« Voyager, ce n’est pas choisir les ordres, c’est faire entrer l’ordre en soi. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.
« Voyager, ce n’est pas choisir les ordres, c’est faire entrer l’ordre en soi. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Je vous enseigne le Surhomme. L’homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu’avez-vous fait pour le surmonter ? Tous les êtres jusqu’à présent ont créé quelque chose au-dessus d’eux, et vous voulez être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l’homme ? Qu’est le singe pour l’homme ? Une dérision ou une honte douloureuse. Et c’est ce que doit être l’homme pour le surhomme : une dérision ou une honte douloureuse. »
Friedrich Nietzsche
Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Bianquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Les mêmes esprits qui s’étaient estimés assez forts pour trancher les liens de l’antique religion des ancêtres étaient à ce point asservis par le sortilège d’idoles barbares. L’image qu’ils offraient d’eux-mêmes dans leur aveuglement était plus répugnante que l’ivresse que l’on voit dans le plein jour. Alors qu’ils pensaient prendre leur vol et s’en faisaient gloire, ils se vautraient dans la poussière. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Un être qui cesse de réfléchir est en danger de perdre toutes ses facultés et ses qualités spécifiquement humaines. »
Konrad Lorenz
Les huit péchés capitaux de notre civilisation (Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit), 1973, éditions Flammarion, 1992
« J’avais oublié combien le vélo aliénait l’esprit. À bicyclette, toute l’énergie spirituelle est consacrée à maintenir la tension physique. Et ce qu’on gagne en vitesse est à mettre au débit de la production intellectuelle. Le corps travaille, le cerveau dort. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004
« L’humanité sur cette terre se trouve dans une situation dangereuse. Pourquoi ? Est-ce pour la seule raison qu’une troisième guerre mondiale peut éclater brusquement et qu’elle entraînerait la destruction complète de l’humanité et la ruine de la terre ? Non pas. Un danger beaucoup plus grand menace les débuts de l’âge atomique – et précisément au cas où le risque d’une troisième guerre mondiale pourrait être écarté […] (Ce danger, c’est) qu’un jour, la pensée calculante fût la seule à être admise et à s’exercer […] Alors la plus étonnante et féconde virtuosité du calcul qui invente et planifie s’accompagnerait… d’indifférence envers la pensée méditante, c’est-à-dire d’une totale absence de pensée. Et alors ? Alors l’homme aurait nié et rejeté ce qu’il possède de plus propre, à savoir qu’il est un être pensant. »
Martin Heidegger
Sérénité (Gelassenheit), 1955, in Questions III, éditions Gallimard, 1966
« À chaque fois que j’entre sous le vieux porche [d’une cathédrale], marqué par les vicissitudes de la pierre souffrante, décapitée, je ressens en moi charnellement, qui vibre, toute une France des hautes nefs immémoriales, une foule chantante, un grouillement d’âmes simples, un hymne à l’unité profonde de la symphonie millénaire, l’accord parfait du burin sur la pierre et du souffle de l’esprit. C’est une grande émotion que cette présence de l’œuvre vive, une respiration qui ne s’étaient pas. Des ombres qui se lèvent le long des colonnes. Des géants. Des gisants de géants. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« Par une disposition éternelle de la Providence, tout ce qu’un homme produit en tout domaine quand l’esprit de justice et de vérité le maîtrise est revêtu de l’éclat de la beauté. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« La chair, ce n’est pas seulement mais c’est aussi la chair emportée par l’ivresse de l’amour.
Ne craignons pas la chair enivrée des amants. Jouissons-en.
Célébrons la chair extasiée qui à une autre chair s’accroche et à une autre âme se suspend.
Dans nul autre domaine, ni de la réalité ni de la fantaisie, il ne se passe rien de pareil. Seulement dans l’amour et la volupté. Ce n’est que là que, emportés de caresses et bercés de transports, l’esprit et la chair s’entrelacent jusqu’à se confondre presque. Ce n’est que dans le luxurieux et luxuriant, dans le sacré amour. »
Javier Portella
Les esclaves heureux de la liberté, éditions David Reinharc, 2012
« On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par inculquer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la digestion rapide) ce sentiment qu’il est défendu de toucher à tout, qu’il y a des évènements sacrés où elles n’ont accès qu’en ôtant leurs souliers et auxquels il ne leur est pas permis de toucher avec des mains impures, — c’est peut-être le point le plus élevé d’humanité qu’ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n’est aussi répugnant, chez les êtres soi-disant cultivés, chez les sectateurs des “idées modernes”, que leur manque de pudeur, leur insolence familière de l’œil et de la main qui les porte à toucher à tout, à goûter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu’aujourd’hui, dans le peuple, surtout chez les paysans, il y ait plus de noblesse relative du goût, plus de sentiment de respect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les journaux, chez les gens cultivés. »
Friedrich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2000
« Voici 8 000 ans commençait pour nous l’aventure néolithique. Je l’appelais révolution parce que j’y discernais l’apparition d’un état d’esprit nouveau. La volonté y tenait la première place et elle n’allait pas cesser de dominer notre monde, jusqu’à l’avènement des idées suicidaires aujourd’hui à la mode. Passer de la cueillette et de la chasse à l’agriculture et à l’élevage représente un bond en avant prodigieux. En un sens, dans cette plaine nordique si cruelle aux paysans aux prises avec un climat impitoyable, c’était un défi qui rejoignait la légende hellène de Prométhée dérobant le feu aux dieux. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. »
Général Douglas MacArthur
Être jeune, 1945