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Le livre
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l'homme

Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l'homme

Auteur : Marc Froi­de­font
Édi­teur : édi­tions La Nou­velle Librai­rie (2023)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : La Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 pré­sente la nation comme une asso­cia­tion juri­dique d’hommes libres et égaux. Mais une nation peut-elle vrai­ment n’être réduite qu’à une simple enti­té juri­dique ? Au lieu de fon­der le nou­vel ordre social sur l’histoire mil­lé­naire de la France et de prendre en compte les par­ti­cu­la­ri­tés cultu­relles, eth­niques, reli­gieuses et lin­guis­tiques du pays, les révo­lu­tion­naires ont pré­fé­ré écha­fau­der une consti­tu­tion pour l’Homme, abs­trait et uni­ver­sel. « Or, écrit Joseph de Maistre, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Fran­çais, des Ita­liens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Mon­tes­quieu, qu’on peut être Per­san : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir ren­con­tré de ma vie, s’il existe, c’est bien à mon insu ». Les nations, nous montre-t-il, sont des enti­tés réelles, concrètes : elles sont comme une grande famille élar­gie, et ont leur assise géo­gra­phique pré­cise, leur his­toire, leur langue, leurs tra­di­tions et leur reli­gion. À tra­vers cette ques­tion de la nation, ce sont les fon­de­ments mêmes de la phi­lo­so­phie des Lumières que Joseph de Maistre met en cause.

Découvrez 19 citations extraites du livre

L’Europe, et ses nations, selon Maistre, doit rester elle-même...

« Ain­si, l’Europe, et ses nations, selon Maistre, doit res­ter elle-même et vaincre les deux grands dan­gers qui la menacent : l’esprit révo­lu­tion­naire, lequel avec sa Décla­ra­tion des droits de l’homme coupe les hommes de leurs racines, de leurs tra­di­tions et de tout res­pect envers Dieu, et l’islam, per­pé­tuel dan­ger, enne­mi mor­tel de l’Occident. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Maistre compare l’édification de la tour de Babel à la rédaction de la Constitution...

« Dans De la sou­ve­rai­ne­té du peuple, Maistre com­pare l’édification de la tour de Babel à la rédac­tion de la Consti­tu­tion par les révo­lu­tion­naires fran­çais ; dans les deux cas c’est la même illu­sion, celle de croire que les hommes puissent construire quelque chose d’eux-mêmes, sans Dieu. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Que l’homme puisse discerner la vérité...

« Le fait que l’homme puisse dis­cer­ner la véri­té, le bien du mal, le juste de l’injuste, mais aus­si le beau du laid, n’est pas sans consé­quences impor­tantes en phi­lo­so­phie poli­tique. Cela veut dire que le sou­ve­rain, c’est- à‑dire, quel que soit son titre, le chef de la nation, doit avoir en vue et pour but le bien de la nation, et non se lais­ser gui­der par telles ou telles idées pas­sa­gères qui, parce qu’elles sont à la mode, pré­ten­draient de ce fait s’imposer. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Une constitution qui est faite pour toutes les nations n’est faite pour aucune...

« Mais une consti­tu­tion qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abs­trac­tion, une œuvre sco­las­tique faite pour exer­cer l’esprit d’après une hypo­thèse idéale, et qu’il faut adres­ser à l’homme dans les espaces ima­gi­naires où il habite. »

Joseph de Maistre
Consi­dé­ra­tions sur la France, dans Œuvres, édi­tions Robert Laf­font, coll. Bou­quins, 2007
Cité par Marc Froi­de­font dans Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Communauté unie...

« Com­mu­nau­té unie par des liens du sang, habi­tant un même sol, par­lant une même langue, chaque nation a déve­lop­pé au cours de son his­toire ses manières de vivre, ses cou­tumes, ses tra­di­tions, ses lois, tout ce qui fait qu’elle est elle-même et non pas une autre. Tout cela a été fait par nos pères, d’où le nom de patrie, qui est une autre façon de nom­mer la nation. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Chaque nation a un territoire...

« Il y a donc un lien étroit entre le lieu géo­gra­phique qu’est la nation et les carac­té­ris­tiques phy­siques et psy­cho­lo­giques des membres de ladite nation. Il en résulte que chaque nation a un ter­ri­toire qui lui est propre et qui ne peut être qu’à elle, et ce ter­ri­toire est comme son habitation. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

Les révolutionnaires avaient le tort...

« Les révo­lu­tion­naires avaient le tort d’avoir construit des sys­tèmes poli­tiques théo­riques et d’en vou­loir l’application concrète, alors que le bon sens indique que c’est l’inverse qu’il faut faire, à savoir réflé­chir à par­tir de la réa­li­té et se lais­ser gui­der par elle. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

L’erreur des révolutionnaires...

« L’erreur des révo­lu­tion­naires est de ne rai­son­ner qu’à par­tir de l’homme, c’est-à-dire à par­tir d’un homme abs­trait, d’un homme cou­pé de toute his­toire. Un tel homme, ima­gi­né à la manière de la sta­tue de Condillac, n’est qu’un être théo­rique bien loin de l’homme concret, celui de la vie réelle. Les révo­lu­tion­naires, en éla­bo­rant une Décla­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen, n’ont donc évo­qué qu’un homme sans racine ni attache his­to­rique ou géo­gra­phique, un homme de nulle part. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

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