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Citations sur l'homme

Le long, long sentier par les marécages et les forêts, qui l’a frayé ?

« Le long, long sen­tier par les maré­cages et les forêts, qui l’a frayé ? L’homme, l’être humain. Avant lui, pas de sen­tier. Après lui, de temps à autre, sur la lande et par les marais, un ani­mal sui­vit la faible trace et la mar­qua d’une empreinte plus nette. Des Lapons, flai­rant la piste du renne, com­men­cèrent ensuite à emprun­ter le sen­tier dans leurs courses de fjeld en fjeld. Ain­si naquit le sen­tier dans l’Almen­ning, le vaste ter­ri­toire qui n’ap­par­te­nait à per­sonne, le pays sans maître. »

Knut Ham­sun
L’Éveil de la glèbe (Mar­kens Grøde), 1917, trad. Jean Peti­thu­gue­nin, édi­tions Flam­ma­rion, 1937, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1992, Le Livre de Poche Biblio, 1999, édi­tions ACE, 2023

Le jour de mon départ, nous nous sommes longuement serré la main…

« Le jour de mon départ, nous nous sommes lon­gue­ment ser­ré la main. Ce n’est pas un de ces imbé­ciles qui vous broient les pha­langes pour vous faire croire à leur fran­chise. Non il pré­fère un chaud contact, paume contre paume, l’en­ve­lop­pante caresse de l’a­mi­tié. On ne lui échappe pas. Sa méfiance natu­relle une fois éva­nouie, son regard dit tout. Figu­rez-vous que je suis très fier de lui avoir plu, d’a­voir été, du moins en cer­taines cir­cons­tances, à sa hau­teur. Il m’a fait don d’un peu de son cou­rage et auprès de lui, j’ai retrou­vé ma qua­li­té d’homme. Natu­rel­le­ment, il était tard aux yeux des autres, aux yeux de Daniel sur­tout, mais je ne quête plus d’autre appro­ba­tion que la mienne. »

Michel Déon
Les poneys sau­vages, édi­tions Gal­li­mard, 1970, coll. Folio, 2013

S’il fallait définir d’un mot la vision du monde que reflètent les traditions indo-européennes…

« S’il fal­lait défi­nir d’un mot la vision du monde que reflètent les tra­di­tions indo-euro­péennes, le plus appro­prié serait celui de poli­tique : tout ce qui concerne l’univers et son his­toire, la nature et la des­ti­née de l’homme y est obs­cur, flot­tant, par­fois contra­dic­toire ; tout ce qui concerne la socié­té, ou plus exac­te­ment les diverses com­mu­nau­tés dans leur rap­ports mutuels y est clair, stable et ordon­né. On voit même appli­quer au monde et à l’individu les sché­mas typiques de l’ordre social, comme si la clar­té qui règne dans ce domaine per­met­trait d’y voir mieux dans les deux zones d’ombre qui l’entourent. »

Jean Hau­dry
Les Indo-Euro­péens (1981), Presses Uni­ver­si­taires de France, coll. « Que sais-je ? », 1992

La grande erreur des modernes réside précisément dans ce hiatus anthropologique…

« La grande erreur des modernes réside pré­ci­sé­ment dans ce hia­tus anthro­po­lo­gique qu’elle entre­tient en per­ma­nence entre, d’une part, la loi natu­relle, rava­lée à un vul­gaire ava­tar des lois de la bio­lo­gie et, d’autre part, la rai­son, seule capable de tenir l’homme à dis­tance des super­sti­tions naturalistes. »

Aris­tide Leucate
Aux temps de la jus­tice. En quête des sources pures du droit, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Chaque époque, chaque homme même, n’ont-ils pas toujours vu le passé et l’avenir…

