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Les Anglais, disait-il, ne combattaient que pour l’honneur et pour la gloire…

« Per­sonne, je demande par­don au lec­teur d’employer une expres­sion un peu vul­gaire et qui com­men­çait alors à prendre une grande vogue, per­sonne ne bla­guait mieux que lui. Son esprit vif, actif et plein d’à‑propos, ne lui fai­sait jamais défaut pour l’attaque ou pour la riposte. Je me rap­pelle même à ce sujet une réponse qu’il adres­sa à un capi­taine anglais.
Ce der­nier pré­ten­dait que les Fran­çais, ce qui au reste était assez vrai pour Sur­couf, ne se bat­taient jamais que pour de l’argent, tan­dis que les Anglais, disait-il, ne com­bat­taient que pour l’honneur et pour la gloire !
 — Eh bien ! qu’est-ce que cela prouve, lui répon­dit le Malouin, sinon une chose, que nous com­bat­tons cha­cun pour acqué­rir ce qui nous manque ? »

Ambroise Louis Garneray
Voyages, aven­tures et com­bats, Alphonse Lebègue, Impri­meur-édi­teur, 1851

La volonté est un fauve…

« L’esprit oublie vite les souf­frances du corps. C’est le res­sort de la vie : effa­cer et recom­men­cer. La volon­té est un fauve. Elle réclame sa part de viande : on rêve à un nou­veau départ, aus­si­tôt goû­té le repos. Quand l’expé­rience com­mence à vous dis­sua­der de repar­tir, c’est que vous avez vieilli. »

Syl­vain Tesson
Blanc, édi­tions Gal­li­mard, 2022

L’esprit est content avec des phrases…

« L’esprit est content avec des phrases, le corps c’est pas pareil, il est plus dif­fi­cile lui, il lui faut des muscles. C’est quelque chose de tou­jours vrai un corps, c’est pour cela que c’est presque tou­jours triste et dégoû­tant à regarder. »

Louis-Fer­di­nand Céline
Voyage au bout de la nuit (1932), édi­tions Gal­li­mard, coll. « Folio », 1972

On peut se réjouir de voir les bourses plonger…

« [Avec le coro­na­vi­rus] On peut se réjouir de voir les bourses plon­ger, l’économie per­tur­bée, les rela­tions humaines remises en ques­tion, la nou­ga­tine du vivre-ensemble’ mena­cée, le monde de la culture’ et le tou­risme exsangues, le sec­teur de l’’événementiel’ réduit à son insi­gni­fiance : tout ce qui nuit au Nou­vel Ordre mon­dial est béné­fique pour l’esprit. »

Richard Millet
Éloge du coro­na­vi­rus, in Paris bas-ventre, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2021

De là cette chaleur et cette bousculade vers la culture…

« De là cette cha­leur et cette bous­cu­lade vers la culture, ce zèle pour une réforme phi­lo­so­phique de l’éducation et de l’ensemble des formes sociales et poli­tiques de l’humanité, qui font de l’époque de l’Aufklä­rung si sou­vent dépré­ciée une époque si digne d’être hono­rée. Un témoi­gnage impé­ris­sable de cet esprit, nous le pos­sé­dons dans l’hymne magni­fique « À la joie » que l’on doit à Schil­ler et à Bee­tho­ven. Nous ne pou­vons plus entendre cet hymne aujourd’hui qu’avec dou­leur. On ne peut ima­gi­ner contraste plus grand que celui de la situa­tion de ce temps avec notre situa­tion présente. »

Edmund Hus­serl
La crise des sciences euro­péennes et la phé­no­mé­no­lo­gie trans­cen­dan­tale (Die kri­sis der euro­pai­schen wis­sen­schaf­ten und die trans­zen­den­tale phae­no­me­no­lo­gie), 1954, trad. Gérard Gra­nel, édi­tions Gal­li­mard, coll. Tel, 1989

Il faut faire ses preuves devant soi-même…

« Il faut faire ses preuves devant soi-même, pour démon­trer que l’on est né pour l’indépendance et le com­man­de­ment, il faut les faire au bon moment. »

Frie­drich Nietzsche
Par delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’avenir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Hen­ri Albert, Mer­cure de France, 1913

Le simple jeu de l’imagination, cette faculté que nous avons de créer…

« Le simple jeu de l’i­ma­gi­na­tion, cette facul­té que nous avons de créer, par des mots, un monde irréel, et de l’im­po­ser, ne serait-ce que fugi­ti­ve­ment, à l’es­prit d’au­trui, c’est une sorte de sport, aus­si satis­fai­sant, à sa manière, que celui qui consiste à feindre une petite guerre entre deux équipes dont cha­cune s’ef­force de reje­ter, dans le camp adverse, un bal­lon ovale ou un bal­lon rond. »

Pierre Gri­pa­ri
Cri­tique et auto­cri­tique, édi­tions L’Âge d’Homme, 1981

Ils avançaient sans parler, tendus par l’effort…

« Ils avan­çaient sans par­ler, ten­dus par l’ef­fort, avares de leur souffle. Le silence presque solide qui les entou­rait les écra­sait comme l’eau écrase le plon­geur dans l’o­céan. Le sen­ti­ment de l’in­fi­ni, la conscience d’af­fron­ter une force supé­rieure pesaient sur eux de tout leur poids. Telle une grappe pié­ti­née qui exprime son suc, leur esprit se déta­chait peu à peu des fausses valeurs, des idoles de plâtre, des suf­fi­sances mes­quines, et ils se per­ce­vaient tels qu’ils étaient réel­le­ment, avec leurs étroites limites, leur insi­gni­fiance, leur sagesse d’in­sectes, lut­tant de toutes leurs faibles forces pour ne pas être empor­tés comme des fétus de paille par la puis­sance aveugle des élé­ments. »

Jack Lon­don
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Phi­lippe Saba­thé, édi­tions Gal­li­mard Jeu­nesse, coll. Folio Junior, 1997

Les Français courageux et fidèles…

« Les Fran­çais cou­ra­geux et fidèles à l’image de l’idée qu’ils ont de leur pays – celui du bap­tême de Clo­vis, celui de la jus­tice de Saint-Louis, celui des quinze siècles de gloire et d’honneur – […] doivent retrou­ver l’esprit de Bou­vines. Si l’oriflamme de saint Denis n’est plus éle­vée pour pré­cé­der les com­bat­tants, son esprit doit être là. Vivant. »

Louis Alphonse de Bourbon
« Les Fran­çais doivent retrou­ver l’esprit de Bou­vines », Valeurs Actuelles, 12 avril 2020

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