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Auteur

Jean Cau

Jean Cau, né en 1925 et mort en 1993, est un écrivain, journaliste et polémiste français. Secrétaire de Jean-Paul Sartre de 1946 à 1957, il écrit dans Les Temps modernes, avant de devenir journaliste à L'Express, à France Observateur, au Figaro littéraire et à Paris Match. Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages, romans, essais, pamphlets et pièces de théâtre ainsi que de plusieurs scénarios de film. Il est récompensé du prix Goncourt pour son roman La Pitié de Dieu en 1961. Dans les années 1970, il se rapproche de la Nouvelle droite avec des articles polémiques, fustigeant la décadence de l'Europe ou exaltant le combat et les traditions européennes, qui paraîtront notamment dans Éléments. Il consacre également de nombreux textes à sa passion pour la tauromachie, qu'il considère comme un art et un héritage ancestral de rites et de jeux païens.

Découvrez 17 citations de Jean Cau

L’égalitarisme est arrivé au bout de son impossible pari…

« L’é­ga­li­ta­risme est arri­vé au bout de son impos­sible pari. À cet égard, Dada et le Sur­réa­lisme furent des annonces pro­phé­tiques. Il s’a­gis­sait de détruire l’ordre du dis­cours et de la pro­so­die ; les mots, jusque-là esclaves, pro­cla­maient leur indé­pen­dance. Tous égaux ! Dans un cha­peau ! Ou bien l’é­cri­ture dite auto­ma­tique”, c’est-à-dire l’ab­sence de contrôle, de freins et de direc­tion. Tous poètes ! »

Jean Cau
Les écu­ries de l’Occident. Trai­té de morale, édi­tions de La Table Ronde, 1973

Dès que l’État se voit contraint de prendre en charge tout l’ordre…

« Dès que l’É­tat se voit contraint de prendre en charge tout l’ordre, celui-ci devient évi­dem­ment tota­li­taire. Si père, prêtre, pro­fes­seur (etc.) sont démo­cra­ti­que­ment niés, l’É­tat doit les rem­pla­cer et c’est le Poli­cier-roi.
Temps des assas­sins du père ? Certes.
Alors, temps des Policiers ! »

Jean Cau
Les écu­ries de l’Occident. Trai­té de morale, édi­tions de La Table Ronde, 1973

Aimer la corrida…

« Je l’ai dit et répé­té : aimer la cor­ri­da, (plus pro­fon­dé­ment et jus­te­ment expri­mé, aimer les toros) c’est espé­rer, c’est croire à la Terre pro­mise, c’est pas­ser des après-midi à être l’or­pailleur qui, quand le soir tombe, n’a­per­çoit dans son tamis que quelques paillettes d’or. »

Jean Cau
Les Oreilles et la queue, 1961, édi­tions Gal­li­mard, coll. Hors série Connais­sance, 1990

Nous voulons qu’on nous donne des raisons de vivre !

« Nous vou­lons qu’on nous donne des rai­sons de vivre ! Pour­tant je vous corne qu’il n’y en a pas et que tout l’égarement du trou­peau est là, dans cet appel creux que le déma­gogue et le phi­lo­sophe incitent à pous­ser. Il y a des pas­sions de vivre. Il y a des pous­sées énormes et des volon­tés de vivre. Il y a un hon­neur à vivre. Il n’y a pas de rai­son. »

Jean Cau
La grande pros­ti­tuée, édi­tions de La Table Ronde, 1974

J’ai proposé, dans d’autres livres, une morale tragique…

« J’ai pro­po­sé, dans d’autres livres, une morale tra­gique. Une morale des som­mets d’où des­cendent, vers le champ des hommes, les maîtres et les héros. Si j’ai for­ti­fié mes lec­teurs, je n’ai pas per­du mon temps. Si je leur ai arra­ché les écailles des yeux, nous serons alors au moins quelques-uns à nous regar­der sans obs­cé­ni­té, dans la foule, et quelle que soit notre race – celle des héros admi­rables qui vont, ou celle de ceux qui, plus infirmes, les suivent, ou encore celle de ceux qui regardent pas­ser la colonne avec, dans les yeux, l’admiration qui révère – oui, quelle que soit notre race, nous sau­rons qu’elle est bonne. J’ai célé­bré le che­va­lier de Dürer qui va, accom­pa­gné de la Mort et guet­té par le Diable. Der­rière lui, je vois des sou­dards qui le suivent et aux­quels il trace la route, dans la sombre forêt. Sur son pas­sage, les pay­sans saluent et se taisent. Che­va­lier et sou­dards vont vers un loin­tain où il y a la guerre. Ils ne demandent rien. Ils vont mou­rir pour toi, pay­san, pour ta forêt, tes cochons noirs, tes trois poules étiques, ta masure de chaume et tes enfants qui reniflent. Regarde-les pas­ser. Si tu les salues et si tu ne vas pas, cou­rant par tra­verses et rac­cour­cis, pré­ve­nir l’ennemi qui les attend, tu es digne d’eux. Cette digni­té, c’est tout ce qu’on te demande. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Les dieux – entendez les passions qui nous donneront…

