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Thème

Citations sur l'homme

Mais il faut remarquer aussi que l’homme naît original…

« Mais il faut remar­quer aus­si que l’homme naît ori­gi­nal, et qu’il sub­siste un devoir de le main­te­nir dans cet état. Il existe, à côté de la for­ma­tion et du dres­sage par les ins­ti­tu­tions, un rap­port immé­diat au monde, et c’est de lui que nous vient notre force pro­fonde. L’œil doit conser­ver la force, ne serait-ce que le temps d’un bat­te­ment de pau­pière, de voir les œuvres de la terre comme au pre­mier jour, c’est-à-dire dans leur splen­deur divine. Il est des époques – et des états peut-être – où ce don est répar­ti par­mi les hommes comme la rosée sur les feuilles. Il en est d’autres, par contre, où s’é­va­nouit cet éther doré qui baigne les images, et les choses ne sub­sistent plus que sous les formes où nous les com­pre­nons. La vision immé­diate, qu’on nom­me­ra si l’on veut poé­sie, peut alors acqué­rir la valeur immense d’une source qui jaillit du désert. »

Ernst Jün­ger
Le cœur aven­tu­reux (Das aben­teuer­liche Herz), 1938, trad. Hen­ri Tho­mas, Gal­li­mard, 1942

Un véritable rouleau compresseur qui nie les frontières…

« Der­rière le pas-de-vaguisme” (pas de couilles, pas d’embrouilles…), l’idéologie domi­nante qu’on appelle gen­ti­ment poli­ti­que­ment cor­recte” ou qu’on qua­li­fie de pen­sée unique” est un véri­table rou­leau com­pres­seur qui nie les fron­tières : entre les hommes, entre les sexes, entre les ter­ri­toires et les terroirs. »

Jean-Yves Le Gallou
La socié­té de pro­pa­gande. Manuel de résis­tance au gou­lag men­tal, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2022

Mes choix profonds n’étaient pas d’ordre intellectuel mais esthétique…

« Mes choix pro­fonds n’étaient pas d’ordre intel­lec­tuel mais esthé­tique. L’important pour moi n’était pas la forme de l’État — une appa­rence — mais le type d’homme domi­nant la socié­té. Je pré­fé­rais une répu­blique où l’on culti­vait le sou­ve­nir de Sparte à une monar­chie vau­trée dans le culte de l’argent. Il y avait dans ces sim­pli­fi­ca­tions un grand fond de véri­té. Je crois tou­jours aujourd’hui que ce n’est pas la loi qui est garante de l’homme, mais la qua­li­té de l’homme qui garan­tit la loi. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

Toute voie vers une connaissance supérieure est conditionnée…

« Le lien direct entre cette théo­rie tra­di­tion­nelle de la connais­sance et l’exigence pra­tique que le tan­trisme met au pre­mier plan est évident. En effet, il s’en­suit que toute voie vers une connais­sance supé­rieure est condi­tion­née par une trans­for­ma­tion de soi-même, par un chan­ge­ment exis­ten­tiel et onto­lo­gique de niveau, donc par l’ac­tion, le sâd­ha­na. Cela est en net contraste avec la situa­tion géné­rale du monde moderne. En fait, il est évident que si, par ses appli­ca­tions tech­niques, la connais­sance moderne de type scien­ti­fique” donne à l’homme des pos­si­bi­li­tés mul­tiples et gran­dioses sur le plan pra­tique et maté­riel, elle le laisse dému­ni sur le plan concret. Par exemple, si, dans le domaine de la science moderne, l’homme arrive à connaître approxi­ma­ti­ve­ment la marche et les lois de constance des phé­no­mènes phy­siques, sa situa­tion exis­ten­tielle n’en est pas chan­gée pour autant. »

Julius Evo­la
Le yoga tan­trique : sa méta­phy­sique, ses pra­tiques (Lo yoga del­la poten­za), 1949, trad. Gabrielle Robi­net, Fayard édi­tions, coll. L’espace inté­rieur, 1971

