« L’imagination a‑t‑elle déserté l’esprit des voyageurs modernes, n’ont-ils plus assez d’inspiration pour inventer des traverses à leurs chemins de vie ? »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
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« L’imagination a‑t‑elle déserté l’esprit des voyageurs modernes, n’ont-ils plus assez d’inspiration pour inventer des traverses à leurs chemins de vie ? »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« L’enjeu : rappeler à l’existence la mentalité aristocratique, ressusciter l’esprit de la vieille Europe. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Il ne s’agit pas de réanimer artificiellement des choses mortes. Mais de reprendre conscience d’un héritage pour le recréer sous des formes nouvelles. »
Louis Pauwels
Comment devient-on ce que l’on est ?, éditions Stock, 1978
« Thucydide est la grande somme, la dernière révélation de cet esprit des réalités fort, sévère et dur que les anciens Hellènes avaient dans l’instinct. Le courage devant la réalité distingue en dernière instance des natures comme Thucydide et Platon : Platon est lâche devant la réalité, – par conséquent il se réfugie dans l’idéal ; Thucydide est maître de soi, donc il est aussi maître des choses… »
Friedrich Nietzsche
Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau (Götzen-Dämmerung oder wie man mit dem Hammer philosophiert), 1888, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2005
« Voyager, ce n’est pas choisir les ordres, c’est faire entrer l’ordre en soi. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Je vous enseigne le Surhomme. L’homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu’avez-vous fait pour le surmonter ? Tous les êtres jusqu’à présent ont créé quelque chose au-dessus d’eux, et vous voulez être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l’homme ? Qu’est le singe pour l’homme ? Une dérision ou une honte douloureuse. Et c’est ce que doit être l’homme pour le surhomme : une dérision ou une honte douloureuse. »
Friedrich Nietzsche
Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Bianquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Les mêmes esprits qui s’étaient estimés assez forts pour trancher les liens de l’antique religion des ancêtres étaient à ce point asservis par le sortilège d’idoles barbares. L’image qu’ils offraient d’eux-mêmes dans leur aveuglement était plus répugnante que l’ivresse que l’on voit dans le plein jour. Alors qu’ils pensaient prendre leur vol et s’en faisaient gloire, ils se vautraient dans la poussière. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Un être qui cesse de réfléchir est en danger de perdre toutes ses facultés et ses qualités spécifiquement humaines. »
Konrad Lorenz
Les huit péchés capitaux de notre civilisation (Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit), 1973, éditions Flammarion, 1992
« J’avais oublié combien le vélo aliénait l’esprit. À bicyclette, toute l’énergie spirituelle est consacrée à maintenir la tension physique. Et ce qu’on gagne en vitesse est à mettre au débit de la production intellectuelle. Le corps travaille, le cerveau dort. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004
« L’humanité sur cette terre se trouve dans une situation dangereuse. Pourquoi ? Est-ce pour la seule raison qu’une troisième guerre mondiale peut éclater brusquement et qu’elle entraînerait la destruction complète de l’humanité et la ruine de la terre ? Non pas. Un danger beaucoup plus grand menace les débuts de l’âge atomique – et précisément au cas où le risque d’une troisième guerre mondiale pourrait être écarté […] (Ce danger, c’est) qu’un jour, la pensée calculante fût la seule à être admise et à s’exercer […] Alors la plus étonnante et féconde virtuosité du calcul qui invente et planifie s’accompagnerait… d’indifférence envers la pensée méditante, c’est-à-dire d’une totale absence de pensée. Et alors ? Alors l’homme aurait nié et rejeté ce qu’il possède de plus propre, à savoir qu’il est un être pensant. »
Martin Heidegger
Sérénité (Gelassenheit), 1955, in Questions III, éditions Gallimard, 1966
« À chaque fois que j’entre sous le vieux porche [d’une cathédrale], marqué par les vicissitudes de la pierre souffrante, décapitée, je ressens en moi charnellement, qui vibre, toute une France des hautes nefs immémoriales, une foule chantante, un grouillement d’âmes simples, un hymne à l’unité profonde de la symphonie millénaire, l’accord parfait du burin sur la pierre et du souffle de l’esprit. C’est une grande émotion que cette présence de l’œuvre vive, une respiration qui ne s’étaient pas. Des ombres qui se lèvent le long des colonnes. Des géants. Des gisants de géants. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« Par une disposition éternelle de la Providence, tout ce qu’un homme produit en tout domaine quand l’esprit de justice et de vérité le maîtrise est revêtu de l’éclat de la beauté. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« La chair, ce n’est pas seulement mais c’est aussi la chair emportée par l’ivresse de l’amour.
Ne craignons pas la chair enivrée des amants. Jouissons-en.
Célébrons la chair extasiée qui à une autre chair s’accroche et à une autre âme se suspend.
Dans nul autre domaine, ni de la réalité ni de la fantaisie, il ne se passe rien de pareil. Seulement dans l’amour et la volupté. Ce n’est que là que, emportés de caresses et bercés de transports, l’esprit et la chair s’entrelacent jusqu’à se confondre presque. Ce n’est que dans le luxurieux et luxuriant, dans le sacré amour. »
Javier Portella
Les esclaves heureux de la liberté, éditions David Reinharc, 2012