« De puissants mécanismes inhibiteurs évitent que les combats ne dégénèrent en massacres. Lorenz déplore qu’ils fonctionnent moins bien chez l’homme que dans les autres espèces. Certes, ils existent bien, mais le développement des armes modernes ne leur permet pas d’agir efficacement. Quand l’on ne voit pas de près le visage de sa future victime, tuer devient plus facile : il suffit d’appuyer sur une détente. C’est encore plus vrai de nos jours, quand des techniciens dirigent, depuis leur pupitre, des engins de mort sur une cible à la manière d’un enfant jouant avec un Game Boy. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023