Maître de la bombe atomique, capable de désintégrer…

« Per­sonne ne peut affir­mer que l’homme fait montre de supé­rio­ri­té quand, employant un moyen tech­nique quel­conque, il devient capable de ceci ou de cela : maître de la bombe ato­mique, capable de dés­in­té­grer une pla­nète en appuyant sur un bou­ton, il ne cesse d’être un homme et de n’être qu’un homme. Il y a pire : s’il arri­vait que, par quelque cata­clysme, les hommes du kali-yuga fussent pri­vés de toutes leurs machines, ils se trou­vaient pro­ba­ble­ment, dans la plu­part des cas, dans un état de plus grande impuis­sance devant les forces de la nature et des élé­ments, que le pri­mi­tif non civi­li­sé. Parce que les machines, jus­te­ment, et le monde de la tech­nique ont atro­phié les vraies forces humaines. On peut dire que c’est par un véri­table mirage luci­fé­rien que l’homme moderne a été séduit par la puis­sance” dont il dis­pose et dont il est fier. »

Julius Evo­la
Le yoga tan­trique : sa méta­phy­sique, ses pra­tiques (Lo yoga del­la poten­za), 1949, trad. Gabrielle Robi­net, Fayard édi­tions, coll. L’espace inté­rieur, 1971

Une civilisation est un héritage de croyances…

« Une civi­li­sa­tion est un héri­tage de croyances, de cou­tumes et de connais­sances, len­te­ment acquises au cours des siècles, dif­fi­ciles par­fois à jus­ti­fier par la logique, mais qui se jus­ti­fient d’elles-mêmes, comme des che­mins, s’ils conduisent quelque part, puisqu’elles ouvrent à l’homme son éten­due intérieure. »

Antoine de Saint-Exupéry
in Pilote de Guerre, cité par Phi­lippe de Laitre in Saint-Exu­pé­ry. Au-delà du Petit Prince, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Les idées à l’endroit, 2024

Et pourtant, je crois que la religion ne mourra pas…

« Et pour­tant, je crois que la reli­gion ne mour­ra pas, ne peut pas mou­rir. Je pense que l’homme est, de tout éter­ni­té, un ani­mal reli­gieux, qui chaque fois retrouve son enra­ci­ne­ment dans le sacré, rebâ­tit ses temples, recons­ti­tue ses rites, selon les arché­types uni­ver­sels qui prennent des formes diverses à tra­vers les peuples, les époques, les cultures. Après deux mille ans, en Occi­dent, il fal­lait peut-être que l’Église s’évanouisse dans cette pes­ti­lence pour que, dans un affron­te­ment ultime des men­ta­li­tés, notre plus vieux pas­sé, notre pas­sé réel­le­ment fon­da­men­tal et ini­tia­teur, l’hellénique, nous réapparaisse. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Pour préserver leur existence et leur identité, les hommes doivent aimer…

« Pour pré­ser­ver leur exis­tence et leur iden­ti­té, les hommes doivent aimer leurs familles et leurs peuples, et leur être loyaux. Et c’est seule­ment s’ils pensent que ce qu’ils ont est bon qu’ils peuvent s’en satis­faire. Un père doit pré­fé­rer son enfant aux autres enfants, un citoyen son pays aux autres. C’est pour cela qu’existent les mythes : pour jus­ti­fier ces atta­che­ments. Et un homme a besoin d’un lieu et d’o­pi­nions pour s’o­rien­ter. Tous ceux qui nous parlent de l’im­por­tance des racines l’ad­mettent. Une grande étroi­tesse n’est pas incom­pa­tible avec la san­té d’un indi­vi­du ou d’un peuple, alors qu’a­vec une grande ouver­ture d’es­prit, il est dif­fi­cile d’é­vi­ter la décomposition. »

Allan Bloom
L’Âme désar­mée, édi­tions Jul­liard, 1987

Et je pose que la France est d’abord une identité…

« Et je pose que la France est d’a­bord une iden­ti­té. L’ô­ter, la per­ver­tir, c’est, à la lettre, l’a­lié­ner car les peuples qui ne savent plus qui ils sont deviennent fous et sont, dès lors, prêts à se ruer der­rière l’homme ou dans le sys­tème qui leur redon­ne­ra, même dans le sang et le feu, cette iden­ti­té. Celle-ci est for­cé­ment com­po­site, s’a­gis­sant d’un pays comme la France qui s’est consti­tué au fil des siècles par une sorte de tra­vail amou­reux d’é­bé­nis­te­rie. Avec agré­gats, ajouts, fusions, accords, emboî­tages, soudures.… »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

