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Thème

Citations sur la morale

Je n’ai plus de boussole morale…

« (…) comme des mil­lions de mes contem­po­rains, je n’ai plus de bous­sole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un ali­bi de ceci ou de cela. Com­ment vou­lez-vous que je m’y retrouve ? Com­ment vou­lez-vous que je me sou­mette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’ad­mire le chaos si rien n’en sort ? Com­ment vou­lez-vous que j’ad­mire soit la sta­tuaire nazie et la pein­ture sta­li­nienne, soit les déjec­tions de l’art contem­po­rain ? En fait, je serais très heu­reux qu’il exis­tât une norme (afin de m’of­frir – comme tout le monde — les plai­sirs de la vio­ler) mais sur quoi la bâtir ? Mal­raux a cer­tai­ne­ment dû dire, en cher­chant bien, qu’une civi­li­sa­tion meurt lorsque meurent ses Dieux. »

Jean Cau
L’a­go­nie de la vieille, édi­tions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de com­bat, Les brû­lots n°15, 1970

L’objectif d’une religion…

« L’objectif d’une reli­gion et, par suite, d’une morale, n’est pas de rendre les hommes bons, mais vertueux. »

Vale­rio Benedetti
Nico­las Machia­vel. Le patriote aux ver­tus romaines, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

La France a perdu ses mœurs…

« La France a per­du ses mœurs. Non pas que les hommes de notre géné­ra­tion soient, en effet, pires que leurs pères… Quand je dis que la France a per­du ses mœurs, j’entends, qu’elle a ces­sé de croire à ses prin­cipes. Elle n’a plus ni intel­li­gence ni conscience morale, elle a per­du jusqu’à la notion de mœurs. Nous sommes arri­vés, de cri­tique en cri­tique, à cette triste conclu­sion : que le juste et l’injuste, dont nous pen­sions jadis avoir le dis­cer­ne­ment, sont termes de conven­tion, vagues, indé­ter­mi­nables ; que tous ces mots : Droit, Devoir, Morale, Ver­tu, etc., dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à cou­vrir que de pures hypo­thèses, de vaines uto­pies, d’indémontrables pré­ju­gés ; qu’ainsi la pra­tique de la vie, diri­gée par je ne sais quel res­pect humain, par des conve­nances, est au fond arbitraire. »

Pierre-Joseph Prou­dhon
Cité par Georges Sorel dans Réflexions sur la vio­lence, 1908, coédi­tions Krisis/La Nou­velle Librai­rie, 2023

Une société de plus en plus égoïste…

« Une socié­té de plus en plus égoïste et sau­vage, en voie de pri­mi­ti­visme, para­doxa­le­ment dis­si­mu­lée et com­pen­sée par le dis­cours de la « morale unique », angé­lique et pseu­do-huma­niste. Voi­là ce qui se remarque de plus en plus, année après année, jusqu’au point de rupture. »

Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Tech­no-science et retour aux valeurs ances­trales, édi­tions L’Æncre, 1998 et 2011, édi­tions L’Æncre/La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2023

Pas de dogmes, mais de l’imagination…

« La pen­sée radi­cale intègre le risque et l’erreur, propres à tout ce qui est humain. Sa modes­tie, empreinte de doute car­té­sien, est le moteur de sa puis­sance de mise­-en-mou­ve­ment des esprits. Pas de dogmes, mais de l’imagination au pou­voir. Avec un brin d’amoralisme, c’est-à-dire de ten­sion créa­trice vers une nou­velle morale. »

Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Tech­no-science et retour aux valeurs ances­trales, édi­tions L’Æncre, 1998 et 2011, édi­tions L’Æncre/La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2023

Cet aveuglement total de l’âme pour tout ce qui est beau…

« Cet aveu­gle­ment total de l’âme pour tout ce qui est beau, que l’on voit se pro­pa­ger par­tout de nos jours, avec une telle rapi­di­té, est une mala­die men­tale qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce qu’elle va de pair avec l’insensibilité envers ce qui est le plus répré­hen­sible mora­le­ment. Ter­rible constat que celui de cette mala­die men­tale” à la fois cause et consé­quence du désastre col­lec­tif actuel. »

Yves Chris­ten
Kon­rad Lorenz. Un bio­lo­giste au che­vet de la civi­li­sa­tion, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

La famille a produit une morale intime élevée…

« La famille a pro­duit une morale intime éle­vée, propre à toute ampli­fi­ca­tion, indis­pen­sable à la san­té psy­chique au long de l’existence entière ; mais tout ce qui touche à la gran­deur : l’État, la reli­gion, les arts, les sciences, s’est édi­fié en dehors de sa sphère, même l’économie n’a pris ses véri­tables dimen­sions qu’une fois déga­gée de ses liens. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Qui se risque à citer Goethe…

« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appé­tit de ser­vir » craint déjà de se rendre ridi­cule, alors qu’on vit dans un monde où la cri­tique égra­tigne par prin­cipe le devoir de loyau­té aux valeurs supra-sub­jec­tives. Quand on dit que le ser­vice des ins­ti­tu­tions est une « alié­na­tion », on est certes dans le vrai, mais cette alié­na­tion est la liber­té même, la dis­tance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est dépo­sé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez long­temps aux mani­pu­la­teurs d’opi­nion. On peut s’estimer tenu de res­pec­ter les opi­nions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que cer­tains milieux bien iden­ti­fiables légi­ti­ment le déli­te­ment des ins­ti­tu­tions, pour mieux conver­tir la socié­té en un amas de particularismes. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Les institutions sont en droit de poser leurs exigences, car elles nous font tenir debout…

« On sait qu’en tout temps le ser­vice d’une com­mu­nau­té orga­ni­sée a pos­sé­dé l’incomparable valeur d’une réponse effec­tive au pro­blème du sens, au-delà même du devoir. Se lais­ser consu­mer par les ins­ti­tu­tions ouvre à cha­cun une voie vers la digni­té, et qui fait son devoir pos­sède un motif que nul autre ne sau­rait battre en brèche. Il n’y a pas de « toute morale est renon­ce­ment, et rien d’autre », comme le pen­sait Oswald Spen­gler […], mais les ins­ti­tu­tions sont en droit de poser leurs exi­gences, car elles nous font tenir debout ; lais­sés à leur natu­rel, les hommes ne savent que se rela­ti­vi­ser l’un l’autre à l’infini. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

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