« Les dieux – enten­dez les pas­sions qui nous don­ne­ront la force non rai­son­née de vivre – ne vien­dront que si nous les méri­tons. Dans l’état sinistre où nous sommes, je ne peux que me deman­der – et ne vous deman­der, à vous, petit nombre – qu’une dis­po­si­tion à les accueillir. Ne pas suc­com­ber, ne pas rompre. Ne pas plier les genoux. Ne pas accep­ter la défaite qui en nous s’installe. Récu­ser la lai­deur qui nous lèche, en vue de jouis­sances immondes, de sa langue tiède. Dire non pour sau­ver l’éclat de notre oui. Notre cou­rage, pour l’heure, est seul en cette forêt. Que faire ? Défri­cher. Tra­cer un sen­tier et, là-bas, au loin, qui vers nous s’avancera ? Je ne le sais pas. Per­sonne en tout cas si nous ne nous effor­çons pas d’ouvrir la voie. Quelqu’un peut-être, si nous avons bat­tu le sen­tier et si nous sommes quelques-uns à tou­jours le gar­der ouvert, afin que les jungles tou­jours recom­men­cées ne l’engloutissent. Et si nous sommes tou­jours obli­gés de tailler et d’élaguer, qu’importe ! »

Jean Cau
La grande pros­ti­tuée, édi­tions de La Table Ronde, 1974

L’héroïsme : cette sauvage création de soi par soi…

« L’héroïsme : cette sau­vage créa­tion de soi par soi et de l’homme par l’homme. Et les femmes exclues de cette ter­rible fête, sou­dain sté­riles lorsque les hommes n’ont plus besoin d’un ventre femelle pour enfan­ter des dieux. L’héroïsme : ce chant égoïste qui éclate. Me voi­ci ! Unique ! Écar­tez-vous ! Je n’ai plus de mère ou d’amante ; je n’ai plus de pas­sé ; je vais me mettre au monde. « Tu vas mou­rir ! » Oui, mais je serais né et j’aurais connu l’enivrement fou lorsque, dans mon corps et dans mon âme, j’ai éprou­vé la nais­sance véhé­mente d’un dieu. « Il ne se connaît plus ! » C’est vrai puis­qu’il s’invente. »

Jean Cau
Le Che­va­lier, la mort et le diable, édi­tions de La Table ronde, 1977

Il y a toujours une route. Les autres sont sur la plage…

« Il y a tou­jours une route. Les autres sont sur la plage ou la place, à la foire ou au mee­ting, au ciné­ma ou… Écarte-toi. Prends ce sen­tier que per­sonne n’emprunte. Je vais me perdre !” Te perdre où ? Par rap­port à quelle borne ? Arrête de dire des sot­tises. Dès que tu seras enga­gé sur cette voie, c’est toi qui es la flèche et la direc­tion. Tu ne suis pas l’exemple. Tu es l’exemple. »

Jean Cau
Le Che­va­lier, la mort et le diable, édi­tions de La Table ronde, 1977

La guerre tuait les jeunes gens. Certes…

« La guerre tuait les jeunes gens. Certes. La paix conti­nuée tue et vide la jeu­nesse. Et puis la guerre désigne l’Autre. L’ennemi. Je ne suis un indi­vi­du que si l’autre existe et mon être s’exaspère d’autant plus fort et d’autant plus haut que cet autre à moi s’oppose et se refuse. L’ennemi m’est néces­saire : il me tient dans mes défi­ni­tions, m’oblige à me vou­loir, me force à des­si­ner le trait qui me cerne et à l’intérieur duquel vit, d’une vraie vie, ma différence. »

Jean Cau
La grande pros­ti­tuée, édi­tions de La Table Ronde, 1974

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