La vérité du conservatisme est celle de l’historisme…

« La véri­té du conser­va­tisme est celle de l’his­to­risme, celle du sen­ti­ment de la réa­li­té his­to­rique, entiè­re­ment atro­phiée chez le révo­lu­tion­naire et chez le radi­cal. Nier la suc­ces­sion his­to­rique, c’est reje­ter et détruire la réa­li­té his­to­rique, c’est vou­loir igno­rer l’or­ga­nisme his­to­rique vivant, c’est atten­ter à l’être réel ; cela revient à nier et à détruire l’hé­ré­di­té per­son­nelle du moi. La réa­li­té his­to­rique repré­sente un indi­vi­du d’un type par­ti­cu­lier. Elle a une durée orga­nique, ain­si que des degrés hié­rar­chiques. Détruire la struc­ture hié­rar­chique du cos­mos his­to­rique, c’est détruire l’his­toire, et non pas la faire. Il se forme dans le cos­mos his­to­rique des qua­li­tés qui sont irré­duc­tibles et indes­truc­tibles dans leur fon­de­ment onto­lo­gique. Cette hié­rar­chie des qua­li­tés fixées dans l’his­toire ne doit pas faire obs­tacle à la for­ma­tion de qua­li­tés nou­velles, elle ne doit pas bri­der l’é­lan créa­teur. Mais aucun mou­ve­ment, aucune for­ma­tion de qua­li­tés nou­velles ne peuvent anéan­tir ni effa­cer les valeurs et les qua­li­tés his­to­riques déjà cristallisées. »

Nico­las Berdiaev
De l’inégalité, édi­tions L’Âge d’homme, 2008

Mais quelle Europe ? C’est pourtant en réfléchissant sur l’Europe…

« Mais quelle Europe ? C’est pour­tant en réflé­chis­sant sur l’Europe que nous pour­rions accé­der au plus haut point de vue d’où nous serait dévoi­lé dans tout ce qui se passe” un unique enjeu. Je ne parle pas de l’Europe des mar­chés ou de l’Europe des masses. Je parle des tra­di­tions fon­da­men­tales de l’esprit euro­péen. Je parle du réveil de la vieille men­ta­li­té euro­péenne, tou­jours pré­sente en nous por­tant. Car l’homme est ceci et cela, mais d’abord du temps lié. Je parle de la vieille recréa­tion, sous des formes nou­velles, du vieil esprit de l’Europe, pro­mé­théen et aris­to­cra­tique. Pro­mé­théen : la volon­té de puis­sance de l’homme sur la nature. Aris­to­cra­tique : recon­naître et culti­ver dans les hommes leur capa­ci­té à se dis­tin­guer les uns des autres. Vieil esprit pour lequel chif­frer n’est pas tout, et pour lequel le nombre n’est pas le chef. Vieil esprit pour lequel il y a quelque chose au-des­sus du social, de l’économique, du quan­ti­ta­tif : la facul­té déli­cate, les hautes éner­gies intimes qu’il faut pour sen­tir et pour célé­brer la qua­li­té. Vieil esprit immor­tel qui voit dans les plus pro­fonds enra­ci­ne­ments la condi­tion de la plus haute élé­va­tion, dans la dis­pa­ri­té des natures humaines la condi­tion de l’humanité orga­nique, dans la diver­si­té des cultures la condi­tion de la culture. Je dis que notre fonds est à repen­ser. Res­sai­sir le pas­sé de l’Europe, notre héri­tage, et l’adapter au nou­veau mil­lé­naire qui approche. Rien ne me paraît plus impor­tant que la réflexion sur ce qu’il y a de spé­ci­fique dans l’esprit euro­péen. Il y a bien, pour moi, un unique enjeu. Recréer le monde men­tal euro­péen qui s’oppose à la fois au com­mu­nisme et à l’américanisme. Et en refaire le pre­mier parce qu’il fut le primordial. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

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