« J’aurai passé mon temps à me dresser et à me redresser. À essayer, contre tout ce qui incline, à me tenir droit. »
Jean Cau
Lettre à Alain de Benoist, cité par celui-ci dans Ce que penser veut dire, Éditions du Rocher, 2017
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« J’aurai passé mon temps à me dresser et à me redresser. À essayer, contre tout ce qui incline, à me tenir droit. »
Jean Cau
Lettre à Alain de Benoist, cité par celui-ci dans Ce que penser veut dire, Éditions du Rocher, 2017
« Ce qui vaut, ce n’est pas la vie mais ce qu’on fait d’elle. »
Jean Cau
Le temps des esclaves, Série Les Brûlots (n° 19), éditions de La Table Ronde, coll. La Table Ronde de « Combat », 1971
« Du Sinaï yankee roulent jusqu’à nos pieds les tables de la loi démocratique et, échine ployée, nous les ramassons pieusement sans nous demander ce qu’est, au fait, la démocratie américaine. Ce qu’elle est ? Maladie. Mais maladie supportée par un corps colossal, déployée dans un espace qui n’est pas le nôtre, encore douée de confiance en sa jeunesse historique et en son messianisme puritain. Oui, le système malade jouit encore en Amérique d’une confiance toute naïve qui n’est plus la nôtre. Nos démocraties, en Europe, ont fréquenté l’histoire et par elle ont été rudoyées alors que les États-Unis croient toujours, en leurs profondeurs, que la démocratie est leur être même. Ils ne se conçoivent pas n’étant-pas-démocrates alors que nous savons qu’il ne s’agit là que d’une forme politique et non la substance même de notre être. Nous avons connu d’autres régimes politiques (les États-Unis jamais) et nous savons aussi, après tout, que nous pouvons nous en passer. Mieux encore : nous n’avons pas tout à fait oublié que notre plus haute gloire ne furent pas nécessairement liées à la forme démocratique de nos gouvernements. Et toujours mieux : nous avons trop vu, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, les démocraties amener le désastre et être incapables d’y faire face. Et les Français, par exemple, n’ont pas encore expulsé de leur mémoire la couleur honteuse des jours de 40. […] En somme, la fille a dévoyé la mère : l’Amérique démocrate pourrit la démocratie d’Europe. Pour cela, je dis que la démocratie libérale n’est pas le bon rempart contre le colonialisme américain. »
Jean Cau
Pourquoi la France, éditions de La Table Ronde, 1975
« On nous corne : « Il faut s’ouvrir aux influences étrangères ». Il se trouve que ce slogan n’est pas innocent parce qu’il est désormais la devise d’un cosmopolitisme dont l’arbre est aux États-Unis et dont les branches, d’où tombent des fruits pourris, s’étendent sur tout l’Occident et vont même projetant leur ombre sur un plus vaste espace. Il se trouve qu’il s’agit moins d’ouvertures que d’abandons et plus d’engorgements indigestes que d’assimilations fortifiantes. Notre mode de vie est insidieusement pénétré, miné, rongé par l’influence américaine. Et la France va vers sa perte d’âme. »
Jean Cau
Pourquoi la France, éditions de La Table Ronde, 1975
« Aristocrates et paysans acceptaient que leurs fils allassent à la mort. Le bourgeois, lui, “planque” ses enfants car le courage ou l’obéissance héroïque ne sont pas son lot. Pour l’aristocrate : “Si mon fils est un lâche, mon nom est souillé”. Et pour le paysan : “Si je ne défends pas ma terre, l’ennemi l’annexera”. Pour le bourgeois : “Si mon fils est tué, qui héritera de mon or et qui prendra la succession de mon commerce ?” »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973