sort ? Comment voulez-vous que j’admire soit la statuaire nazie et la peinture stalinienne, soit les déjections de l’art contemporain ? En fait, je serais très heureux qu’il existât une norme (afin de m’offrir – comme tout le monde — les plaisirs de la violer) mais sur quoi la bâtir ? Malraux a certainement dû dire, en cherchant bien, qu’une civilisation meurt lorsque meurent ses Dieux. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« L’objectif d’une religion et, par suite, d’une morale, n’est pas de rendre les hommes bons, mais vertueux. »
Valerio Benedetti
Nicolas Machiavel. Le patriote aux vertus romaines, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« La France a perdu ses mœurs. Non pas que les hommes de notre génération soient, en effet, pires que leurs pères… Quand je dis que la France a perdu ses mœurs, j’entends, qu’elle a cessé de croire à ses principes. Elle n’a plus ni intelligence ni conscience morale, elle a perdu jusqu’à la notion de mœurs. Nous sommes arrivés, de critique en critique, à cette triste conclusion : que le juste et l’injuste, dont nous pensions jadis avoir le discernement, sont termes de convention, vagues, indéterminables ; que tous ces mots : Droit, Devoir, Morale, Vertu, etc., dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à couvrir que de pures hypothèses, de vaines utopies, d’indémontrables préjugés ; qu’ainsi la pratique de la vie, dirigée par je ne sais quel respect humain, par des convenances, est au fond arbitraire. »
Pierre-Joseph Proudhon
Cité par Georges Sorel dans Réflexions sur la violence, 1908, coéditions Krisis/La Nouvelle Librairie, 2023
« Une société de plus en plus égoïste et sauvage, en voie de primitivisme, paradoxalement dissimulée et compensée par le discours de la « morale unique », angélique et pseudo-humaniste. Voilà ce qui se remarque de plus en plus, année après année, jusqu’au point de rupture. »
Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, éditions L’Æncre, 1998 et 2011, éditions L’Æncre/La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2023
« La pensée radicale intègre le risque et l’erreur, propres à tout ce qui est humain. Sa modestie, empreinte de doute cartésien, est le moteur de sa puissance de mise-en-mouvement des esprits. Pas de dogmes, mais de l’imagination au pouvoir. Avec un brin d’amoralisme, c’est-à-dire de tension créatrice vers une nouvelle morale. »
Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, éditions L’Æncre, 1998 et 2011, éditions L’Æncre/La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2023
« Avec Aristote, le droit devient affaire objective et autonome, non pas en dehors de la morale, mais à l’intérieur de celle-ci. »
Aristide Leucate
Aux temps de la justice. En quête des sources pures du droit, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Cet aveuglement total de l’âme pour tout ce qui est beau, que l’on voit se propager partout de nos jours, avec une telle rapidité, est une maladie mentale qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce qu’elle va de pair avec l’insensibilité envers ce qui est le plus répréhensible moralement. Terrible constat que celui de cette “maladie mentale” à la fois cause et conséquence du désastre collectif actuel. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« La famille a produit une morale intime élevée, propre à toute amplification, indispensable à la santé psychique au long de l’existence entière ; mais tout ce qui touche à la grandeur : l’État, la religion, les arts, les sciences, s’est édifié en dehors de sa sphère, même l’économie n’a pris ses véritables dimensions qu’une fois dégagée de ses liens. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appétit de servir » craint déjà de se rendre ridicule, alors qu’on vit dans un monde où la critique égratigne par principe le devoir de loyauté aux valeurs supra-subjectives. Quand on dit que le service des institutions est une « aliénation », on est certes dans le vrai, mais cette aliénation est la liberté même, la distance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est déposé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez longtemps aux manipulateurs d’opinion. On peut s’estimer tenu de respecter les opinions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que certains milieux bien identifiables légitiment le délitement des institutions, pour mieux convertir la société en un amas de particularismes. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« On sait qu’en tout temps le service d’une communauté organisée a possédé l’incomparable valeur d’une réponse effective au problème du sens, au-delà même du devoir. Se laisser consumer par les institutions ouvre à chacun une voie vers la dignité, et qui fait son devoir possède un motif que nul autre ne saurait battre en brèche. Il n’y a pas de « toute morale est renoncement, et rien d’autre », comme le pensait Oswald Spengler […], mais les institutions sont en droit de poser leurs exigences, car elles nous font tenir debout ; laissés à leur naturel, les hommes ne savent que se relativiser l’un l’autre à l’infini. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« C’est dans le cadre familial que doit se faire la véritable éducation. Maistre accorde une très grande importance au rôle pédagogique de la femme puisque c’est elle qui doit éduquer le jeune enfant en développant en lui le respect de la morale et de la religion. »
Marc Froidefont
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue mémoire, 2023