« Ce que j’appelle enfance, c’est ce qu’il reste de sauvagerie dans un homme. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
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« Ce que j’appelle enfance, c’est ce qu’il reste de sauvagerie dans un homme. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« “Un vrai joueur joue toujours au-dessus de ses moyens”, dit-on. Voilà le sel d’une vie : soyez quelque chose au-dessus de ce que vous êtes.
Et si l’éthique était une esthétique ? La morale, une allure ? »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« Faites la guerre ! Faites la guerre à vos lâchetés, à votre paresse, à votre inculture, à votre prétention, à votre malheur ! »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« Ce qui fait peur, dit le matador, c’est le bruit caverneux que fait le taureau lorsqu’il vide ses poumons à la fin de la charge. C’est un bruit rauque, énorme, profond. C’est un bruit de mort, c’est un bruit qui dit le désir énorme de tuer. C’est un bruit d’autre monde. »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
« Et je pose que la France est d’abord une identité. L’ôter, la pervertir, c’est, à la lettre, l’aliéner car les peuples qui ne savent plus qui ils sont deviennent fous et sont, dès lors, prêts à se ruer derrière l’homme ou dans le système qui leur redonnera, même dans le sang et le feu, cette identité. Celle-ci est forcément composite, s’agissant d’un pays comme la France qui s’est constitué au fil des siècles par une sorte de travail amoureux d’ébénisterie. Avec agrégats, ajouts, fusions, accords, emboîtages, soudures.… »
Jean Cau
Pourquoi la France, éditions de La Table Ronde, 1975
« Il y a encore cette sublime folie, dans ce monde : un homme qui, solennellement, offre à un autre homme, à une belle ou à une foule, la mort d’un taureau ! »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
« C’est lourd, une épée, ça pèse 3 kg. Et, grâce au ciel et à la beauté, des hommes s’en servent encore pour tuer des taureaux. »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
« (…) comme des millions de mes contemporains, je n’ai plus de boussole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un alibi de ceci ou de cela. Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? Comment voulez-vous que je me soumette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’admire le chaos si rien n’en sort ? Comment voulez-vous que j’admire soit la statuaire nazie et la peinture stalinienne, soit les déjections de l’art contemporain ? En fait, je serais très heureux qu’il existât une norme (afin de m’offrir – comme tout le monde — les plaisirs de la violer) mais sur quoi la bâtir ? Malraux a certainement dû dire, en cherchant bien, qu’une civilisation meurt lorsque meurent ses Dieux. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« Le judéo-christianisme est à bout de souffle et de course qui, depuis 2 000 ans, a fondé l’ordre, n’importe lequel et fût-ce sous d’étranges avatars. (Le messianisme marxiste fut l’un d’eux.) Mais cette annonce est si grave que nul n’ose la formuler catégoriquement. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« Le con, dans ma terminologie féodale, c’était celui qui se préparait à l’intégration sans être ravagé par la fureur. C’était la bête qui tend la croupe au fer rouge. C’était le morceau de sucre heureux de se fondre dans la mélasse sociale. C’était le gars à qui le père Toubib ou avocat passait le flambeau et qui, au lieu de l’écraser sous sa semelle et de l’éteindre, le recueillait comme un Graal. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
« La Démocratie, vide de sacré, est un athéisme absolu. Non pas une foi mais une confiance, ce qui faisait dire à Paul Valéry qu’on ne saurait être démocrate avec esprit. Il est vrai, puisque l’esprit est doute et ironie et ne s’aventure qu’à pas prudents et toujours prêts au retrait, sur les terrains de la confiance. On ne saurait être démocrate avec esprit ? On ne saurait l’être non plus lorsqu’on a dix-huit ans, âge où tout est élan. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970