« Je veux vivre la vie des “hommes” et partager leurs peines, je ne veux pas faire de la résistance en dentelles ! »
Henri Vincenot
Walther, ce boche mon ami, éditions Denoël, 1954
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Je veux vivre la vie des “hommes” et partager leurs peines, je ne veux pas faire de la résistance en dentelles ! »
Henri Vincenot
Walther, ce boche mon ami, éditions Denoël, 1954
« Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014
« Et pourquoi tant de désespérance ? C’est peut-être que, après nous avoir banderillés comme il se doit, Procuste a commencé à nous estoquer au défaut de notre être incarné, là où la différence est non plus importante mais essentielle. Pendant des siècles, il a paru évident que rien ne pouvait être plus différent que l’homme et la femme. Pour les empiristes, le sexe, c’était la différence cristallisée ; pour les platonisants, c’était l’Idée même de la différence. »
Vladimir Volkoff
Le complexe de Procuste, éditions Julliard – L’Âge d’Homme, 1981
« Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. »
Antoine de Saint-Exupéry
Terre des hommes, Le Livre de Poche, 1939, p. 59
« La conscience de la liberté est inséparable d’une anthropologie fondatrice de l’homme en tant qu’artisan de sa propre destinée, en tant qu’auteur de sa propre liberté, en tant que constructeur de son être individuel et collectif comme risque et comme défi permanents. »
Alain de Benoist
Orientations pour des années décisives, éditions Le Labyrinthe, 1982
« Car, qu’est-ce que la liberté ? C’est avoir la volonté de répondre de soi. C’est maintenir les distances qui nous séparent. C’est être indifférent aux chagrins, aux duretés, aux privations, à la vie même. C’est être prêt à sacrifier les hommes à sa cause, sans faire exception de soi-même. Liberté signifie que les instincts virils, les instincts joyeux de guerre et de victoire, prédominent sur tous les autres instincts, par exemple sur ceux du « bonheur ». L’homme devenu libre, combien plus encore l’esprit devenu libre, foule aux pieds cette sorte de bien-être méprisable dont rêvent les épiciers, les chrétiens, les vaches, les femmes, les Anglais et d’autres démocrates. L’homme libre est guerrier. — À quoi se mesure la liberté chez les individus comme chez les peuples ? À la résistance qu’il faut surmonter, à la peine qu’il en coûte pour arriver en haut. Le type le plus élevé de l’homme libre doit être cherché là, où constamment la plus forte résistance doit être vaincue : à cinq pas de la tyrannie, au seuil même du danger de la servitude. »
Friedrich Nietzsche
Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau (Götzen-Dämmerung oder wie man mit dem Hammer philosophiert), 1888, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2005
« Les liens de famille m’ont toujours paru sacrés ; je ne puis me décider à croire qu’on puisse les rompre sans déshonneur et sans manquer à ce qu’il y a de plus saint pour l’homme. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
« O homme ! Prend garde !
Que dit le profond Minuit ?
J’ai dormi, j’ai dormi, d’un profond sommeil je me suis éveillé :
Le monde est profond, plus profond que n’a pensé le jour.
Profond est son mal,
Mais la joie est plus profonde que la peine de l’âme.
La douleur dit : passe !
Mais toute joie veut l’éternité, — veut la profonde, profonde éternité ! »
Friedrich Nietzsche
Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Bianquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006, extrait gravé sur un bloc de rocher, à Sils Maria
« Nous aussi nous sentîmes alors la puissance de l’instinct passer en nous comme un éclair. […] Nous ne savions pas encore de quel immense pouvoir l’homme est dépositaire. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Ah ! Général, il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. On ne peut vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés, voyez-vous ! On ne peut plus vivre sans poésie, couleur ni amour. Rien qu’à entendre un chant villageois du XVe siècle, on mesure la pente descendue. Il ne reste rien que la voix du robot de la propagande […] Mais où vont les États-Unis et où allons-nous, nous aussi, à cette époque de fonctionnariat universel ? L’homme robot, l’homme termite, l’homme oscillant du travail à la chaîne système Bedeau à la belote. L’homme châtré de tout son pouvoir créateur, et qui ne sait même plus, du fond de son village, créer une danse ni une chanson. L’homme que l’on alimente en culture de confection, en culture standard comme on alimente les bœufs en foin. C’est cela l’homme d’aujourd’hui. […] ça m’est égal d’être tué en guerre. De ce que j’ai aimé, que restera-t-il ? Autant que les êtres, je parle des coutumes, des intonations irremplaçables, d’une certaine lumière spirituelle. Du déjeuner dans la ferme provençale sous les oliviers, mais aussi de Haendel. Les choses je m’en fous, qui subsisteront. Ce qui vaut, c’est un certain arrangement des choses. La civilisation est un bien invisible puisqu’elle porte non sur les choses, mais sur les invisibles liens qui les nouent l’une à l’autre, ainsi et non autrement. Nous aurons de parfaits instruments de musique, distribués en grande série, mais où sera le musicien ? »
Antoine de Saint-Exupéry
Lettre au général X (extrait), 30 juillet 1944