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Jean Cau
Découvrez 28 citations de Jean Cau
Il y a encore cette sublime folie, dans ce monde…
« Il y a encore cette sublime folie, dans ce monde : un homme qui, solennellement, offre à un autre homme, à une belle ou à une foule, la mort d’un taureau ! »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
C’est lourd, une épée…
« C’est lourd, une épée, ça pèse 3 kg. Et, grâce au ciel et à la beauté, des hommes s’en servent encore pour tuer des taureaux. »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
Je n’ai plus de boussole morale…
« (…) comme des millions de mes contemporains, je n’ai plus de boussole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un alibi de ceci ou de cela. Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? Comment voulez-vous que je me soumette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’admire le chaos si rien n’en sort ? Comment voulez-vous que j’admire soit la statuaire nazie et la peinture stalinienne, soit les déjections de l’art contemporain ? En fait, je serais très heureux qu’il existât une norme (afin de m’offrir – comme tout le monde — les plaisirs de la violer) mais sur quoi la bâtir ? Malraux a certainement dû dire, en cherchant bien, qu’une civilisation meurt lorsque meurent ses Dieux. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Le judéo-christianisme est à bout de souffle…
« Le judéo-christianisme est à bout de souffle et de course qui, depuis 2 000 ans, a fondé l’ordre, n’importe lequel et fût-ce sous d’étranges avatars. (Le messianisme marxiste fut l’un d’eux.) Mais cette annonce est si grave que nul n’ose la formuler catégoriquement. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Le con, c’était la bête qui tend la croupe au fer rouge…
« Le con, dans ma terminologie féodale, c’était celui qui se préparait à l’intégration sans être ravagé par la fureur. C’était la bête qui tend la croupe au fer rouge. C’était le morceau de sucre heureux de se fondre dans la mélasse sociale. C’était le gars à qui le père Toubib ou avocat passait le flambeau et qui, au lieu de l’écraser sous sa semelle et de l’éteindre, le recueillait comme un Graal. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
La Démocratie, vide de sacré, est un athéisme absolu…
« La Démocratie, vide de sacré, est un athéisme absolu. Non pas une foi mais une confiance, ce qui faisait dire à Paul Valéry qu’on ne saurait être démocrate avec esprit. Il est vrai, puisque l’esprit est doute et ironie et ne s’aventure qu’à pas prudents et toujours prêts au retrait, sur les terrains de la confiance. On ne saurait être démocrate avec esprit ? On ne saurait l’être non plus lorsqu’on a dix-huit ans, âge où tout est élan. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
La liquidation radicale de l’art…
« Le signe des temps qui s’avancent c’est celui-ci qui nous brûle les yeux : la liquidation radicale de l’art. Elle s’opère a vue. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Les avant-gardes ne sont en « avant »…
« Les avant-gardes ne sont en “avant” que parce qu’elles roulent plus vite que la masse sur la pente du gouffre… »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Qu’est-ce qu’une éducation ?
« Mais qu’est-ce qu’une éducation ?
Ceci : donner à un enfant soit la maîtrise, soit l’explication de son caractère soit les deux — au fur et à mesure que celui-ci évolue et s’ouvre au monde. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
Le fleuve occidental roule ses eaux de fange qui charrient des idéologies…
« Le fleuve occidental — fleuve de Babylone — roule ses eaux de fange qui charrient des idéologies, des chiens crevés, des religions, des figures de proue laquées de vase verte et des pères étranglés. Sur la rive, il n’y a personne. Si : des garçons et des filles qui se “chargent”, des couples qui forniquent avec un microphone autour du cou, des sociologues barbus et des psychiatres glabres. Ils méditent un doigt sur la tempe ; ou ricanent. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970
L’égalitarisme est arrivé au bout de son impossible pari…
« L’égalitarisme est arrivé au bout de son impossible pari. À cet égard, Dada et le Surréalisme furent des annonces prophétiques. Il s’agissait de détruire l’ordre du discours et de la prosodie ; les mots, jusque-là esclaves, proclamaient leur indépendance. Tous égaux ! Dans un chapeau ! Ou bien l’écriture dite “automatique”, c’est-à-dire l’absence de contrôle, de freins et de direction. Tous poètes ! »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973
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