« Chaque époque, chaque homme même, n’ont-ils pas tou­jours vu le pas­sé et l’avenir, et jusqu’à l’actualité elle-même, d’une façon dif­fé­rente ? Ne se sont-ils pas tou­jours conté à eux-mêmes l’“histoire” d’une manière dif­fé­rente, et selon une pers­pec­tive qui leur était propre ? Nous par­lons ici de pers­pec­tive” : mais nous devons encore nous inter­ro­ger : est-ce la pers­pec­tive qui change par rap­port à une réa­li­té immuable, ou est-ce plu­tôt la réa­li­té his­to­rique elle-même – pas­sé, actua­li­té et ave­nir ensemble – qui per­pé­tuel­le­ment devient ? »

Gior­gio Locchi
Wag­ner, Nietzsche et le mythe sur­hu­ma­niste, tra­duit de l’italien par Phi­lippe Baillet et Pier­lui­gi Loc­chi, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2022

Mais de même que la guérison est le patrimoine exclusif du malade…

« Mais de même que la gué­ri­son est le patri­moine exclu­sif du malade, de même le redres­se­ment de notre civi­li­sa­tion est notre tâche inté­rieure. L’ordre de l’homme blanc a sans doute eu beau­coup d’ef­fets déplo­rables, mais c’est une machine trop déli­cate pour que d’autres puissent son­ger à la répa­rer. […] Le far­deau de l’homme blanc demeure, dans un sens plus pro­fond que celui d’hier, la parole de la fidé­li­té à nous-mêmes. »

Adria­no Romualdi
La ques­tion d’une tra­di­tion euro­péenne, édi­tion Akri­beia, trad. P. Baillet, 2014

La mesure de ce qui peut encore être sauvé…

« La mesure de ce qui peut encore être sau­vé dépend en fait de l’exis­tence, ou non, d’hommes qui se tiennent debout devant nous non pour prê­cher des for­mules mais pour être des exemples, non pour aller à la ren­contre de la déma­go­gie et du maté­ria­lisme des masses, mais pour réveiller des formes dif­fé­rentes de sen­si­bi­li­té et d’in­té­rêt. À par­tir de ce qui peut encore sub­sis­ter par­mi les ruines, recons­truire len­te­ment un homme nou­veau, l’a­ni­mer grâce à un esprit et une vision de la vie bien pré­cis, le for­ti­fier par l’adhé­sion intran­si­geante à cer­tains prin­cipes – tel est le vrai problème. »

Julius Evo­la
Orien­ta­tions (Orien­ta­men­ti), 1950, trad. Phi­lippe Baillet, édi­tions Par­dès, 2011

Mon cœur a vieilli à la façon d’un voile…

« Mon cœur a vieilli à la façon d’un voile : l’usure des jours l’a fait plus trans­pa­rent et plus doux. L’aride ten­sion, le morne jeu de bas­cule entre la chair et l’esprit, le regret qui suc­cède aux vic­toires de l’âme et le remords qui suit les triomphes du corps – tout cela n’est plus que le sou­ve­nir d’un mau­vais rêve. Mon esprit s’est fait chair, ma chair est deve­nue esprit. Je sens avec ma pen­sée et je pense avec mes sens. Je ne suis plus cette chair rebelle qui convoite contre l’esprit ni cet esprit jaloux qui séquestre la chair. J’ai ras­sem­blé les deux moi­tiés de mon être : enfin, je suis un homme ! »

Gus­tave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, édi­tions Fayard, 1975

Quand l’on ne voit pas de près le visage de sa future victime…

« De puis­sants méca­nismes inhi­bi­teurs évitent que les com­bats ne dégé­nèrent en mas­sacres. Lorenz déplore qu’ils fonc­tionnent moins bien chez l’homme que dans les autres espèces. Certes, ils existent bien, mais le déve­lop­pe­ment des armes modernes ne leur per­met pas d’agir effi­ca­ce­ment. Quand l’on ne voit pas de près le visage de sa future vic­time, tuer devient plus facile : il suf­fit d’appuyer sur une détente. C’est encore plus vrai de nos jours, quand des tech­ni­ciens dirigent, depuis leur pupitre, des engins de mort sur une cible à la manière d’un enfant jouant avec un Game Boy. »

Yves Chris­ten
Kon­rad Lorenz. Un bio­lo­giste au che­vet de la civi­li­sa­tion, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

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